C’était un 3 mars : Dell Curry atteint les 1000 bombes du parking, les gènes de sniper fonctionnaient déjà très bien à l’époque

Le 03 mars 2020 à 16:44 par Benoît Carlier

Dell Curry
Source image : YouTube/GQ Sports

Avant que Steph ne vienne incendier tous les parkings de la Ligue, l’une des références dans le domaine s’appelait Dell Curry. Une autre époque lors de laquelle une équipe ne prenait pas encore 40 tirs de loin par match et où la bataille avait plus lieu dans la raquette qu’au niveau du logo. Un antonyme des Rockets de Mike D’Antoni en gros.

Chaque saison, le nombre de shoots à trois points augmente en NBA. Le fruit d’une évolution récente qui s’explique notamment par le succès des Warriors de 2015 à 2019 avec un style de jeu largement porté sur le tir extérieur. Pour personnifier ce changement d’ère, un joueur fait l’unanimité, comme en 2016 pour son second titre de MVP : Stephen Curry. L’insolent de la baie a fait tellement de victimes qu’il faudrait des heures pour se refaire toutes ses highlights et il se rapproche tout doucement de Ray Allen au classement des meilleurs snipers de tous les temps. Mais le natif d’Akron a de qui tenir et il ne faudrait pas oublier le daron qui se cache derrière l’un des joueurs les plus chauds de la décennie qui vient de s’écouler. Aujourd’hui commentateur pour la chaîne locale qui couvre les matchs des Hornets, Dell Curry a d’abord eu une carrière tout à fait honnête dans la Grande Ligue en tant qu’arrière shooteur. La précision est importante, car Wardell Stephen premier du nom était avant tout connu pour sa précision derrière la ligne des 7 mètres 23. Un petit 40,2% de ficelle en carrière et même un pic à 47,6% lors de la saison 1998-99 avec les Bucks. Une année importante puisqu’elle correspond aussi à un milestone pour le père de. C’est le 3 mars 1999 qu’il a officiellement rentré son 1000ème tir primé lors d’une large victoire contre… Golden State. Un joli clin d’œil du destin quand on sait ce que sa progéniture va apporter à la franchise une dizaine d’années plus tard.

Mais outre le souvenir, il est amusant de voir à quel point le jeu a changé en 20 ans. Il a en effet fallu treize saisons à Dell pour atteindre ce plateau contre six pour son rejeton. Sur les 113 joueurs à pouvoir se vanter d’avoir planté un millier de triples dans leur carrière, 37 sont encore en activité dont 14 sont dans le Top 30 all-time. Les standards ne sont plus les mêmes, le rythme a changé et même les grands doivent savoir s’écarter derrière l’arc. Difficile de comparer deux époques si différentes finalement. Aujourd’hui, un rookie est capable d’envoyer sept banderilles de loin pour son premier match NBA (coucou P.J. Washington) alors que ça correspond au record en carrière de Dell Curry en plus de 1000 matchs de saison régulière. En novembre, Zach LaVine s’est rapproché à une flèche du record détenu par Klay Thompson en plantant 13 tirs avec un point bonus dans un match. Idem pour les Wolves qui ont terminé à un bingo du record des Rockets de 27 tirs du centre-ville. Chaque saison qui passe devrait faire descendre le paternel du triple champion NBA de quelques places dans ce tableau historique. Car derrière, ça klaxonne à l’entrée du Top 100. Sans parler des jeunes spécialistes qui doublent d’anciennes légendes en sautant les marches quatre par quatre. Devin Booker, Buddy Hield, Trae Young, Duncan Robinson… on pourrait continuer comme ça longtemps. Même des grands comme Davis Bertans ou Kristaps Porzingis devraient pouvoir taper le millier s’ils restent dans la Ligue toute leur carrière. Mais ça ne devra pas diminuer l’exploit du meilleur sixième homme de l’année en 1994 qui a inspiré des dizaines de shooteurs par son parcours puis en donnant naissance à l’un des meilleurs snipers de l’histoire.

Pour ceux qui s’inquiètent à propos de Seth, pas de panique ! Le petit frère est déjà à 430 threes en moins de quatre saisons complètes. A ce rythme-là, il ne tardera pas non plus à rejoindre son père et ses 1245 bingos en carrière. Pour rattraper son bro par contre, ça sera plus compliqué.