Grant Hill, Penny Hardaway, Derrick Rose… : retour sur ces superstars NBA touchées en pleine gloire
Le 25 févr. 2015 à 17:38 par Nicolas Meichel
Derrick Rose semble tout simplement maudit. Déjà victime de deux grosses blessures aux genoux en 2012 et 2013, l’enfant de Chicago devra à nouveau passer par la case opération pour une déchirure du ménisque. Le sort semble véritablement s’acharner sur l’ancien MVP, qui ne sera sans doute plus jamais le même. Malheureusement, ce genre de tragédie sportive n’est pas une première, surtout en NBA. En effet, de nombreux joueurs au talent exceptionnel et au futur brillant ont été touchés par les blessures alors qu’ils étaient au top de leur jeu et de la ligue. Retour sur ces superstars des 20 dernières années qui n’ont jamais eu la chance d’avoir la carrière qu’ils méritaient.
Grant Hill
Ce talent, cette classe, ce niveau de jeu ! Grant Hill avait tout. Rookie de l’année, 7 fois All-Star, il était tout simplement l’un des joueurs les plus complets qu’on ait pu voir sur un parquet NBA durant ses meilleures années. A Detroit au cours des six premières saisons de sa carrière, Hill noircissait les feuilles de statistiques comme peu l’ont fait avant lui. Vous voulez ses moyennes ? Attention, c’est du lourd. En 1995-1996, alors qu’il n’était que sophomore, il tournait déjà à 20,2 points, 9,8 rebonds et 6,9 assists. La saison d’après, c’était du 21,4 points, 9 rebonds et 7,3 assists. Bref, il était considéré comme le small forward du futur. Un LeBron James avant l’heure, un nouveau Scottie Pippen, une machine à triple-doubles, capable de jouer ce fameux poste de point forward. Malheureusement, son départ à Orlando en 2000 fût synonyme de galères. En effet, alors qu’il devait former un duo de feu avec Tracy McGrady, Grant Hill ne jouera que 47 matches lors de ses trois premières saisons en Floride. Victime de blessures récurrentes aux chevilles, il ne sera plus jamais comme avant. S’il jouera bien le All-Star Game de 2005, on ne retrouvera jamais le Grant Hill des années Pistons. Cependant, il fera une seconde partie de carrière très correcte, en étant un role player de grande qualité. Mais rien à voir avec la superstar qu’il a une fois été…
Penny Hardaway
En voilà un joueur qui vendait du rêve. Talentueux au possible, il avait du Magic Johnson en lui. Très grand pour un meneur, il possédait une combinaison taille-qualités athlétiques exceptionnelle pour un joueur évoluant à ce poste. Arrière de base transformé en point guard, Penny Hardaway a connu un début de carrière fantastique. Avec Shaquille O’Neal chez le Magic, il a formé l’un des duos les plus explosifs et excitants de la ligue au milieu des années 1990. Durant ses trois premières saisons NBA en Floride, Penny tournait jusqu’à 21 points et 7 assists de moyenne. Mieux, il aida le Magic à atteindre les Finales NBA pour la première fois de son histoire en 1995, alors qu’il n’était que sophomore (mais déjà All-Star). Malheureusement pour lui, tout a déraillé après le départ de Shaquille O’Neal pour la Californie à l’été 1996. Lors de la saison 1996-1997, Hardaway ne jouera que 59 matches à cause de blessures diverses. Mais c’est surtout la saison d’après qui marquera le véritable coup d’arrêt dans la carrière de Penny. En effet, gravement blessé au genou, il ratera plus de 60 matches, et ne sera plus jamais le même. A l’image de Grant Hill, il continuera à contribuer pendant plusieurs années (notamment à Phoenix), mais la magie était passée…
Brandon Roy
Incontestablement l’une des histoires les plus tristes de ces dernières années. Il y a à peine un peu plus de cinq ans, Brandoy Roy était encore cet arrière exceptionnel qui portait les Trail Blazers sur ses épaules. Rookie of the Year en 2007, trois fois All-Star et deux fois présent dans l’une des trois All-NBA Teams, il tournait à plus de 20 points de moyenne, le tout à presque 50 % au tir. Il avait remis Portland sur des bons rails après l’épisode “Jail Blazers”, avec l’aide également de LaMarcus Aldridge. Malheureusement, ses genoux le condamneront. Touché au ménisque en 2010 puis contraint de faire une arthroscopie aux deux genoux à cause d’un manque de cartilage en 2011, Brandon Roy a vu sa belle carrière NBA partir en fumée. Alors qu’il était l’un des meilleures arrières de la ligue, il ne deviendra que l’ombre de lui-même. Lors de la saison 2010-2011, il ne jouera que 47 matches, dont 24 comme remplaçant. Ses statistiques ont chuté (plus que 12 points de moyenne), et le meilleur était définitivement derrière lui. Cependant, il nous offrira un dernier exploit pendant les PlayOffs 2011, où il guidera les siens lors d’un come-back impossible face à Dallas durant le Game 4. Mené 67-49 à l’entame du dernier quart-temps, Portland l’emportera 84-82 grâce aux 18 points de Brandon Roy dans cette période. Héroïque, il finira la rencontre avec des larmes de bonheur mais sans doute aussi de tristesse. C’est le dernier grand souvenir qu’on possède de ce joueur qui avait tout l’avenir devant lui, mais qui a été stoppé comme beaucoup d’autres par les blessures. Il prendra sa retraite en 2011, puis tentera un retour désespéré à Minnesota en 2012, mais malheureusement sans succès…
Yao Ming
Le géant aux pieds d’argile. Il était considéré comme le futur de la NBA, comme le pivot du 21è siècle. Énorme par la taille (2m29) et doté d’une technique exceptionnelle, Yao Ming était censé dominer la ligue pendant de nombreuses années. Durant ses premières saisons, il était progressivement devenu l’un des meilleurs joueurs à son poste. Avec près de 20 points et 10 rebonds de moyenne, il collectionnera les All-Star Games (grâce en partie aux votes des Chinois) et guidera ses Rockets plusieurs fois en PlayOffs, en compagnie notamment de Tracy McGrady. Malheureusement, alors qu’il continuait à s’affirmer de plus en plus, il sera stoppé dans son élan par une série de blessures qui mettront en péril sa carrière. Opération de l’orteil, fracture de fatigue au pied et à la cheville, blessure au genou, Yao Ming ratera plus de 250 matches entre fin 2005 et 2011 ! Le Chinois décidera finalement de prendre sa retraite le 20 juin 2011, et laissera derrière lui un grand vide dans le monde de la NBA. En effet, outre ses belles performances sur les parquets durant sa courte carrière, il était surtout devenu le symbole de l’externalisation de la NBA dans le monde, et évidemment en Chine. Si le basket est désormais aussi populaire dans “l’Empire du Milieu”, c’est avant tout grâce à lui. David Stern a d’ailleurs parfaitement résumé l’impact de Yao en disant qu’il représentait “le pont entre les fans chinois et américains”. Rien que ça…
Tracy McGrady
Tellement easy, tellement talentueux, tellement malchanceux. Tracy McGrady, aka “T-Mac”, était ce genre de joueur qui donnait l’impression que le basket-ball était facile. Malheureusement, cela n’a pas duré très longtemps. Arrivé en NBA en 1997 à Toronto, il n’a véritablement explosé qu’à partir de 2000 quand il a rejoint sa Floride natale. A Orlando, il était devenu une véritable superstar, un attaquant exceptionnel qui pouvait jouer droit dans les yeux avec Kobe Bryant. Meilleur scoreur de la ligue en 2003 et 2004 (avec respectivement 32,1 et 28 points de moyenne), il affolait les compteurs les yeux fermés. De 2000 à 2008, il faisait partie de l’élite individuelle de la ligue, que ce soit chez le Magic ou les Rockets qu’il a rejoint en 2005. Malheureusement, en mai 2008, il est contraint d’effectuer une arthroscopie du genou et de l’épaule. C’était alors le début de la fin pour McGrady. En effet, il ne sera plus jamais le “T-Mac” que l’on connaissait. Lors de la saison 2008-2009, il ne tournera plus qu’à 15,6 points par rencontre, en seulement 35 matches (nouvelle opération du genou). La saison suivante, il ne jouera que 30 matches et sera transféré à New York. Il prendra finalement sa retraite en 2013, après être passé par Detroit, Atlanta, la Chine et San Antonio. De plus, outre ses gros problèmes de genou, McGrady a également dû faire face à des douleurs chroniques au dos, ainsi que plusieurs blessures à la cheville. Autrement dit, il n’a vraiment pas été épargné, à notre plus grand regret…
On ne les oublie pas : Amar’e Stoudemire, Chris Webber, Allan Houston, Gilbert Arenas, Jermaine O’Neal…
Hill, “T-Mac”, “B-Roy” (dont vous pouvez retrouver notre épisode de TBNL ici), Penny, Yao et bientôt D-Rose ? Malheureusement, il est fort probable que ce dernier rejoigne cette liste dans quelques années, quand on aura la confirmation qu’il ne sera plus jamais ce joueur d’exception qui a illuminé la ligue durant ses plus jeunes années. Et comme pour les autres, on se posera l’éternelle question : “Et si ?”
Source couverture : Hollywotion
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