La dynastie Warriors est-elle officiellement terminée ?

Le 17 avr. 2024 à 15:53 par Nicolas Meichel

warriors stephen curry klay thompson
Source image : NBA League Pass

Surclassés par les Kings cette nuit lors du Play-in tournament, les Warriors de Stephen Curry ne verront pas les Playoffs cette année. Difficile de parler d’autre chose que d’un échec pour une franchise qui a remporté 4 titres NBA depuis 2015, dont le dernier il y a moins de deux ans. Peut-on dire que la dynastie Golden State est officiellement terminée ? Ou est-il encore trop tôt pour enterrer définitivement les Dubs ?

C’est donc sur le parquet de Sacramento, où Stephen Curry avait lâché l’une de ses plus belles perfs en carrière l’an passé, que la saison 2023-24 des Warriors a pris fin. Une saison usante, remplie de hauts et de bas au niveau des résultats (46 victoires – 36 défaites au final), et marquée par les pétages de plomb de Draymond Green ainsi que la tragédie Dejan Milojevic. Pour la troisième fois en cinq saisons, les Warriors ne participeront pas aux Playoffs.

Dit comme ça, cela ressemble fortement au scénario d’une équipe sur le déclin. À une dynastie qui s’approche de son dernier souffle. “RIP Warriors Dynasty”, “warriors dynasty officially over”, voilà ce qu’on peut lire sur Twitter depuis que… Keon Ellis et Keegan Murray ont envoyé Golden State en vacances.

Mais peut-on être aussi définitif alors qu’il y a encore des raisons d’être optimistes à Golden State ?

Les raisons d’être optimistes chez les Warriors

Le niveau de Stephen Curry et Draymond Green

Certes, Stephen Curry a 36 ans et commence à avoir beaucoup de kilomètres au compteur. Oui, il a fini la saison 2023-24 un peu sur les rotules après une campagne usante sur le plan physique et mental. Mais Stephen Curry est toujours Stephen Curry : 26,4 points, 4,5 rebonds et 5,1 passes de moyenne cette année, à 45% au tir dont 41% du parking et 92% aux lancers-francs. Le niveau de jeu de Steph est la raison numéro 1 qui explique pourquoi les Warriors restent quoi qu’il arrive une équipe compétitive.

Aux côtés de Stephen Curry, Draymond Green continue lui de faire du Draymond. Si ses pétages de plomb à répétition ont pu fragiliser sa position au sein de la franchise californienne, Dray est toujours aussi précieux quand il s’agit de faire tourner le collectif et diriger la défense des Dubs. L’impact du bonhomme est tout simplement indéniable sur les parquets, même à 34 ans.

La progression des jeunes

Le gros point positif dans la saison des Warriors, c’est le développement des jeunes. En tête : Jonathan Kuminga, qui a franchi le cap tant attendu en réalisant une campagne calibre MIP (16 points, 5 rebonds de moyenne à 53% au tir). Tout n’a pas toujours été rose, mais au final JK s’est imposé comme un membre clé des Dubs. Les progrès du bonhomme associés à son gros potentiel peuvent donner un nouveau souffle à Golden State.

C’est d’autant plus vrai que Kuminga n’est pas le seul jeunot à avoir su tirer son épingle du jeu cette année. Trayce Jackson-Davis et Brandin Podziemski ont été de bonnes surprises, les deux rookies parvenant à obtenir un rôle dans la rotation de Steve Kerr. Audace, insouciance, énergie mais aussi talent… ces deux-là ont les moyens de contribuer à l’avenir. Enfin, Moses Moody reste lui sur sa meilleure saison statistique (8,1 points et 3 rebonds à 36% à 3-points), doublant presque ses stats en carrière des deux premières années.

Une deuxième partie de saison encourageante malgré l’élimination

Les Warriors sont arrivés à mi-saison avec un bilan négatif (19 victoires – 22 défaites). Sur les 41 matchs de la deuxième partie de saison ? 27 victoires – 14 défaites, 19-10 en sortie de All-Star Break, et 10-2 pour boucler la régulière (46 wins au total). Voici une belle base sur laquelle Golden State pourra s’appuyer pour repartir du bon pied l’an prochain. L’intégration de Jonathan Kuminga parmi les titulaires, avec le décalage de Draymond en 5, est une formule qui a tout particulièrement porté ses fruits depuis février.

Le coach Steve Kerr, qui sera toujours là l’année prochaine, a réussi à trouver de nouvelles combinaisons, de nouvelles options qui méritent d’être développées à l’avenir. Les Warriors partaient de trop loin cette saison pour vraiment faire du bruit à l’Ouest. Mais il existe un scénario dans lequel Golden State revient plus fort collectivement, surtout si les jeunots confirment leurs belles dispositions de cette année.

Des décisions à prendre

Le cas Klay Thompson

Klay Thompson a-t-il joué son dernier match avec les Warriors ? La question est évidemment d’actualité sachant que le Splash Bro va devenir agent libre cet été et qu’il vient de sortir une bouse monumentale (0 point à 0/10 au tir) dans le match le plus important de la saison. Steph Curry, Draymond Green et Steve Kerr veulent le voir revenir, mais qui sait comment se termineront les négociations. Klay et les Warriors trouveront-ils un terrain d’entente pour prolonger l’aventure jusqu’au bout ? Combien les Warriors sont-ils prêts à lui offrir ? Thompson va-t-il faire ses valises ? Les prochaines semaines répondront à ces questions. Ce qui est sûr, c’est que l’arrière de 34 ans reste sur une saison hyper compliquée et que ses meilleures années sont définitivement derrière lui. Ce qui est sûr aussi, c’est que voir Klay dans un autre uniforme que celui des Dubs ferait très très bizarre.

Quid de Chris Paul et Kevin Looney ?

Si les Warriors n’ont aucune intention de jouer autre chose que le haut de tableau à l’Ouest, le proprio Joe Lacob a aussi pour objectif d’alléger un peu la masse salariale de la franchise, qui dépense sans compter depuis plusieurs années. Cela peut paraître contradictoire mais les nouvelles règles du CBA ont de quoi refroidir même les plus ambitieux. Comme l’indique l’excellent Bobby Marks d’ESPN, les Warriors ont la possibilité de couper Chris Paul et Kevin Looney (qui possèdent tous les deux des contrats non-garantis) pour faire de grosses économies (Golden State serait ainsi en dessous de la luxury tax, de 34 millions de dollars). Les Dubs peuvent aussi garantir la dernière année de CP3 (30 millions) pour essayer de le transférer afin d’obtenir potentiellement une meilleure contrepartie. En tout cas, on voit mal Golden State conserver le Point God à 30 millions la saison. Surtout qu’il faudra bientôt prolonger Jonathan Kuminga, dont le contrat rookie se termine en 2024-25.

Deux choix de premier tour de draft à trader

Si les Warriors veulent maximiser les dernières années de Stephen Curry, ce qui semble être le cas, ils devront peut-être puiser dans leur capital draft. Golden State peut transférer jusqu’à deux choix de premier tour et deux choix de second tour, ainsi que des picks swap. De quoi proposer un petit package intéressant afin de recruter un ou plusieurs joueurs capables de contribuer tout de suite.

C’est l’heure de se réveiller à Golden State, et parfois le réveil fait mal.

T’es plus le contender qui fait peur à tout le monde. C’est fini ça.

Le titre de 2022 aura été un exceptionnel coup de poker, merveilleusement orchestré par la franchise avec des choix subtils et un…

— TrashTalk (@TrashTalk_fr) April 17, 2024

Les Warriors veulent rester ambitieux. Très ambitieux. Il n’y a pas d’autre option quand vous possédez un Stephen Curry qui est toujours dans son prime. Et malgré l’élimination (très) prématurée face aux Kings, tout n’est pas à jeter de cette saison 2023-24. Golden State a de la ressource mais devra probablement faire des choix forts pour espérer retrouver les sommets dans une Conférence Ouest ultra-compétitive. Ils ont réussi à nous surprendre par le passé, nous surprendront-ils une dernière fois ? Peuvent-ils nous sortir un tour de leur chapeau pour vraiment remettre l’équipe sur la voie du succès ?

La réponse à ces questions déterminera officiellement la date de fin de la dynastie Warriors.


Tags : Warriors