Paul Westphal : cette légende des Suns qui n’a pas été loin de toucher le Soleil… deux fois

Le 30 nov. 2020 à 14:55 par Adrien Otheguy

Parmi la dizaine de maillots retirés au plafond de la Talking Stick Resort Arena de Downtown Phoenix, le nom de Paul Westphal n’est pas celui qui ressort le plus souvent. Pourtant, le Hall of Famer est passé à deux doigts d’offrir le premier titre de la franchise… à deux reprises.

Même en l’absence de trophée Larry O’Brien à leur palmarès, les Suns comptent parmi les franchises les plus mythiques de toute la NBA au vu des stars qui y sont passées, du style de jeu qu’ils ont proposé, et par la manière dont l’équipe a traversé les époques. Charles Barkley, Steve Nash, Kevin Johnson ou Amar’e Stoudemire : ils ont tous marqué l’histoire de l’Arizona, mais aucun joueur ayant porté le maillot ensoleillé n’a été aussi proche, et à autant de reprises, de rapporter le Graal à la ville de Phoenix que Paul Westphal. Paulo n’est ni le meilleur scoreur, ni en tête du classement des passeurs, ni le plus grand défenseur des Suns. Il n’est pas non plus celui qui a le plus de sélections aux All-Star Game (5), ou de récompenses individuelles. Mais Paul est, et sera pour toujours, une icône de la NBA et plus particulièrement à Phoenix qui a logiquement retiré son maillot 44 le 14 avril 1989. Né en 1950, le combo guard d’1,93 m a été introduit par Elgin Baylor et Charles Barkley au Hall of Fame 2019 après une carrière de légende de la balle orange, en tant que joueur et aussi en tant qu’entraîneur. S’il a beaucoup déménagé  dans sa carrière, qu’il a été drafté en 1972 par les Celtics et qu’il décrivait dans son discours le regretté John Havlicek comme le meilleur mentor qu’un rookie puisse avoir au début de sa carrière, la légende Westphal s’est écrite dans l’Etat du Grand Canyon, sous le soleil de Phoenix.

Dans sa première vie en tant que joueur, PW était un meneur de grand talent, créateur et capable de scorer. Et après avoir pesé en sortie de banc des Celtics pendant trois saisons et fort de la bague obtenue avec les Verts en 1974, Paulo débarquait chez les Suns à l’intersaison 1975 dans une équipe qui n’avait pas connu les Playoffs depuis la saison 1969-70. Westphal débarquait à Phoenix pour devenir le patron de cette équipe, et ça n’a pas trainé. Dès la première saison de Paulo, les Suns changent complètement d’apparence, bien emmenés par leur guard et par leur rookie Alvan Adams, nommé All-Star au bout de ses premiers mois, à qui Westphal a également rendu hommage pendant son intronisation au Hall of Fame à Springfield dans le Massachussetts :

“Sans lui, je n’aurais pas pu être ici ce soir. C’était le joueur parfait pour moi, avec les Suns.”

Avec cette équipe et l’impact de Paul Westphal, les Suns atteignent donc les Finales NBA 1976, une performance qui ne se répètera qu’à une seule autre reprise dans l’histoire de Phoenix. La franchise qui existait depuis moins de dix ans (1968) devenait enfin une équipe qui comptait, et ce n’est pas la défaite en triple prolongation dans ce qui est encore surnommé aujourd’hui The Greatest Game Ever Played, le Game 5 des Finales 1976 (disponible en replay juste ici), et la victoire de Boston en six manches, qui remettra cela en cause. Les Suns s’étaient trouvés une icône, et Paul Westphal s’était trouvé une maison. Le quintuple All-Star et quatre fois All-NBA restera quatre saisons supplémentaires à Phoenix et s’imposera comme le leader statistique avec notamment une saison à plus de 25 points de moyenne. Après avoir voyagé dans d’autres franchises à partir de 1980, il reviendra à la maison en 1983 pour finir sa carrière de joueur chez les Suns.

Mais si Westphal est une icône pour les fans des Cactus, c’est aussi parce qu’il y a vécu deux vies. Assistant sur le banc des Suns à partir de 1988, Paul reprend les rênes en devenant head coach pour la première fois de sa carrière en NBA en 1992, dans sa franchise de coeur. Et encore une fois, dès que Paulo arrivait avec un nouveau poste majeur, les résultats ne trainaient pas. La saison 1992-93 sera tout simplement la meilleure campagne de l’histoire de la franchise avec 62 victoires. Avec leur star et MVP Charles Barkley, Westphal et ses hommes arriveront en Finales NBA pour la deuxième fois de l’histoire des Suns et donc la deuxième pour Paulo, et échoueront finalement face aux Bulls de Michael Jordan, malgré notamment un Game 3 gagné après… une triple prolongation, encore. En tant que joueur ou en tant qu’entraîneur, Paul Westphal aura donc été le Sun le plus proche de ramener ce fameux titre qui manque encore aux copains de l’Arizona. Et si les fans des Suns ont été marqués par les ères de Sir Charles Barkley ou de Steve Nash, il y a un Soleil qui brillera toujours un peu plus fort que les autres au-dessus de PHX : Monsieur Paul Westphal.

Comment faire plus légendaire comme carrière que celle de Paul Westphal, le meneur devenu meneur d’hommes, l’acteur majeur de deux des plus grands matchs de l’histoire de la balle orange et celui qui s’est rapproché le plus près du sacre avec les Suns. Allez, cadeau, on vous laisse vous régaler avec les meilleures images de la carrière du Hall of Famer qui fête ses 70 ans aujourd’hui. 

Sources texte : Youtube – NBA.com