Preview des San Antonio Spurs 2020-21 : après 22 saisons de suite en Playoffs, en passe à deux de suite à la onzième place ?

Le 08 déc. 2020 à 12:59 par Giovanni Marriette

Gregg Popovich 7 décembre 2020
Source image : YouTube

Difficile à croire, mais on parle là de la franchise la plus constante du sport américain depuis 20 ans. Mais ça c’était avant, avant que la jungle de l’Ouest ne rattrape ces trop vieux (ou trop jeunes) Spurs, avant que les glorieuses légendes ne raccrochent les sneakers en laissant au dinosaure Popovich un groupe sans relief et sans réel projet à l’instant T. Wow, ça commence fort.

Pour prendre l’Apéro en causant de la saison des Spurs, c’est par ici !

La saison 2019-20

Après 22 printemps passés en Playoffs dont cinq terminés à l’aube de l’été avec une bague, les Spurs ont finalement mis fin en août dernier à leur incroyable série. Un résultat logique tant l’exercice fut compliqué, pour rester poli. Des vétérans en bout de course, des jeunes qui ne jouent pas assez, une défense qui sent le gruyère et au final un petit tour bien inutile dans la bulle. Le meilleur moment de la saison ? Le 11 novembre et le retrait du maillot d’un certain Tony Parker. Et quand le meilleur moment d’une saison n’est même pas un match de basket, ça en dit long sur le côté boring de l’exercice.

Les mouvements de l’intersaison

  • Ils sont arrivés : Devin Vassell (Draft), Tre Jones (Draft), Keita Bates-Diop et Cam Reynolds
  • Ils sont partis : Marco Belinelli, Chimezie Metu et Bryn Forbes
  • Ils ont re-signé : Jakob Poeltl, Drew Eubanks, Quinndary Weatherspoon (two-way contract)

Le roster

  • Meneurs : Dejounte Murray, Derrick White, Patty Mills et Tre Jones
  • Arrières : DeMar DeRozan, Lonnie Walker IV, Devin Vassell et Quinndary Weatherspoon (two-way contract)
  • Ailiers : Rudy Gay, Keldon Johnson et Keita Bates-Diop (two-way contract)
  • Ailiers-forts : LaMarcus Aldridge, Trey Lyles, Luka Samanic et Cam Reynolds (training camp)
  • Pivots : Jakob Poeltl, Drew Eubanks et Tyler Zeller (training camp)

En gras les possibles titulaires à chaque poste, avec une petite piécette lancée en l’air sur l’intégration en cours de saison d’un Lonnie Walker sur le backcourt ou de Keldon Johnson dans l’aile avec le retour de DeMar DeRozan poste 2.

La Free Agency

Si l’intersaison des Spurs était une série policière, ce serait Derrick, et si c’était un album ce serait Sleepify de Vulfpeck. Dans d’autres termes ? On s’est fait chier comme des rats morts, dans la lignée parfaite de la saison passée? La palme à une ouverture de Free Agency incroyable lors de laquelle les Twin Towers et futurs Hall Of Famers Jakob Poeltl et Drew Eubanks ont prolongé leur bail au Texas, annonces pour lesquelles on n’a clairement pas ouvert le champagne. Pour le reste ? Départ de deux énormes snipers mais qui ne savent même pas prononcer le mot défense (Belinelli et Forbes), départ de Chimezie Metu pour faire de la place aux deux All-Stars sus-cités et à LaMarcus Aldridge. LMA parlons-en, puisque si un quelconque début de quelque chose aurait pu s’amorcer à San Antonio avec le départ de l’intérieur au grand nez et/ou celui de DeMar DeRozan, il n’en sera finalement rien et les Spurs repartiront donc, au moins pour quelques mois, avec leur duo de vétérans un peu chers et/ou plus dans le projet maison. Mais quand on vous dit qu’on s’est fait chier, on s’est VRAIMENT fait chier.

La Draft

Du talent mais des questions. Devin Vassell possède en apparence un vrai cerveau basket mais son profil le dirige probablement vers de grosses minutes sur un poste 2 déjà blindé, alors Tre Jones a pour lui un vrai CV universitaire à Duke mais devra également faire face à une sacrée concurrence à la mène. Troisièmes ou quatrièmes options sur leurs postes respectifs, alors que l’ajout d’un gros babar n’aurait pas été idiot, et deux joueurs pleins de talents qui pourraient donc, sauf grosse révolution, passer une grosse partie de la saison sur le banc. Mention spéciale à Vassell tout de même car sa longueur, son adresse et son niveau défensif seront peut-être utiles dès son année 1, mais alors bon courage à Tre et on se retrouve avec les Spurs… d’Austin.

Le point sur l’infirmerie, par le Docteur Q

Quand on s’intéresse à l’infirmerie de San Antonio la saison dernière, quatre noms ressortent : LaMarcus Aldridge, Quinndary Weatherspoon, Keldon Johnson et Derrick White. LaMarcus Aldridge a connu trois petites alertes au début de saison : deux matchs pour des douleurs au quadriceps, deux pour une entorse du pouce droit et six pour des douleurs à l’épaule droite. Il passera finalement au bloc pour un débridement de la coiffe des rotateurs et une décompression sous-acromiale en juin, une opération qui a mis fin à sa saison. Quinndary Weatherspoon s’est pour sa part blessé dans la bulle lors du dernier match avec une élongation au genou gauche. Il se blessera à nouveau au même genou avec une contusion osseuse en octobre et s’est du coup fait opérer pour retirer des débris de cartilage. Bien qu’annoncé out pour 4-6 semaines seulement, il pourrait finalement manquer la reprise. Keldon Johnson pourrait manquer le début de saison également puisqu’il a subi une blessure mineure au pied pendant l’intersaison et ne serait pas encore prêt. Derrick White pourrait aussi manquer la reprise : opéré pour une luxation du deuxième orteil en août, il a, selon Gregg Popovich, besoin d’encore un peu de temps.

Salary recap

salaires spurs 7 décembre 2020

 

Une année de transition oui, mais faites que ce soit utile

Pour la première fois depuis des lustres, on est donc tous à peu près d’accord pour caler les Spurs entre la… dixième et la treizième place à l’Ouest. Mais en même temps… comment pourrait-il en être autrement. Quelques raisons d’espérer évidemment, deux stars au niveau encore très correct voire incroyable certains soirs de chauffe, quelques jeunes à fort ou très fort potentiel (Dejounte Murray, Lonnie Walker IV, Keldon Johnson, Jakob Poeltl et les rookies), et des vétérans sur courant alternatif mais encore capables de botter quelques culs (Rudy Gay ou Patty Mills). Malheureusement l’ensemble ne parait guère homogène. La raquette est éclatée, les lignes arrières blindées, et il faudra logiquement invoquer très fort l’esprit de Fort Alamo pour gagner plus d’un match sur deux, d’autant plus si la trade deadline est synonyme de grand coup de balai ce qui, très entre nous, ne serait pas une mauvaise chose. On part donc sur un nouvelle saison à se manger des brouettes de points, à zoner dans le ventre mou de l’Ouest, et à tenter de survivre pas trop loin des places pour le play-in. 22 ans de suite en Playoffs peut-être, mais c’est désormais du passé.

Le pronostic du rédacteur

30 victoires et 42 défaites, même pas de play-in, logique quand on a récupéré deux casseroles et quatre cotons tiges en mars contre LaMarcus Aldridge et DeMar DeRozan.

Les Spurs hors des Playoffs il faudra sans doute s’y faire, même si notre conscience nous chuchote parfois de ne jamais vendre la peau d’un Texan avant qu’il ne sorte pour six fautes. On ne sait pas vraiment si c’est la bonne formule, mais en même temps on ne sait pas trop quoi penser de ces Spurs, si ce n’est que ce sera peut-être bien la dernière saison de la carrière de… Gregg Popovich. Ah ouais ? Ouais ouais.