Mike Malone représentera l’Ouest au All-Star Game : et le titre de Coach of the Year, c’est pour quand ?

Le 04 févr. 2019 à 10:17 par Enzo Ferretti

mike malone
Source image : Benoît CARLIER - TrashTalk

Si la Conférence Ouest est une jungle au niveau des joueurs et des effectifs, elle l’est aussi pour les coachs. Gregg Popovich, Steve Kerr, Mike D’Antoni, Doc Rivers et d’autres. Beaucoup de noms ronflants exercent leur talent de coaching de ce côté des États-Unis et sont reconnus dans la profession. Mais cette année, un autre nom doit être ajouté à cette ribambelle : c’est celui de Mike Malone.

Quel parcours atypique que celui de Michael Malone. L’actuel head coach des Denver Nuggets n’a connu le basket-ball professionnel que depuis le banc en commençant sa carrière d’entraîneur à 23 ans en NCAA avant d’intégrer la NBA quelques années plus tard en tant qu’assistant puis entraîneur principal il y a maintenant un peu plus de cinq ans. Avant de devenir le coach d’une équipe référence comme les Nuggets 2018-19, il a donc dû faire ses preuves un peu partout et n’a jamais pu profiter d’une quelconque notoriété dans la grande Ligue qui lui aurait permis de devenir head coach très vite. Non, il a dû attendre presque 20 ans avant de voir un GM lui confier les clés d’une franchise NBA, en l’occurrence les Kings, où il ne passera qu’une saison avant de récupérer les Nuggets en 2015. Lorsqu’il arrive dans le Colorado, Denver n’est pas encore une équipe de Playoffs et il a alors la lourde tâche d’aider une équipe un peu en galère. Après une première saison moyenne et une deuxième aux portes de la postseason, il entame la troisième et la franchise n’en peut plus de se mordre les doigts à l’issue de la régulière et veut absolument faire partie des huit premiers. Résultat ? Les Nuggets et les Wolves doivent jouer leur survie lors du tout dernier match, celui qui l’emporte va en Playoffs. Malheureusement, ce sont les Loups qui gagnent le match à domicile et les Nuggets doivent donc encore patienter une saison de plus. Malgré un beau jeu déployé, des jeunes développés à merveille comme Jokic, Barton, Murray, Harris et autres et plusieurs belles performances au cours de la saison, la franchise n’a toujours pas réussi à arracher une place dans le top 8 et on se dit alors que Mike Malone est sur un siège éjectable à l’orée de l’exercice 2018-19. Et bien finalement non, malgré des ajustements parfois douteux, des money time souvent gérés à la mords-moi le noeud et une identité de jeu parfois difficile à déceler, le front-office décide tout de même de maintenir la confiance envers son coach. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’était une bonne décision.

En effet, cette saison, Mike Malone est un autre homme. Aujourd’hui, son effectif est plus stable que les années précédentes, ce qui permet au coach de travailler plus sereinement sans se demander si le roster ne va pas être chamboulé au bout de deux mois. Nikola Jokic est désormais le franchise player désigné, Millsap le vétéran, Murray et Harris en tant que jeunes à très fort potentiel, les remplaçants sont à leur place, enfin bon vous avez compris. Malone peut profiter d’un effectif de qualité avec une vraie hiérarchie et cela lui suffit pour montrer désormais à tous ses détracteurs qu’il est un vrai bon head coach de NBA. En début de saison, il est même carrément prolongé par sa franchise. Aujourd’hui, difficile de critiquer cette décision puisque Denver joue les premiers rôles en NBA et a réalisé le meilleur départ de son histoire sous la direction de Mike Malone. Après avoir pris la tête tôt dans la saison, la franchise n’a plus lâché la première place jusqu’au gros coup de chaud des Warriors en janvier mais il aura fallu une petite défaite des Dubs face aux Sixers pour que la bande à Jokic récupère le trône à l’Ouest. Avant, Denver était une équipe séduisante mais fragile et peu expérimentée. Aujourd’hui, la proéminence de Jokic et le collectif qui s’ajoute derrière en font une franchise très forte, l’une des meilleures de la NBA, et le coach n’y est pas pour rien. Cette année, ce dernier a décidé d’adopter une réelle identité en abaissant le rythme, ce qui permet à Jokic de s’exprimer au maximum et de mener le jeu, lui qui n’est pas vraiment un joueur fait pour courir, et le collectif est irrésistible. Les ajustements sont parfaits ou presque, tous les remplaçants ont un rôle bien précis et suppléent à merveille les titulaires, ce qui apporte encore plus de solidité. La responsabilisation toujours plus importante de Jamal Murray fait plaisir à voir. On a clairement la sensation que le coach fait en sorte que le groupe vive au mieux et visiblement, ça fonctionne. Aujourd’hui, qui est en mesure de critiquer le coach d’une qui fait aussi bien que les Warriors au bout de 50 matchs ? Personne. Tous les doutes se sont désormais dissipés et Mike va en prime être récompensé de son beau travail en étant le coach désigné pour représenter la Conférence Ouest lors du All-Star Game. Oui monsieur. C’est pas beau ça ?

Quel retour en grâce que celui de Mike Malone. Coach critiqué et critiquable abonné à la place du con à l’Ouest lors des deux dernières saisons, il est aujourd’hui l’entraîneur d’un groupe qui tourne à plein régime et qui déjoue tous les pronostics en 2018-19. Les Nuggets sont premiers et se dirigent tout droit vers une place en postseason. Mike Malone est donc peut-être également en passe d’être le coach qui ferait passer un tour de Playoffs à la franchise, chose qui n’est plus arrivée à Denver depuis 10 ans maintenant. Réponse dans quelques mois. En tout cas : congrats Mike !