MVP 2020-21 – la dernière ligne droite : Giannis Antetokounmpo ne veut pas quitter la scène sans un ultime baroud d’honneur

Le 05 mai 2021 à 16:30 par Nicolas Meichel

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Une grosse dizaine de jours, voilà ce qui reste dans cette saison NBA 2020-21. Dix jours pour envoyer un dernier message dans la course aux différentes récompenses individuelles, et notamment celle pour le trophée de MVP. Si Nikola Jokic semble avoir neuf doigts du dix sur le trophée, Giannis Antetokounmpo rappelle à tout le monde qu’il reste pour l’instant le double tenant du titre. 

Ils marquent des points actuellement

C’était LA double affiche de la semaine en NBA. Dimanche et mardi, les Bucks et les Nets ont proposé un petit aperçu d’une potentielle série de Playoffs avec deux matchs bien lourds, dans lesquels un certain Giannis Antetokounmpo s’est comporté en patron. Face à Kevin Durant et Kyrie Irving, le Greek Freak a fait honneur à son surnom, et pas qu’un peu. Le premier match ? 49 points (21/36 au tir, 4/8 de loin), 8 rebonds, 4 passes, 3 contres. Il s’est même permis de conclure un alley-oop sur le dos de KD, avant de bâcher l’un de ses jump shots, ce qu’on pensait tout simplement impossible. La deuxième rencontre ? Un peu moins spectaculaire mais les chiffres restent énormes : 36 pions (11/30, 4/12 du parking, 10/12 aux lancers-francs), 12 rebonds, 4 passes. À chaque fois, les Bucks ont pris le dessus sur les Nets et désormais, la bande à Giannis colle aux fesses de Brooklyn, les deux équipes n’étant séparées que par 1,5 rencontre au classement pour les places 2 et 3 de la Conférence Est (bilan de 43 victoires – 23 défaites pour les Nets, 41-24 pour Milwaukee), derrière les Sixers. À l’image de ses Bucks, vainqueurs de neuf de leurs treize derniers matchs, Giannis monte clairement en puissance avec les Playoffs en ligne de mire. Visiblement, sa blessure à la cheville fin avril – qui l’a obligé à rater deux matchs – est déjà oubliée et on n’aimerait pas se retrouver sur sa route vu à quel point il détruit tout sur son passage actuellement. Le Freak nous rappelle tout simplement qu’il est le double MVP en titre et même s’il va logiquement laisser sa place à Nikola Jokic, qui continue de faire du Nikola Jokic, il réalise une nouvelle campagne de monstre. En parlant de campagne monstrueuse mais dans un style différent, Stephen Curry n’a toujours pas décidé de se calmer (36,3 points de moyenne sur les quatre derniers matchs, bilan de 2-2), tandis que Luka Doncic tourne tranquillement à un triple-double de moyenne sur la semaine écoulée grâce en grande partie à son match en… 31-20-12.

Le reste du peloton

Parmi les habitués de la course au MVP, Joel Embiid s’est montré plutôt discret ces derniers jours (20,5 points de moyenne, 8,8 rebonds, 1,8 contre), lui qui n’a pas eu à forcer son talent puisque les Sixers ont raflé quatre victoires en sifflant ou presque. On est surtout heureux de voir que Damian Lillard a retrouvé son basket pour aider Portland à repartir vers l’avant (28,5 points, 8,8 passes sur la semaine, 3-1 pour les Blazers). On est aussi heureux de revoir Kawhi Leonard sur les parquets après avoir raté neuf matchs en avril, même s’il est encore en rodage. En parlant de retour, LeBron James est venu nous dire bonjour mais est déjà retourné à l’infirmerie après seulement deux matchs, tandis que James Harden est toujours en mode chill sur le banc des Nets, lui qui n’est pas encore prêt pour revenir suite à son bobo à l’ischio. Derrière ces grands noms, impossible de ne pas parler du backcourt des Suns, qui porte aujourd’hui Phoenix au sommet de la Conférence Ouest. Chris Paul est plus que jamais le Point God et Devin Booker vient de gagner le titre de meilleur joueur de la semaine avec Jayson Tatum, qui commence lui à titiller les exploits du légendaire Larry Bird. Impossible aussi d’oublier Julius Randle, le nouveau maire de New York, toujours aussi chaud au sein de l’équipe la plus chaude de la NBA. Et puis comment ne pas parler de Russell Westbrook. Bien évidemment, vu le bilan des Wizards, compliqué pour Brodie de vraiment se mêler à la course au MVP mais le type continue d’écrire l’histoire avec ses triple-doubles de folie et bientôt, c’est Oscar Robertson qui va sauter au sommet du classement all-time des TD. Enfin, pour conclure tout ça en beauté, on tient aussi à citer des noms comme Rudy Gobert, Donovan Mitchell, Kyrie Irving ou encore Jimmy Butler et Paul George, qui méritent tous leur petite mention.

Le(s) point(s) d’interrogation

C’est un aspect qu’on entend souvent dans le cas de LeBron James, parfois à tort et parfois à raison : la fatigue des votants, qui correspond en gros à une théorie selon laquelle un joueur déjà récompensé, ou un joueur dont la grandeur a été en quelque sorte prise pour acquise, part avec un désavantage par rapport à d’autres. Cette année, on peut clairement se poser la question avec Giannis Antetokounmpo. Car quand on regarde son dossier de près, le Freak sort une nouvelle saison calibre MVP – 28,5 points, 11,1 rebonds, 5,9 passes, 1,3 contre, 1,2 interception – et les Bucks sont sur le podium de la Conférence Est, avec un bilan quasiment similaire à celui des Nuggets (41-24 contre 43-22), où se trouve le favori pour remporter le trophée, Nikola Jokic. Malgré tout ça, le nom de Giannis n’est pas beaucoup mentionné cette année, comme si ses deux titres de MVP remportés en 2019 et 2020 l’empêchaient de véritablement se mêler à la discussion. Alors oui, les Bucks sont moins performants que les saisons précédentes. Mais au moment des votes, si on veut être 100% objectif, c’est uniquement la saison 2020-21 qui doit compter, même si on sait très bien qu’au final, d’autres aspects rentrent toujours en compte, notamment l’aspect historique. Donner un troisième MVP consécutif à Giannis et le mettre ainsi dans la même catégorie que Wilt Chamberlain, Bill Russell et Larry Bird, c’est un pas que beaucoup ne sont pas prêts à franchir, surtout après les échecs du Freak en Playoffs. On ne dit pas que Giannis Antetokounmpo mérite d’être MVP une troisième fois, car le dossier de Jokic est vraiment très solide et puis Giannis a raté une bonne dizaine de matchs cette saison. Mais la fameuse narrative semble avoir joué contre lui en 2020-21.

Si on devait en choisir un

Toujours pas de changement au sommet. Nikola Jokic reste numéro un, et le restera très probablement jusqu’à la fin de la saison. Pas top pour le suspense mais le Joker a en quelque sorte renforcé sa candidature depuis la blessure de Jamal Murray, les Nuggets continuant d’enchaîner les victoires comme le montre leur bilan sans Jamal (9-2). Vu la gueule du classement, les Nuggets finiront au pire Top 4 de l’Ouest et possiblement sur le podium. Pas grand-chose à redire, Nikola a tout ce qu’il faut pour décrocher son premier titre de MVP et devenir le premier pivot depuis Shaquille O’Neal en… 2000 à remporter le trophée.