Preview du Utah Jazz 2019-20 : la petite franchise qui monte, qui monte, qui monte… mais jusqu’où ?

Le 15 oct. 2019 à 13:59 par Giovanni Marriette

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Dernier virage de notre tournée des previews avec aujourd’hui le Utah Jazz, aka la petite franchise qui monte, qui monte, qui monte… Mais qui monte jusqu’où en fait ? Arrivées notables cet été en plus de la progression attendue des jeunes, voilà en tout cas un programme alléchant pour cette nouvelle saison qui débute, avec un objectif clair pour la bande à Snyder : s’inscrire parmi les franchises qui font peur, avril compris.

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Résumé des transferts de l’été

  • Ils arrivent : Mike Conley, Bojan Bogdanovic, Jeff Green, Ed Davis, Emmanuel Mudiay, Nigel Williams-Goss, Stanton Kidd et Miye Oni
  • Ils prolongent : 
  • Ils sont partis : Thabo Sefolosha, Ekpe Udoh, Ricky Rubio, Derrick Favors, Kyle Korver et Raul Neto

Une section clairement satisfaisante. Deux départs notables, ceux de Ricky Rubio et Derrick Favors, deux joueurs solides mais qui n’avaient pas forcément réussi à devenir ce mec inbougeable par le Jazz, Rubio faisant les frais de l’arrivée d’un Top meneur NBA et l’inspecteur ayant trop longtemps stagné pour s’inscrire dans la durée dans le programme d’une équipe aussi ambitieuse que celle de Quin Snyder. Au rayon des arrivées ? Du très lourd, partons de la fin pour laisser un peu de suspense. La Draft de Nigel Williams-Goss, why not même si le petit aura probablement très peu de temps de jeu, l’arrivée de Manu Mudiay qui ne peut devenir qu’un vrai joueur de basket maintenant qu’il est dans une vraie équipe, celle d’Ed Davis aka intérieur au pep’s incommensurable et qui ferme sa gueule, de Jeff Green qui amènera son côté all-around et son expérience, de Bojan Bogdanovic qui passe d’option n°1 avec Indiana à option 3 ou 4 dans le Youtah, et last but not the least, l’immense Mike Conley qui débarque de son Tennessee presque natal pour être le leader d’un vrai projet. Un marché réussi, comme si tu remplissais ton frigo pour assez cher mais avec uniquement des produits de qualité.

Effectif pour la saison 2019-20

  • Meneurs : Mike Conley, Dante Exum, Emmanuel Mudiay, Nigel Williams-Goss
  • Arrières : Donovan Mitchell et Miye Oni
  • Ailiers : Bojan Bogdanovic, Joe Ingles, Royce O’Neale, Georges Niang
  • Ailiers-forts : Jeff Green et Ed Davis
  • Pivots : Rudy Gobert et Tony Bradley

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

Solide. Léger manque de muscles dessous, un intérieur de plus dans la rotation n’aurait pas fait de mal, mais globalement chaque poste est intelligemment pensé. Petit doute sur le starting five autour de la présence ou non de Joe Ingles, qui pourrait voir sa place remise en cause par les arrivées de Jeff Green et surtout Bojan Bogdanovic qui ne prendra clairement pas ses 17 millions from the bench. La belle cote ? On voit bien Tonton Joe sortir du banc pour bonifier le second unit avec un Royce O’Neale souvent titulaire la saison passée, un Georges Niang utile depuis son départ de l’OM, un duo Ed Davis / Tony Bradley bien athlétique et un autre composé des petiots Exum et Mudiay sur la ligne arrière. Pas mal de possibilités, un backcourt qui devra vite s’entendre, Rudy qui devra progresser sur attaque placée, mais globalement l’un des rosters les plus équilibrés de la Ligue.

Question de la saison : le Jazz est-il un favori où un outsider ?

Chacun s’accorde pour le dire, le Jazz a clairement mis les petits plats dans les grands cet été. Après deux saisons terminées en Playoffs face aux Rockets (une en demi-finale de Conf’, l’autre au premier tour), Utah avait atteint son palier et devait se remuer afin de devenir plus qu’une sympathique équipe de saison régulière. Les arrivées de Mike Conley et Bojan Bogdanovic vont dans ce sens, et si Quin Snyder fait le taf la balance entre le cinq majeur et les remplaçants l’ensemble sera très logiquement compliqué à manœuvrer. Un constat qui s’applique à la régulière, mais c’est évidemment à partir de la mi-avril que l’on devra voir ce Jazz nouveau, un Jazz qui devra être capable de tenir sur toute une série et face aux meilleures équipes de la Ligue. Les Rockets, les Clippers, les Warriors, les Nuggets, les Lakers, les Blazers, les Spurs, sept franchises, au bas mot, qui sont aujourd’hui des équipes de Playoffs. Des franchises construites pour durer au printemps et que le Jazz devra challenger les yeux dans les yeux, avec des mecs capables de se sublimer chaque soir pendant plusieurs semaines. Poke Donovan Mitchell qui devra devenir le VRAI go-to-guy, et en cela l’arrivée de Conley pourrait s’avérer un fit magnifique. Est-ce que le Jazz peut faire tourner des têtes en avril ? Très clairement. Quel est le vrai objectif cette saison ? On a presque envie de parler de finale de conférence. Il y a ce qu’il faut sur le papier, et si la tête suit rien n’indique que les grosses cylindrées seront capables de suivre la folie de ce Jazz version 2019-20. Il faudra de vrais bonhommes, et il faudra surtout que tout le monde soit raccord sur l’objectif, car la récréation est terminée.

Candidat sérieux au transfert : Jeff Green

Jeff Green

On en a parlé dans notre papier spécial salaires, Jeff Green a débarqué cet été dans le Youtah pour un prix dérisoire, et son rôle sera probablement très important cette saison. Tonton Jeff in the place, avec son expérience et ses qualités sur plusieurs postes, qui ne rechignera sans doute pas à boucher les trous dans le mur que Snyder semble construire. Mais alors… pourquoi en parler comme de la potentielle victime d’un trade ? Tout simplement parce que dans le roster actuel du Jazz… personne ne semble vraiment menacé tant l’équipe a été construite intelligemment. Dante Exum et manu Mudiay, chacun dans leur rôle, devront rapidement prouver qu’ils peuvent jouer, mais c’est donc Jeff Green qui pourrait, si envie de bouger il y a du côté du staff et du board, faire les frais d’un éventuel trade. Il sera d’ailleurs peut-être l’heure d’amener de la vraie barbaque dessous pour densifier encore un peu la raquette en vue des Playoffs, et Jean-François Vert rebondira quoiqu’il arrive ailleurs. On est d’accord, ceci n’arrivera probablement pas, mais si aujourd’hui un seul homme ne semble pas inscrit dans le marbre de ce roster, c’est peut-être bien ce bon vieux Jeff.

Candidat sérieux pour la surprise : Dante Exum

Dante Exum

Cinq ans déjà. Cinq ans déjà que Dante Exum a bondi un peu trop fort en NBA et que ses jambes ont commencé à lui faire faux… bond. Et pour un Australien c’est fort dommage et tragiquement à propos. Une première saison pleine de promesses puis patatra la catastrophe, une saison blanche avant de revenir tranquillement en 2016… puis de nouveau 70 matchs loupés la saison suivante et une quarantaine l’année dernière. Une succession d’os qui se brisent ou se tordent, et voilà que le meneur de jeu du Jazz a aujourd’hui 24 ans bien tassé et qu’il a donc vécu son adolescence entre les chaises roulantes et les espoirs de renaissance. Si. On. Arrêtait. Tout. Si on mettait enfin tout ça derrière nous, si on avait enfin une vraie saison complète de Baby Dante ? Qu’on soit clair, on a surtout “envie” d’y croire. Parce qu’en pleine possession de ses moyens Dante Exum est un merveilleux joueur, un vrai freak, en attaque comme en défense. Poste 1 de grande taille, plus slasher que sniper, aussi à l’aise dans les airs que sur le sol, Exum est le genre de joueur frisson que l’on a envie de voir exploser au plus vite. Le Jazz y croit encore tel Lara Fabian, nous aussi, et on ose croire qu’en cas de saison tranquille côté genoux, chevilles, teub et mollets Dante fera partie des belles surprises de cette nouvelle saison. On aura juste peur à chaque fois qu’il retombe après un drive, Derrick Rose style, mais c’est ce qui arrive quand vous sortez d’une adolescence en blouse blanche.

Meilleur et pire scénario possible

  • On s’y attendait, le roster du Jazz est l’un des plus solides de NBA et les résultats suivent. 12-1 pour commencer dont quelques victoires marquantes, un triple-double pour Rudy Gobert (10-20-10, ça claque) et un Mike Conley qui fait tourner tout ça comme un pu-tain de chef d’orchestre. Pour la première fois de sa carrière Rudy est convié au All-Star Game et il y sera accompagné par son meneur de jeu PUIS Donovan Mitchell qui profite de la blessure de James Harden pour se faire sa gâche. Après la coupure de février le Jazz continue son parcours quasi-parfait et terminera finalement sa régulière avec 59 wins et une deuxième place à l’Ouest juste derrière les Clippers. Les Spurs sont effacés au premier tour, les Nuggets en demi-finale de conférence… aussi, et ce sont finalement les Clippers qui auront raison de la bande à Quinny en sept manches, le Jazz échouant donc à… un tir raté d’un retour en Finale, plus de vingt ans après l’époque du duo Malone/Stockton. Saison magnifique, encore plus belle qu’on aurait osé l’imaginer.
  • Dès le début de saison… la greffe Conley a du mal à prendre à Salt Lake City. Mike a besoin du ballon pour organiser son petit bazar, Donovan Mitchell en a besoin pour construire des murs de briques, et entre les deux l’entente n’est pas cordiale. Rudy défend son panier mais voit ses responsabilités en attaque décliner, alors que Bojan Bogdanovic est le meilleur marqueur du Jazz et ce n’est pas franchement une bonne nouvelle. L’Ouest est une jungle et à Noël le 16-14 plutôt positif ne permet même pas aux joueurs de Snyder d’être dans les 8, merci les Pels et leur drôle de quatrième place. Pas mieux après un All-Star Game disputé sans le moindre Jazzman, et c’est finalement aux forceps que Rudy and co. arracheront leur huitième place le dernier soir de la régulière, grâce à une victoire de 45 points face à des Nuggets déjà assurés de leur troisième place. Youpi, envoyez les Rockets au premier tour, pour changer, et envoyez donc un bon gros 4-1 des familles. Peut-être qu’on ne change pas une équipe qui gagne, mais dans l’Utah on a changé l’équipe et… on perd encore.

Pronostic de la rédaction

Entre deux et sept victoires de plus pour le Jazz cette saison selon les membres de la rédaction préférée de ta rédaction préférée. L’important ? Avril, avril, avril. Eviter les Rockets si possible, passer un tour et voir venir. La régulière devrait être un fleuve assez tranquille, quoique, et c’est donc au printemps que l’on saura mesurer le niveau réel de ce Jazz nouveau.

Rédacteur

Bilan

Alexandre M.52-30
Alexandre T.53-29
Bastien53-29
Benoît57-25
David54-28
Giovanni53-29
Nicolas54-28

On passe aux choses sérieuses dans l’Utah. Un besoin de gagner des matchs cette saison, beaucoup de matchs, afin – surtout – de se mettre dans les meilleures dispositions à partir de la mi-avril. Y’en a marre de se faire botter le cul par les Rockets alors tentons… de les éviter ?