Avery Bradley mécontent de son contrat : fallait peut-être le lire avant de le signer

Le 26 janv. 2016 à 16:45 par David Carroz

En signant son contrat à l’été 2014, Avery Bradley s’assurait trente-deux millions de dollars sur quatre saisons. Pas mal pour un mec uniquement réputé pour sa défense. Mais les temps ont changé, les salaires explosent et l’arrière des C’s a développé un jeu offensif plus fiable. De quoi avoir les boules en regardant sa fiche de paie.

Khris Middleton 70 millions sur cinq ans, Gordon Hayward 61 millions sur quatre ans, Tristan Thompson 82 millions sur cinq ans. Voilà pourquoi Avery Bradley a aujourd’hui la désagréable impression d’avoir une carotte enfoncée dans son postérieur. Pourtant à l’époque de sa prolongation à Boston, certains trouvaient le deal avantageux pour l’arrière dont l’apport offensif était limité et dont personne ne connaissait vraiment l’évolution potentielle. Mais aujourd’hui sa contribution de ce côté du parquet s’est clairement stabilisée à une quinzaine de points par rencontre, alors qu’en défense il est considéré comme l’un des chiens de garde les plus hargneux de la Ligue. Par conséquent, il a changé d’agent, mécontent d’un deal qui ne semble pas à son avantage selon lui.

Il faut dire que si le salary cap augmente comme prévu (environ vingt millions de plus sur les deux prochaines saisons), le salaire d’Avery Bradley correspondra grosso modo à la Mid Level Exception, soit un montant dérisoire pour un joueur important d’une franchise. Mais malheureusement pour lui, il ne peut rien y faire car son contrat actuel le lie aux Celtics jusqu’en 2018, sans aucune option pour y mettre fin prématurément. Ben ouais mon grand, fallait se renseigner avant de signer. Qu’il se rassure, il est loin d’être le seul joueur à disposer d’une fiche de paie défavorable, on lui rappellera par exemple que le monstre DeMarcus Cousins se “contente” de seize millions par an alors que Stephen Curry – pour des raisons certes très différentes – ne touche que trois millions de plus que l’arrière des Celtics.

Alors oui, il peut se sentir lésé. Mais si on y regarde de plus près, son apport à Boston vaut-il bien plus ? Le salaire moyen en NBA et de quatre millions et demi, soir environ trois et demi de moins que le sien. Dans le même temps, son Player Efficiency Rating en carrière est de 11,4 et de 13,2 cette saison, ce qui constitue sa meilleure marque. Dans le même temps le PER moyen de la Ligue est de 15. Son efficacité offensive depuis qu’il joue aux Celtics est de 98 (103 cette année), celle défensive affiche 106 (104 actuellement) et la première n’a jamais été supérieure à la seconde, ce qui signifie que lorsqu’il est sur le parquet, son équipe encaisse plus de points qu’elle n’en marque. On continue ? Son pourcentage au tir réel (une mesure de l’efficacité réelle au tir d’un joueur rapportant son nombre de points en fonction de tous ses tirs pris, y compris les lancers francs) se limite à 50,8% en carrière et il atteint tout juste la moyenne de la Ligue (53,6%) cette saison avec 53,1%. En dessous des standards NBA, peut-il se plaindre de son deal ?

Bien entendu, les chiffres ne suffisent pas à définir l’impact d’un joueur, mais quand ils ne jouent pas en sa faveur, difficile pour lui de mettre en avant des arguments concrets auprès des décideurs pour signer un gros contrat. Surtout quand en plus il faut attendre encore deux ans avant d’entamer de telles discussions. Avery Bradley a donc tout son temps pour améliorer encore tour cela et mettre en place une stratégie en place avec son nouvel agent pour gratter plus.

Source : Boston Globe

Source image : Greg M. Cooper – USA TODAY Sports