Brandon Miller aux Hornets, le point tactico-technique

Le 04 juil. 2023 à 09:41 par Antoine Demaegdt

Brandon Miller
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Le 22 juin dernier, Adam Silver a réparti tous les rookies au sein de leur maison respective. Chez TrashTalk ? On a décidé de faire un point tactico-technique pour le top 10 de cette Draft 2023. L’objectif ? Entremêler profil et environnement des 10 premiers joueurs sélectionnés, en se projetant aussi bien sur leur apport collectif que leur développement individuel. On passe à Brandon Miller, le nouvel ailier des Hornets. Un coéquipier idéal pour Lamelo Ball, mais peut-il gérer l’attaque sans lui ?

Si vous ne connaissez pas bien le joueur, par ICI le profil fait maison !

On se demandait qui pourrait bien tomber aux Hornets en n°2 avec les rumeurs avant la Draft, et c’est finalement Brandon Miller qui a raflé la mise devant Scoot Henderson. Le profil de l’ailier a séduit les Hornets par sa complémentarité évidente avec LaMelo Ball. Espérons pour eux qu’ils ne le regretterons pas… En tout cas l’ancien ailier d’Alabama va pouvoir apporter son jeu sans ballon de haut niveau, son tir extérieur de grand malade, et sa polyvalence sur le terrain. C’est l’heure de l’Hexpertise !

La fiabilité : un rôle parfait sans ballon

Bien que Brandon Miller puisse s’adapter à pas mal de contextes, grâce à son profil d’ailier polyvalent, il faut avouer que Charlotte reste une destination de rêve pour lui. Son association avec LaMelo Ball ne pourra que sublimer son jeu en lui enlevant la pression du porteur de balle primaire dans une équipe NBA. À Alabama, Miller jouait déjà pas mal loin du ballon avec beaucoup de système pour le mettre à l’aise dans des positions de tir. Il faut dire que le boug est plutôt à l’aise derrière la ligne puisque cette saison, il shoote à 40% en catch & shoot (80/201) et à 48% (37/77) lorsqu’il est grand ouvert du parking. De quoi projeter un 3-points plus que fiable en NBA. C’est en cela qu’il est très intéressant à garder loin du ballon, puisqu’il navigue et conclut parfaitement dans des systèmes conçus pour lui. Ce 3-points plus que dangereux peut aussi présager une option solide sur pick-and-pop en NBA. Bref un partenaire idéal pour la création de LaMelo Ball dans un spacing NBA auquel il ne pourra que s’acclimater.

Le fait qu’il y ait déjà un porteur de balle solide dans son équipe lui permet de se concentrer sur ce qu’il sait faire de mieux : se tenir près dans l’aile, ou courir après les écrans pour envoyer de la bombinette du parking. Brandon Miller peut également porter la balle, mais ce n’est pas vraiment la meilleure façon de l’utiliser à l’instant T. Il aura sûrement des séquences balle en main lorsque LaMelo ira prendre un peu de Gatorade : on verra bien ce qu’il propose. En tout cas, le contexte Hornets lui permet de mettre l’accent sur son profil de shooteur dans ces premières années, tout en ayant le temps, sans pression, de développer son jeu balle en main.

L’inquiétude : la gestion de son physique en NBA

Le gros bémol avec Brandon Miller, c’est son physique incertain pour optimiser des qualités importantes en NBA. Du haut de ses 206 cm, l’ailier tourne autour des 92kg, ce qui est assez peu pour un gabarit de sa taille. Ce manque de poids le désavantage pour sa finition au cercle par exemple. En absorbant difficilement les contacts, Miller n’exploite pas totalement son toucher de balle lorsque le décalage entre lui et son défenseur n’est pas créé. Vous avez sans doute vu des gros dunk sur pénétration de Brandon, ça reste un athlète de haut niveau. Mais lorsqu’on est sur du jeu plus statique, il peine à faire parler sa finition à l’arceau. Même s’il y a eu pas mal de progressions au cours de la saison, Brandon Miller ne shoote qu’à 39% sous le panier sur demi-terrain cette saison. C’est bien trop peu pour un gars de sa taille. Et en défense on retrouve le même phénomène : bien qu’il ne soit pas un trou noir de ce côté là du terrain avec pas mal de potentiel, BM se fait encore pas mal bouger lorsque son vis-à-vis le drive pour foncer dans la raquette. Normalement, l’environnement NBA devrait lui offrir la possibilité d’être correctement suivi pour prendre du poids dans les prochaines années. Plus de peur que de mal, mais ça reste un élément de son profil sur lequel il faudra mettre l’accent en préparation pour trouver son poids idéal.

Le point de bascule : sa capacité à se créer son propre tir

Comme Scoot Henderson, Brandon Miller a des épaules pour assumer des grosses responsabilités en NBA. Mais pour être une star, il faut souvent être capable de rentrer ses tirs comme un grand. Si BM arrive à ce stade dans sa carrière, on ne sera pas loin de son plafond de jeu. Comme on l’a dit, son physique pose encore trop de problèmes pour se créer des séparations sur drive. Miller déclarait récemment que Paul George était son GOAT. Et on comprend pourquoi lorsqu’on s’aperçoit que les deux joueurs ont les mêmes problèmes : du mal à aller au cercle balle en main, sans l’aide de personne.

D’autant plus que porter davantage la balle lui permettrait de peaufiner des flashs intéressants à la création balle en main, même s’il y a encore pas mal de déchets chez l’ailier. Un jeu à mi-distance est également attendu pour solidifier sa dangerosité à tous les niveaux du terrain. Brandon délaisse encore trop cette zone du terrain, qui n’est certes pas la plus rentable, mais efficace lorsque les défenses se resserre en Playoffs, ou sur des situations de pick-and-roll. Bon… même si Scoot est davantage rassurant que lui lorsqu’on se projette dans un scoring autonome, on peut tout de même garder espoir pour que Miller assure balle en main dans quelques années. En tout cas, ça devra passer par un poids correctement ajuster aux standards NBA, et par un dribble perfectionné pour créer de meilleurs décalages sur du jeu statique.

Les Hornets ont osé drafter au fit avec un pick 2, mais ils ont tout de même un jeune talent qui à pas mal de choses en magasin pour performer en NBA. Il faudra être patient pour que Brandon Miller se développe dans la Grande Ligue. Mais LaMelo Ball va pouvoir le gaver de ballon dans un registre qu’il maitrise parfaitement. Un duo solide de jeunes se dessine chez les Hornets. Espérons que l’extra-sportif ne revienne pas faire tâche lorsqu’un semblant de hype apparaitra…

Sources : Envergure, Hoop Intellect, No Ceilings, CleaningTheGlass