Lonzo Ball a eu droit au pire traitement possible pour ses débuts : on appelle ça “une nuit avec Pat Beverley”

Le 20 oct. 2017 à 08:09 par Bastien Fontanieu

Lonzo Ball
Source image : NBA League Pass

Dans la défaite des Lakers cette nuit face aux voisins Clippers, Lonzo Ball a réalisé ses débuts en NBA. Malheureusement pour le rookie, se taper Pat Beverley en opening night n’était pas la plus belle des expériences.

Il est comme ça, le Patrick. Il est fort en barbecue, il traîne en slip-kangourou, mais il est surtout excessivement chiant en défense. Roi de la pression tout-terrain depuis des années, ennemi numéro 1 de Russell Westbrook, Beverley s’est fait une grosse réputation en étouffant systématiquement les plus grands meneurs du circuit. Du coup, pour un psychopathe comme lui, voir Lonzo débarquer avec des milliers de caméras autour de lui cette semaine était plus ou moins un cadeau de Noël en avance. Pouvoir presser un rookie et lui filer la plus haute dose de défense qu’on connaisse en NBA chez les petits ? Un orgasme pour Pat. Et dès le début de la rencontre, le nouveau meneur des Clippers se lançait dans ses actes, bumpant Ball dès que possible et poussant le jeune à faire des erreurs. Manque de pot pour le vétéran, et soulignons le bon début de match du plus jeune, c’est bien Lonzo qui gagnait entre guillemets sa matchup puisque Beverley était trop dans son univers et prenait deux fautes rapides. Le genre de connerie qui a forcément poussé le pitbull à s’asseoir sur son banc, pendant que le phénomène de UCLA continuait à jouer. Maintenant, est-ce que l’absence de Patrick a changé quoi que ce soit, dans l’impact ou la performance individuelle comme globale du joueur ? Nope.

Certains osaient mettre en avant ses récents pépins à la cheville pour justifier quelconque mauvais rythme, d’autres y allaient de leurs insultes envers un Beverley bien trop violent envers un joueur qui n’a pas encore eu 20 ans. Mais en même temps, la loi reste la loi en NBA, et peu de monde l’applique aussi régulièrement que le cadenas des Clippers : si t’as un poil d’exposition médiatique et que tu joues à la mène, tu vas prendre cher. Du coup qu’est-ce qui peut expliquer la mauvaise performance de Ball pour ses débuts (3 points, 9 rebonds et 4 passes) ? Un tas de choses, qu’il faut prendre avec des pincettes, d’ailleurs. Car le processus de maturité sera long, et les leçons seront nombreuses, et les règlements de comptes tout autant. Que ceux qui ont du mal à voir Lonzo se faire cibler s’y habituent tout de suite, avec son exposition médiatique folle le garçon aura droit à une saison rookie mouvementé. Et chaque adversaire aura son nom entouré sur son calendrier, telle est la voie qui a été tracée. Maintenant, il s’agit d’un mal pour un bien, dans le sens où le processus de travail sera accéléré face à autant de difficultés, mais Ball devra surtout veiller à ne pas baisser la tête car des gars comme Beverley viendront le chercher en permanence. Surtout, et c’est ça que Pat a voulu montrer, quand le premier match en antenne nationale est foiré. Tant pis, next, soignons la cheville et apprenons des premières erreurs. Mais vite, car le prochain challenge et le suivant seront de nouvelles possibilités de se faire tabasser par la concurrence. Ou de renverser la vapeur, en montrant qu’il n’y a aucune crainte dans cette drôle de jungle qu’est la NBA.

Expérience traumatisante, voilà comment serions-nous tentés de résumer ce premier match de Lonzo Ball avec les Lakers, en ayant Patrick Beverley sur le dos. Mais que le phénomène de Los Angeles soit confiant, il vient de vivre une des épreuves les plus tendues de tout le circuit NBA : demain apportera un nouveau challenge, qu’il faudra tacler avec encore plus de boulot, encore plus de patience et encore plus d’envie.