Preview des Houston Rockets 2021-22 : les trois frères s’invitent à la fête, avec l’aîné dans son dernier volet

Le 22 sept. 2021 à 11:51 par Arthur Baudin

Rockets
source image : montage TrashTalk

« Around the world, around the woooorld », un son intemporel qui a ensoleillé nos étés et fait bouger plusieurs générations de fêtards. Mais après l’été, l’automne, et les franchises NBA prennent le relais pour ambiancer le peuple. Cette saison – et bien que la dernière se soit achevée dans un pessimisme quasi total – les Rockets vont faire danser toute la planète orange. Around the world.

Pour prendre l’Apéro en causant de la saison des Rockets, c’est par ici !

Ce qu’il s’est passé la saison dernière

« Houston, we have a problem », phrase ô combien clichée mais tellement révélatrice de la saison 2020-21 des Rockets. Le plan initial ? Saborder des équipes qui jouent le titre pour avancer un peu plus encore vers la quête infinie de Larry O’Brien. Mais les incertitudes qui planaient au-dessus de la franchises texane sont venues transformer un chouette début d’exercice, en parfait exemple de tanking. Oui, James Harden a filé avec le coffre, les ambitions et Mike D’Antoni, laissant derrière lui un effectif qui connaissait à peine les règles du basket. Sentant le vent tourner, Russell Westbrook s’était extirpé du navire avant même le premier entre-deux, en rejoignant les Wizards : parce que galérer à deux c’est mieux qu’être le seul rêne du traîneau. Les Rockets ont donc brièvement tenté de garder le cap – environ quatorze secondes après le départ de James Harden – puis ont fatalement accepté leur sort. C’est donc dans le recyclage, les chaînes de tank et les blazes qui ne nous disent rien, que le rideau s’est refermé sur l’exercice 2020-21 des Fusées. Le bilan ? 17 victoires et 55 revers, plutôt éloigné des 38 succès et 34 défaites que nous pronostiquions à l’orée de l’automne 2020. Oui, Houston s’est payé la toute dernière place de NBA, synonyme de beau pourcentage le soir de la Lottery (ils ont topé le deuxième choix, pour un dénommé Jalen Green). Sur le parquet, les minutes de John Wall et Victor Oladipo furent les quelques éclaircies d’un ciel gris. Quant aux 50 points de Kevin Porter Jr. contre les Bucks, un soir de printemps, ils sont sans aucun doute LA performance de cette saison texane. Devenu le plus jeune joueur de l’histoire de la Grande Ligue à poser les 50 plaques, le petiot est possiblement l’avenir de Houston, à condition que ses assiettes de bouffe restent dans ses mains. Puis, Kelly Olynyk a même cru érudit de devenir bon, tournant le dos au tanking désormais – et très logiquement – prôné par toute l’institution. Le dessin de Uderzo a complètement renié son passé en envoyant 19 points, 8,4 rebonds, 4,1 assists et 1,4 interception de moyenne sur ses 27 matchs sous le maillot rouge. Une vraie surprise, complétée par d’autres chouettes profils en les personnes de Jae’Sean Tate, Kenyon Martin Jr. et Danuel House. Comme quoi, tout n’était pas à jeter, loin de là.

Houston Rockets, le bilan 2020-21 : trente joueurs utilisés et une dernière place au classement, non, ce n’est pas ce qui était prévu

Quelques liens utiles

Le marché de l’été

  • Ils sont partis : Avery Bradley, Kelly Olynyk et Sterling Brown
  • Ils ont re-signé : David Nwaba
  • Ils arrivent : Jalen Green (Draft), Daniel Theis, Alperen Sengun (Draft), Usman Garuba (Draft), Josh Christopher (Draft) et Matthew Hurt (two-way)

De la fraîcheur pour bien entamer la reconstruction. Avec quatre signatures venant de la Draft, les Rockets s’assurent un futur qui ne repose pas que sur les vieilles cannes de John Wall, désireux de quitter le navire sous peu. Le très sûr de lui Jalen Green est synonyme de poste 2 déjà sécurisé, la Roja compte sur Usman Garuba pour prendre la relève de sa génération dorée, Alperen Sengun va remplir une raquette en manque de poids lourds et Josh Christopher sortira du banc pour animer un backcourt, déjà bien fourni. Il faut tourner la page small ball et lâcher la bible de l’iso pour accueillir une nouvelle identité. En gros, le changement de direction est total pour Rafael Stone qui compte bien faire autre chose que du ping-pong contre le mur dans l’ancien bureau de Daryl Morey. Si le spacing de Daniel Theis est une acquisition intelligente, Avery Bradley ne sera quant à lui pas reconduit, les Rockets ayant décidé de ne pas activer leur team option sur le contrat de l’arrière. Nota bene, n’est pas noté le départ de Victor Oladipo qui avait déjà joué la fin de saison avec le Heat.

Le roster 2021-22 des Rockets

  • Meneurs : John Wall, Kevin Porter Jr. et D.J. Augustin
  • Arrières : Jalen Green, Eric Gordon et Josh Christopher
  • Ailiers : Kenyon Martin Jr, David Nwaba, Danuel House et Khyri Thomas
  • Ailiers-forts : Jae’Sean Tate et Usman Garuba
  • Pivots : Christian Wood, Daniel Theis et Alperen Sengun

En gras les starters potentiels, selon les fameuses sources proches du dossier

Du talent en grosses bouteilles. La saison passée fut collectivement désastreuse mais avec cette reconstruction déjà bien avancée, le bilan 2021-22 pourrait trahir son aîné. Le small ball semble toujours d’actualité avec Jae’Sean Tate et son 1m93 sur le poste 4. Dans la peinture, on retrouve de jolis gabarits qui peuvent aisément s’écarter du cercle en les silhouettes de Christian Wood et Daniel Theis. Sur l’exercice 2020-21, le premier a manqué 31 rencontres dû à quelques pépins à la cheville, et aura cette saison le luxe d’être doublé par l’ancien tatoué des Celtics. Et puis, sans doute l’une des grandes logiques de la Ligue, la triplette spirituelle John Wall – Jalen Green – Kevin Porter Jr. s’auto-complète parfaitement en apportant un vioc qui a encore beaucoup à donner, et surtout à apprendre à deux jeunes dont les séquences offensives débordent de talent. Grosse hype, même si Jean Mur risque d’être enfermé à double tour dans le placard doré. Aux dernières nouvelles, s’il souhaitait partir, ce que vous vous apprêtez à découvrir ci-dessous bloque le meneur de 31 balais dans le Texas. C’est pourquoi on prend le pari d’un dernier baroud d’honneur, à conseiller sans trop jouer, histoire que la Rockets Nation garde un bon souvenir de tonton, puis fasse bonne figure à la Draft 2022. Por el Pueblo.

Le petit point du banquier

Salaires Rockets

Source : basketballinsiders

Hormis John Wall qui rentre dans la banque et y fait même les poches des ménagères, tous les contrats de l’institution Rockets semblent réfléchis et le salary cap correctement dispatché. Un seul garçon surpayé, beaucoup de belles inspirations et une volonté certaine de continuer avec les mêmes role players (Eric Gordon, David Nwaba re-signé). La continuité comme secret d’une réussite sur le long terme ? Ce n’est pas les Bucks qui diront le contraire, et si l’effectif de Houston a grandement bougé depuis un an, il se pourrait que la franchise texane touche enfin la stabilité du bout des doigts. Les quelques dossiers qu’il conviendra de gérer assez rapidement sont la dernière année de Danuel House sous contrat, lui semblant vouloir rester, le futur de D.J. Augustin selon la saison 2021-22 qu’il va nous sortir et les prolongations de Kevin Porter Jr. et Christian Wood.

Pour l’analyse complète des finances des Rockets, c’est par ici

Les tips TTFL

Si l’incertitude plane au-dessus des futurs résultats de Houston – tout simplement imprévisibles – certaines bouilles vont affoler les compteurs TTFL. D’abord, Kevin Porter Jr., un pyromane reconnu qui cale plus de 30 pions dès qu’il décide de jouer au basket-ball. Les lignes statistiques de John Wall peuvent également représenter un bel attrait lorsque ce dernier jouera une fois tous les quinze soirs : on sait que le vétéran aime compiler les 20, 25 pions et distiller une dizaine d’assists. Dans la peinture, Christian Wood sera l’homme sur qui se reposer lorsque l’on veut prendre un risque tout en se la jouant cool : « boarf, moi j’ai pris Christian Wood qui a fait 39, ça va ». Et puis, Jalen Green n’a pas encore posé un seul pied sur un parquet NBA que son blaze est déjà dans toutes les têtes joueuses. Il ne sera clairement pas le rookie le moins fiable en TTFL, mais taper un gros score avec un premier année reste compliqué, voilà pourquoi il pourrait être pick seulement lorsque les decks seront bien essoufflés.

Les bons plans TTFL chez les Rockets, c’est par ici

Le paragraphe du Doc

Quand on s’intéresse à l’infirmerie de Houston la saison dernière, quatre noms ressortent. Kevin Porter Jr. tout d’abord, n’a joué que 26 matchs sous le maillot des Rockets la saison dernière. Son cas n’est pas inquiétant pour autant puisque si l’on met de côté ses déboires judiciaires et le protocole Covid, il ne connaît que deux petites alertes, une tension au quadriceps droit et une entorse à la cheville gauche en fin de saison. Christian Wood, quant à lui, a manqué au total 27 matchs à cause de sa cheville droite. Trois pour une première entorse, qu’il aggrave à son retour, entraînant une absence pour dix-sept matchs. Il manquera ensuite sept autres rencontres en fin de saison pour gérer la douleur. Pas d’affolement, mais il faudra bien surveiller sa cheville à la reprise. On enchaîne avec John Wall, même s’il y a peu de chances de le voir à l’infirmerie de Houston cette saison. Plus grosse inquiétude chez l’ancien meneur de DC : son genou gauche, qui l’a privé de cinq matchs pour des douleurs, puis de cinq et quatre matchs pour un épanchement. Alors que ces alertes peuvent être le signe d’une jambe affaiblie, il faudra également surveiller sa jambe droite, qui se remet d’une déchirure de grade 2 aux ischio-jambiers qui l’a privé des douze derniers matchs de la saison. Dante Exum, comme toujours abonné à l’infirmerie, ne l’a pas quittée depuis son arrivée à Houston en janvier, suite à une déchirure au mollet droit. Bien que l’absence ait été plus longue que prévu, il est apparu en forme sous le maillot de l’Australie aux JO, alors petit espoir pour la saison à venir ?

Faire progresser les jeunes, se situer rapidement, jauger la force collective

Bien malin qui peut prédire l’à peu près déroulé de la saison 2021-22 des Houston Rockets. Craignos l’an dernier, les Fusées se sont renforcées en faisant le plein de jeunes jambes cet été. Dès lors, si le cinq majeur est ô combien excitant pour n’importe quelle page qui spamme les emojis flammes et retweet les 3-points estivaux de Ben Simmons, il va falloir tempérer la hype attribuée à l’effectif texan. Eh oui, Jalen Green a d’ores et déjà une grande boca, Kevin Porter Jr. aussi, et Christian Wood – du haut de ses 25 balais – va commencer à difficilement accepter le tanking, mais n’est-ce pas trop risqué que d’aller dans leur sens, celui de la compétition ? La question qui subsiste, c’est quelles sont les consignes données par le board texan ? Le roster de Stephen Silas doit-il tanker au milieu d’une Conférence Ouest bien gloutonne, ou remporter le plus de matchs possibles sans jamais projeter le nom « Rockets » sur la Draft 2022 ? Sans prendre trop de risques, il est possible de disséquer les envies texanes. Avec un garçon comme KPJ et son tempérament… spontané, il serait bien imprudent de se fixer un objectif qui ne puisse être atteint. Les jeunes veulent des victoires et un semblant d’horizon en Playoffs, car rien n’est plus important que de prendre du plaisir lorsque l’on a tout juste la vingtaine, mais il vaut mieux vouer une année supplémentaire à la progression d’une base jeune, que de toper la onzième place sans spot intéressant à la Draft 2022. Second challenge qui cette fois-ci n’est pas sportif, les Rockets seront toujours bloqués dans leurs mouvements s’ils ne parviennent pas à éjecter la dernière année de contrat de John Wall (à moins qu’il refuse sa player option à 47 millions la saison 2022-23, lol). Réussir à boucler un trade ou un buy-out impliquant le vioc puis le remplacer par un grand nom serait une raison supplémentaire pour montrer aux jeunes de l’effectif qu’ils gagnent à inscrire leur passage à Houston, dans la durée. Vous imaginez possible, vous, de terminer quatorzième de la Conférence Ouest, puis de ne pas recruter l’été prochain tout en faisant en sorte que rien ne déraille et qu’aucun grand talent quelque peu imprévisible ne demande son trade ? Mission impossible, il faut donc perdre tout en faisant progresser les individualités, sécher le contrat de John Wall, et enfin rajouter une silhouette taille All-Star à un effectif prometteur.

Le pronostic du rédacteur

31 victoires et 51 défaites, et la treizième place de l’Ouest. Faire progresser les jeunes sera l’axe principal de cette saison texane. Avec les Jalen Green, Kevin Porter Jr., Alperen Sengun, Usman Garuba, K.J. Martin et autre Josh Christopher, les Rockets tenteront de composer de sorte à ce que chacun trouve sa place dans la rotation, tout en dénotant des signes de progression collective de par quelques victoires. Comme énoncé précédemment, il ne faut pas accepter d’encaisser une série de défaite trop saillante, histoire de montrer que la reconstruction avance déjà. C’est pourquoi la rédaction voit bien les Fusées rester une vingtaine de matchs dans la course au play-in avant de lâcher l’affaire, le souhait du board étant tout autre. Somme toute, aucun joueur n’est à l’abri d’une blessure, un gars comme Christian Wood ayant montré une fâcheuse tendance à squatter le fond de banc en costard. La bande de Silas en trois mots ? Encore au labo.

S’il est difficile de jauger une équipe NBA avant même le début des joutes de saison régulière, c’est faussement le cas pour les Rockets. Beaucoup de joueurs n’ont pas prouvé dans la durée en ayant réalisé de bonnes portions d’exercice, et certains sont carrément tout nouveaux dans la Ligue. Au sein d’une Conf’ Ouest bien grasse, Stephen Silas va sûrement continuer de couver ses petits quelques temps. Une affaire à suivre, de très près, avec beaucoup de plaisir.