Allez, interview : Guerschon Yabusele s’est posé avec TrashTalk pour le lancement de sa marque HORS-D’ŒUVRE

Le 28 avr. 2020 à 18:16 par Benoît Carlier

Guerschon Yabusele 22 avril 2020
Source image : HORS-D’ŒUVRE

Quand un ancien membre de la TrashTalk Family développe un joli projet en rapport avec le basket, c’est avec plaisir qu’on lui donne un petit coup de pouce. Alors quand Martin Chapuy est venu nous présenter sa marque de streetwear HORS-D’ŒUVRE lancée au mois d’avril avec son frère Florian ainsi que Guerschon Yabusele, en parler était une évidence. Pour cela, le 16ème choix de la Draft 2016 a accepté de répondre à toutes nos questions en marge du lancemet de leur boutique.

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Profitant d’une fenêtre internationale pour faire ses débuts en Equipe de France et pour signer à l’ASVEL jusqu’à la fin de la saison, Guerschon Yabusele est loin de chômer pendant le confinement. Au contraire, cette période creuse inhabituelle pour lui à ce moment de la saison lui a permis de peaufiner le lancement de HORS-D’ŒUVRE, un concept imaginé avec ses associés et amis Martin Chapuy (designer) et Florian Chapuy (gestion logistique) lorsque la bande de copains se côtoyait à Roanne où Guersch a grandi et fait ses débuts en pro avec la Chorale.

TrashTalk : Tu as déjà eu la chance de vivre sur trois continents très différents au cours de ta carrière professionnelle, comment pourrais-tu décrire le style vestimentaire des joueurs dans chaque pays par lesquels tu es passé ?

Guerschon Yabusele : J’ai vraiment pu voir les trois côtés même si la France se rapproche beaucoup des Etats-Unis. Les Chinois par contre, c’est vraiment différent. Ils sont vraiment dans le fashion. Ils aiment bien quand c’est un peu long, un peu large, ils mettent des grosses baskets. Ils ont ce style-là qui sort de ce qu’on peut voir ailleurs. Ils aiment bien les grosses maisons style Louis Vuitton.

TT : En Chine, est-ce que la marque passe avant le style ?

GY : Il y a deux types de personnes. Il y a les gens un petit peu plus âgés qui sont plus attirés par la marque, par le luxe. Et il y a les plus jeunes qui cherchent plus l’aspect fashion. Ce n’est pas forcément la marque qui compte mais il faut que ça se remarque, que les gens se retournent dans la rue et qu’ils voient que tu es habillé différemment. Ils cherchent l’originalité.

TT : Une préférence personnelle pour la mode de l’un de ces trois pays ?

GY : Je vais dire nous, la France ! Normal. En plus on a lancé notre marque, je vais dire la France c’est sûr. On s’habille bien, on a toujours été classe. On va dire qu’on a trouvé le juste milieu entre la Chine et les Etats-Unis.

TT : Appliques-tu toi-même ce style à la française ?

GY : On est bien obligé ! Quand je me réveille et que je regarde dans mon armoire, il faut que je mette un petit truc bien pour la journée.

TT : Tu viens justement de lancer ta marque lifestyle HORS-D’ŒUVRE à 24 ans, est-ce une manière pour toi de commencer à préparer ton après-carrière ? C’est quoi l’idée derrière tout ça ?

GY : Pour l’instant c’est juste de profiter même si on prend ça au sérieux. Cela nous a pris plus d’un an à mettre en place. C’est quelque chose qu’on a toujours voulu faire depuis Roanne. On n’a pas pu le faire avant mais c’est quelque chose dans lequel on avait décidé de se lancer entre potes, on voulait avoir notre propre studio créatif pour inspirer ceux qui comme nous, aiment la mode, le basketball et l’art en général. Maintenant, on va voir si les gens adhèrent au projet. Pourquoi pas se lancer dans quelque chose de plus grand par la suite mais pour l’instant c’est vraiment un projet entre potes qu’on a lancé et on va voir comment le public va réagir.

TT : Quel est le concept et d’où vient ce nom ?

GY : Ce concept nous est venu parce que notre vie a toujours tourné autour du basket et du style de vie américain. On a voulu y rajouter un peu de classe à la française. On a décidé de l’appeler HORS-D’ŒUVRE comme un clin d’oeil au savoir-faire français, apporter ce côté classe. Je viens de Dreux donc nos créations rappellent aussi mon côté urbain. Florian et Martin viennent eux de la Côte Roannaise et ramènent cette touche gastronomique. On essaye vraiment de s’inspirer des environnements dans lesquels on a grandi pour nous créer une identité propre et partager l’art du basket de manière subtile.

TT : L’idée c’est de faire le Troisgros [restaurant roannais classé trois étoiles au Guide Michelin] du lifestyle ?

GY : Exactement, essayer de sortir une gamme de vêtements qui permette de montrer tout ça et de s’exprimer.

TT : Quel est ton rôle dans le développement de cette marque ? Est-ce que tu participes au processus créatif ?

GY : Je donne mes idées. On est toujours en contact avec Martin car c’est lui qui crée les pièces. On essaye de toujours tomber d’accord avant de nous lancer. Il faut que ça fasse consensus, qu’on valide tous. Moi j’essaye d’apporter ce côté créatif. On essaye d’être tous impliqués pour être contents du résultat final. Le truc, c’est vraiment de commencer entre potes, de prendre les décisions ensemble pour qu’il n’y ait pas d’embrouille.

TT : Ce sera du made in France ?

GY : Martin est au Danemark mais il revient souvent donc ça se fait entre la France et le Danemark. Pour le moment nous ne produisons pas en France mais nous nous assurons de la bonne qualité de nos produits qui sont tout de même Made in Europe.

TT : Et l’objectif à terme ce sera quoi ?

GY : Pour l’instant c’est un peu flou parce qu’on vient de commencer. On ne peut pas trop prédire comment ça va se passer. Tout ce qu’on espère, c’est que ça marche pour pouvoir lancer de nouvelles collections et pourquoi pas ouvrir un magasin un jour pour voir plus grand. En tout cas on est vraiment lancés dans le projet et j’espère que ça continuera le plus longtemps possible.

TT : Vous avez prévu une gamme sportive ?

GY : Pourquoi pas dans les prochaines collections. Nous avons beaucoup d’idées et d’ailleurs nous ne souhaitons peut-être pas nous limiter qu’aux domaines de la mode. J’avais une idée, pourquoi pas faire une paire de chaussures sachant que c’est la spécialité de Martin [designer de sneakers à Copenhague, ndlr]. Tout est possible mais on aimerait bien avoir les retours pour savoir ce que les gens réclament. C’est que le début et on va s’adapter par rapport aux demandes mais c’est ce qu’on aime.

TT : Tu as aussi un rôle d’ambassadeur j’imagine ?

GY : Autant profiter de ses contacts. Avec les gens que je connais, je peux avoir un petit appuis et je pense qu’ils peuvent beaucoup nous aider. Le jour où je verrai un joueur NBA porter la marque HORS-D’ŒUVRE et entrer avec dans le tunnel pour aller au match ça sera incroyable. On va tous être contents. On sait que tout le monde va le voir donc c’est clair qu’on sera vraiment contents. Pour trois potes qui ont grandi ensemble à Roanne c’est quelque chose de gros.

TT : Depuis quelques années, les joueurs portent une attention toute particulière à leur outfit les jours de match, quelles fringues tu aurais envie de porter si tu devais aller jouer un match important d’EuroLeague à l’Astroballe ce soir ?

GY : Je m’habillerais en HORS-D’ŒUVRE, c’est sûr. Je trouverais bien quelque chose mais clairement il serait temps. Pourquoi porter la marque de quelqu’un d’autre et se faire voir alors que je pourrais porter ma propre marque et la montrer ? Je ne sais pas comment je le mettrais. C’est clair que je passerai 10 minutes en train de réfléchir mais je mettrais quelque chose où on verra bien la marque, c’est sûr.

TT : Donc maintenant c’est quelque chose auquel les joueurs pensent et qu’ils préparent avant les matchs ?

GY : Il y a de tout. Moi je peux te donner ma routine quand j’étais en NBA. Je sors de la douche et soit je sais déjà comment je vais m’habiller et dans ces cas là c’est déjà fait parce que ça me vient comme ça, direct. Soit je mets un peu plus de temps pour réfléchir. Mais c’est clair qu’en NBA, la manière dont tu t’habilles par rapport à ton statut, c’est super important. Le lifestyle aux Etats-Unis est vraiment important. Il faut savoir s’habiller, il faut savoir tenir la route. C’est clair que tu vas être regardé. Dans le tunnel on te prend en photo et aux matchs il y a aussi les fans donc il faut savoir s’habiller.

TT : C’est aussi une manière d’exprimer ton mood du moment.

GY : Bien sûr. Le lifestyle sert à exprimer comment tu te sens, ton mood du jour. Personnellement, tu peux vraiment voir comment je me sens par rapport à comment je m’habille. Plusieurs fois à Boston je suis arrivé habillé avec un style des années 80′ ou 90′, un peu old-school et flashy. Je l’ai fait pas mal de fois et directement, ça prend avec les gars. Quand tu arrives habillé comme ça, tout le monde matche avec ton mood. Savoir bien s’habiller, c’est vraiment important.

TT : Parmi tous tes anciens coéquipiers, quel est celui qui se fringuait le mieux pour aller aux matchs ?

GY : Ça va être compliqué. A Boston il y avait beaucoup de gars branchés lifestyle. Il y avait beaucoup de gars qui sortaient des tenues incroyables comme il y avait des gars qui se ramenaient parfois et on leur disait ‘Mais qu’est-ce que tu fais ?’ [Rires] Il y a vraiment les deux mais si je devais ressortir un nom je dirais Terry Rozier. Il s’habille vraiment bien.

TT : Le souvenir d’une tenue folle pour Rozier ?

GY : Un jour il est arrivé avec un petit sac à main où on met nos affaires d’entraînement pour venir au match et c’était un sac en forme de bateau. Mais un vrai bateau, un yacht. Avec une paire de Puma, un petit jean design et une petite chemise en haut et des bijoux partout donc quand même le gros truc.

TT  : Et si on parlait un peu sport maintenant ? Après deux saisons en NBA, tu as fait le choix de retourner en Chine l’année dernière. Peux-tu nous en dire plus sur ce championnat peu connu en France mais où le niveau augmente chaque année ? Comment le situerais-tu par rapport à l’EuroLeague par exemple ?

GY : Pour être le plus honnête possible, c’est pas comparable. C’est comparer l’incomparable. C’est très compliqué à expliquer mais tu peux trouver des gars qui vont être forts en EuroLeague, qui vont aller en Chine et rien faire. Idem dans l’autre sens. Tu peux trouver des gars qui vont être super bons en NBA mais qui ne pourront pas jouer en EuroLeague et vice-versa. C’est dur de juger le niveau. Mais si je devais classer les trois ligues dans lesquelles j’ai jouées ce serait la Chine, l’EuroLeague et la NBA tout en haut. Mais c’est très dur de pouvoir juger. C’est plus un point de vue personnel. Il y a des gars qui peuvent être bons quelque part et mauvais ailleurs. Il y a aussi la situation et le club qui changent, les gars avec qui tu joues. Il faut s’adapter. Mais il ne faut pas dire que la Chine a le niveau de l’EuroLeague quand même. L’EuroLeague c’est la meilleure ligue avec la NBA. Je pense pas que la Chine soit juste derrière mais ça s’améliore, il y a quand même du niveau. Il y a quand même des joueurs qui vont là-bas pour la compétition donc c’est clair qu’il ne faut pas aller en Chine en se disant que ça va être facile et pour en mettre 30 à tous les matchs. Il y a quand même un niveau.

TT : Tu étais un joueur dominant en Chine, c’est quand même un bon signe pour la suite de ta carrière !

GY : Ça donne toujours la confiance. C’est toujours positif d’aller là-bas et d’être capable de faire ça. Tout le monde ne peut pas le faire. Donc si tu le fais ça veut dire que tu bosses, ça veut dire que t’as envie, ça veut dire que t’as la gnaque. Ça tombe pas du ciel, c’est clair.

TT : Tu as profité d’une fenêtre qualificative pour l’Euro pour signer avec LDLC ASVEL, peux-tu nous raconter ton départ de Nanjing au début de la crise du coronavirus ? Comment cela s’est terminé ? Ne devais-tu pas y retourner une fois que la CBA a rappelé tous ses joueurs pour envisager une reprise de la Ligue ?

GY : Plein de choses sont arrivées à ce moment-là. Pour faire court, quand le Coronavirus est arrivé je devais déjà rentrer, c’était vu avec l’Equipe de France. Donc moi j’étais en train de voir avec l’équipe si je devais revenir en Chine après cette fenêtre internationale. A l’époque, il y avait déjà le Coronavirus donc on ne savait pas comment ça allait être géré. Ensuite, en Equipe de France, on a discuté avec les Chinois et on a décidé que je ne repartirai pas à cause du COVID-19 et plein d’autres problèmes. Je voulais quand même terminer ma saison quelque part d’autre donc on a décidé de pouvoir se séparer. Après ça vient l’Equipe de France. Il y avait déjà quelques discussions avec mon agent et quelques équipes. De là, on a décidé de venir à l’ASVEL.

TT : Pour finir sur la Chine, est-ce que tu as des nouvelles de joueurs qui ont dû y retourner alors que la reprise a finalement été repoussée ?

GY : C’est marrant que tu me demandes ça parce que j’ai justement parlé à Joe Young [ex-Pacer] pour prendre de ses nouvelles tout à l’heure. La situation aujourd’hui c’est qu’il est là-bas. Le championnat risque de ne pas de reprendre. C’est même sûr normalement. Le problème aujourd’hui c’est leur paiement. Je crois que l’équipe où j’étais est la seule qui n’a pas encore payé ses joueurs. Ils sont en train de voir parce que s’ils annoncent la fin de saison, il y a plein de sponsors qui risquent de partir donc pour eux s’est un peu compliqué. Du coup, ils sont repartis en Chine et ils doivent rester là-bas quelques semaines encore pour pouvoir rentrer chez eux. C’est un peu compliqué là-bas.

TT : Ça doit être compliqué pour tout le monde d’ailleurs, même ici ou en NBA.

GY : C’est un peu compliqué oui. En fait, c’est ce que je me dis. Parce que moi j’essaye de garder la forme en faisant des choses chez moi mais même avec ça c’est impossible de garder le même niveau que si tu allais à la salle. Je comprends pas comment après plus de deux mois sans basket on va pouvoir repartir sans une ou deux semaines d’entraînement avant. Tout le monde va se blesser. C’est pas possible. Donc je sais pas comment ça va se passer.

TT : Comment se passe ton confinement ? Tu as eu le temps de trouver un appartement à Lyon ou tu étais encore à l’hôtel au moment de l’annonce ?

GY : Je suis à l’appartement depuis que je suis arrivé ici. On était à l’hôtel pendant quelques jours histoire de changer mais j’ai l’appartement du club donc on est bien ici.

TT : Pour en revenir aux fringues, est-ce que tu es plutôt du genre vieux jogging à la maison ou tu essayes de rester stylé pour les Skype avec la famille ?

GY : Ah non, du tout. J’espère que personne ne me voit pendant le confinement parce que c’est vraiment la période où je mets tout et rien. Je mets avec tout. Vu que je m’ennuie un peu, chez moi j’aime bien tester des choses. Je vais mettre une chemise avec un survêtement et des claquettes. Je mets un peu de tout, histoire de garder ce côté-là. Ça m’amuse.

TT : Tu as donc signé à Villeurbanne jusqu’à la fin de la saison, quelles sont les raisons qui ont motivé ce choix ? Est-ce que ce n’était pas une excuse pour faire un petit aller-retour rapide à la Halle Vacheresse ?

GY : Le choix de l’ASVEL ? Ce qui a le plus joué déjà c’est qu’il y a l’EuroLeague. Déjà. C’est un avantage par rapport à tous les autres clubs français. Quand je pars de Chine et que je vois par rapport à la NBA que ça va devoir attendre un peu, je me dis que je vais devoir regarder en EuroLeague. Et comme il n’y a qu’un seul club français, il n’y a pas 15 000 choix à faire. Je vais me diriger vers l’EuroLeague. C’est vrai que j’ai choisi ça avant tout. Et l’avantage c’est que c’est en France. Ça me permettait de revenir en France, d’être pas trop loin de la famille. J’ai grandi à Roanne donc j’ai encore plein de potes qui ne sont pas trop loin. Ça me permet de revenir aussi sur ma terre natale. Parler français, manger français, ça fait du bien. En additionnant tout ça, ça donne le choix de l’ASVEL. Et ça tombait bien, il y a une bonne équipe, dans une bonne dynamique. J’avais parlé un peu au coach, il y a eu un bon contact. On parle depuis un moment avec Tony Parker. La première année où je vais en Chine, j’avais la chance de pouvoir aller à l’ASVEL. Il y avait beaucoup de discussions qui s’étaient faites. Donc l’ASVEL ça fait depuis un moment qu’on avait ce contact. Maintenant qu’on avait une fenêtre et l’occasion, j’ai décidé de le faire.

TT : Comment tu t’es senti ces premières semaines avant la coupure ? Est-ce que c’est un grand club européen ?

GY : Oui, c’est clair. Tout le monde connait l’histoire de l’ASVEL. Tout le monde connait l’équipe de Tony Parker. Ça fait partie des grands clubs. Ils ont une grosse structure ici, ils ont un grand staff. Ils ont plein de gens qui sont là pour nous aider. Il n’y a pas de problème au niveau du club, tout se passe bien.

TT : Tu as eu le temps de côtoyer un peu Théo Maledon à l’ASVEL, quelles sont tes prédictions pour la Draft ? Quels conseils lui as-tu donné ?

GY : Un scout m’a déjà appelé à son sujet mais c’est pas facile pour moi de le juger parce qu’on ne se connait pas beaucoup. Je n’ai fait que quelques matchs avec l’ASVEL avant que la saison soit arrêtée. Donc j’ai pu seulement le voir un peu. Mais de ce que j’ai pu voir, c’est un très gros bosseur. Il va souvent à la salle, il est dans sa routine. En match, il est confiant pour son âge, il sait ce qu’il a à faire. Il est très très fort en tant que meneur donc je pense honnêtement qu’il aura une chance à la Draft. Je n’ai pas vraiment pu lui donner de conseils parce qu’on n’a pas eu le temps de se poser ensemble et de parler. Mais il sait ce qu’il a à faire, il a la tête sur les épaules. Je pense qu’il ne devrait pas avoir de problème et s’il continue à bosser et à faire ce qu’il fait dans la Ligue il deviendra un des meilleurs joueurs dans la Ligue. C’est un prospect, il a un talent pur et je pense que s’il travaille et qu’il garde tous ses objectifs, il n’y a rien qui va l’arrêter.

TT : Tu as toi-même été drafté par les Celtics en 2016, comment as-tu vécu ton expérience là-bas ? A Boston, tu étais dans une équipe qui voulait gagner tout de suite. Ça aurait peut-être été différent dans une autre franchise ? Est-ce que la NBA est toujours ta priorité aujourd’hui ?

GY : Oui bien sûr. Comme je dis toujours par rapport à Boston, je n’en garde que du positif. J’essaye de ne jamais rester sur le négatif ou avoir de la rancœur. Ça s’est passé comme ça s’est passé. Est-ce que ça aurait été complètement différent dans une situation différente ? Oui, je pense. Mais j’ai quand même eu la chance d’être dans une franchise comme les Celtics. De vivre l’expérience. D’avoir été avec des joueurs qui sont dans la Ligue depuis longtemps, qui ont beaucoup d’expérience. Ça a été des bons gars à l’extérieur qui nous ont vraiment beaucoup aidés. J’ai eu la chance d’être coaché par un coach comme Brad Stevens. Donc il y a que du positif par rapport à l’expérience de Boston. Malgré que ça ne se soit pas passé comme je voulais que ça se passe. Aujourd’hui je ne retiens que du positif, j’essaye d’avancer. Et comme tu as dit, c’est toujours la priorité. C’est toujours ce que j’ai devant moi et ce que je regarde. Donc c’est clair que la NBA c’est la priorité et ça restera la priorité et ça sera comme ça.

TT : A 24 ans, tu as encore largement le temps de voir venir. C’est aussi en te montrant en Chine ou en revenant en EuroLeague faire des perfs que tu auras de nouveau ta chance.

GY : Bien sûr que oui. La chance elle sera toujours là. C’est quelque chose que tu as. Il faut juste jouer et faire les bonnes choses. Il ne faut pas tomber dans l’erreur de croire que c’est en mettant 50 points à tous les matchs que tu vas repartir. C’est vraiment être propre, être juste, gagner des matchs et ça viendra. Il faut juste rester positif mais je ne me prends pas la tête. J’essaye de prendre année après année. Je sais que c’est encore là, que c’est ma priorité. Mais j’essaye pas de me mettre de pression.

TT : La G League est aussi en train de se développer et commence à recruter les meilleurs lycéens du pays dans une Select Team par exemple. Est-ce que ça peut être une option crédible pour toi ?

GY : C’est clair qu’avec la G League on peut se montrer. Ça peut être vraiment bien. Je pense que c’est même devenu le mieux. Il y a plus de facilité à pouvoir se montrer, à faire de grosses performances et à avoir une chance d’être pris. Mais je ne le considère pas trop comme une option parce que j’ai déjà été en G League. Sans manquer de respect, moi j’ai envie d’aller en NBA. C’est comme si je revenais en France et que j’allais en Pro B. C’est comme descendre d’un niveau. Alors si je vise la NBA, je préfère aller en EuroLeague ou en France qu’en G League. Je préfère faire une grosse saison dans un gros club en Europe si je ne vais pas en NBA plutôt que d’aller en G League.

TT : Tu as fêté ta première sélection en Equipe de France au mois de février et tu t’es déjà positionné dans les médias pour disputer les Jeux Olympiques si le sélectionneur a besoin de toi. En plus, le poste 4 est plutôt ouvert non ?

GY : Oui je trouve qu’il y a la place. Comme je l’ai toujours dit, l’équipe de France ça a toujours été un objectif. J’ai toujours été pour. Je pense que je peux avoir ma place. Mais je suis pas coach donc je contrôle que ce que je peux contrôler. S’il m’appelle, je serais le plus heureux. Je donnerais tout ce que j’ai sur le terrain comme je l’ai toujours fait. Et s’il ne m’appelle pas, je les regarderai comme d’habitude. Mais ce que je veux dire c’est que j’ai toujours été motivé pour l’équipe de France. Là il y avait une fenêtre donc j’ai pensé que c’était le moment pour me montrer. C’est pour ça que j’ai toujours été à fond dans les deux matchs qu’on a joués pour leur montrer que je peux aider l’Equipe de France, j’ai envie de les aider et j’ai vraiment envie de faire partie de cette équipe. C’est clair que j’ai toujours été motivé par ça et les JO c’est le rêve de tout sportif. C’est quelque chose de fou donc si j’ai la chance un jour de le faire ce sera la meilleure chose qui me sera arrivé.

TT : On va terminer avec la question de la mort. Entre disputer une finale olympique, jouer les Finales NBA ou voir Russell Westbrook porter tes fringues HORS-D’ŒUVRE tous les jours, quel serait ton rêve ultime ?

GY : C’est dur comme question hein ! D’un côté il y a l’équipe de France, c’est la fierté d’être aux JO. C’est le monde entier qui te regarde. C’est une sensation incroyable. La NBA c’est la même chose en termes d’émotions et de sensations parce que c’est aussi regardé par le monde entier. Mais après, je dirais l’équipe de France parce que c’est plus national. Et puis surtout, t’as la chance d’être premier mondial. C’est grand, je dirais que c’est plus gros que d’être champion NBA au final. Mais il ne faut pas oublier la marque et clairement, voir Westbrook porter du HORS-D’ŒUVRE ce serait ouf.

TT : Quel joueur NBA rêverais-tu de voir porter du HORS-D’ŒUVRE ?

GY : Il y a de plus en plus de personnes qui deviennent influentes comme Westbrook. Je pense notamment à Jaylen Brown qui est aussi là-dedans. Il vient même à la Fashion Week à Paris donc il est aussi dans les vêtements. Quelqu’un aussi qui fait beaucoup parler de lui c’est Nick Young. Il y a pas mal de gars comme ça. Mais ouais, Westbrook ce serait pas mal. J’aurais pas dit mieux.

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