Avery Bradley offre une mixtape défensive sur Stephen Curry : a-t-on enfin trouvé l’antidote ?

Le 12 déc. 2015 à 05:46 par Bastien Fontanieu

Si les Celtics se sont inclinés à domicile hier soir dans le thriller de la saison face à Golden State, les hôtes ont réussi à forcer le champion en titre à devoir utiliser toutes ses cartes, notamment derrière le taf monstrueux d’un homme : Avery ‘Pitbull’ Bradley.

Depuis le début de la saison, la NBA est quotidiennement bercée par les performances de Stephen Curry, le pyromane des Warriors prenant son pied à redéfinir son poste comme le jeu, avec un culot déconcertant. Plantant ses bombes quand bon lui semble et offrant des statistiques phénoménales, le numéro 30 se ramenait dans le Massachusetts avec une petite mission devant lui, se défaire du gentil Bradley. Et si jusqu’ici peu de monde avait pu mettre le MVP en titre en difficulté, notamment par sa capacité à distribuer comme à aller gratter du lancer, on mettait quelques petites pièces sur Avery car son type de défense collait assez bien avec le jeu du scoreur-fou : ultra-collant, se battant derrière tous les écrans et n’hésitant pas à faire presse tout-terrain, l’arrière avait ses chances. La rencontre étant enfin terminée, on peut le dire sans aucun problème. Oui, AB a proposé la meilleure prestation défensive de la saison sur Curry, hands down. Il y avait certes eu l’exceptionnel boulot réalisé par Kentavious Caldwell-Pope à la maison (7/18 au tir, 5 balles perdues), on avait pu esquisser un sourire en voyant Rajon Rondo se coller à l’homme (8/18 au tir, 6 balles perdues), mais jamais nous n’avions pu voir le meneur se faire sortir de sa zone de confort, le faire transpirer jusqu’à ne plus avoir assez de force pour rejoindre ses coéquipiers pendant le temps-mort, ce que Bradley a réussi à faire hier soir.

Alors, bien évidemment, on en voit déjà certains venir en criant. Comment ça, soirée mauvaise de Curry, il termine tout de même à 38 points l’animal, non ? Numériquement, il est clair que le patron a assuré la feuille et il a pu gérer la victoire des siens avec des lancers cruciaux. Mais sur le parquet cependant, cela faisait longtemps qu’on n’avait pas pu assister à la mise en difficulté du meneur, quelques mauvaises langues remettant ça sur le dos de la fatigue. Pour le coup, même si cela peut avoir un impact conséquent sur le jeu de Stephen, les témoins ayant assisté à la rencontre de ce vendredi reviendront en majorité sur le travail de sangsue proposé par Bradley, lui qui a parfaitement respecté le scouting report en forçant Curry à devoir rentrer dans la raquette plutôt qu’à envoyer de l’ogive à 8m, les copains d’Avery faisant leurs rotations au bon moment pour venir gêner le meneur dans sa quête de buckets. Balles perdues, lay-up contestés, passes compliquées, tout était mis en oeuvre pour traumatiser Stephen. D’ailleurs, bien plus qu’une histoire statistique (‘Babyface’ termine à 9/27 au tir et 8 balles perdues) , c’est un élément clé du match qui fera en partie basculer la rencontre en faveur des Warriors : tellement impliqué depuis le début de la rencontre, Bradley prendra sa sixième faute en début de prolongation et devra regarder les siens se dépatouiller face au pyromane. Alors que le momentum allait clairement dans le sens des Celtics et qu’on ressentait une potentielle première défaite débarquer chez les Dubs, c’est ce détail qui, mine de rien jouera aussi sur l’issue de la rencontre. Car en sortie de match ? Il suffisait de voir Curry traîner des pieds pour comprendre qu’il venait de vivre un calvaire, qu’il était heureux de quitter cette salle où un chien-fou y fait ses gammes en défense. Se faire courser par le pitbull des Celtics cette saison, pas vraiment le meilleur plan quand on voit ses progrès globaux récents.

Les autres franchises de la NBA ont probablement regardé cette rencontre et ont vu ce que Bradley a réalisé ce vendredi. Un petit exploit compte tenu de la saison de son adversaire, mais surtout un potentiel blueprint sur lequel celles-ci pourraient se baser à l’avenir : mettre un gros relou-man sur le dos qui presse tout-terrain et force la pénétration, l’antidote idéal pour freiner Curry ?

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