Profil Draft 2017 : Frank Mason III, l’important c’est pas la taille, mais ça compte quand même

Le 19 mai 2017 à 10:42 par David Carroz

Profil Draft Frank Mason III
Source image : Youtube

Peu coté à son arrivée à Kansas, Frank Mason III a finalement fait son trou grâce à une éthique de travail irréprochable. Quatre ans plus tard, il fait partie des meilleurs joueurs NCAA de la saison. Reste à savoir si cela suffira pour lui trouver un point de chute en NBA, car à 23 ans, il n’est plus tout jeune. Et comme il n’est pas grand non plus…

Profil

> Âge : 23 ans. A déjà pris ses premières cuites. Légalement.

> Position : Meneur. Avec sa taille on a du mal à l’imaginer à un autre poste.

> Equipe : Kansas Jayhawks. Un programme de qualité qui brille ces dernières années.

> Taille : 180 centimètres. Risque de se perdre au milieu des mastodontes de la Ligue.

> Poids : 86 kilos. Pas mal du tout pour sa taille.

> Envergure : 185 centimètres. Pas top.

> Statistiques 2016 : 20,9 points, à 49% dont 47,1% du parking, 5,2 passes, 4,2 rebonds et 1,3 interception en 36,1 minutes

> Comparaison : Yogi Ferrell.

> Prévision TrashTalk : Second tour.

Qualités principales

# Une saison aboutie pour un bilan de gagneur

Auteur d’une excellente saison, la meilleure de sa carrière NCAA, le tout au sein d’une des top teams du pays. Cette année il a franchi un cap et est devenu l’un des meilleurs joueurs universitaires aux USA. Depuis qu’il est titulaire aux Jayhawks, son bilan est de 84 victoires pour seulement 17 défaites, autant dire qu’il est plutôt positif. En restant jusqu’à son année senior à Kansas, il a eu tout le temps de se perfectionner et maîtriser ses fondamentaux dans un programme sérieux et reconnu. Bref, une progression constante jusqu’à devenir le joueur de l’année dans la Big 12, en étant le premier mec de l’histoire de cette conférence à tourner à plus de 20 points et 5 passes. Cela classe quand même un homme, surtout quand son leadership est avéré.

# Des qualités offensives applicables en NBA

Un homme qui shoote aujourd’hui à 47,1% du parking, capable d’envoyer une ogive avec régularité sur catch and shoot, mais aussi de dégainer rapidement en sortie d’écran alors qu’il a la balle en main, voire d’envoyer la sauce dès que la défense est sur le reculoir. Le tout avec un geste rapide et haut. Autant dire qu’on parle de qualités qui seraient selon la rumeur assez appréciées en NBA et qui vont faire que les franchises vont avoir un œil sur le meneur des Jayhawks. Surtout que ce ne sont pas ses seules armes offensives, Frank Mason III étant devenu un bon playmaker avec le temps, connaissant parfaitement les positions préférentielles de ses potes et les servant avec plaisir. Des progrès qu’on retrouve également dans sa capacité à rentrer des floaters et des runners, une arme qui lui permettra de passer outre sa taille. Enfin, pour compléter son arsenal, on ne peut pas oublier ses qualités de contre attaquant et de finisseur dans ce style d’attaque, pouvant partir aussi facilement sur sa droite que sur sa gauche pour finir au cercle.

# Des muscles et du cœur

On va forcément reprocher à Frank Mason III sa taille. Comme s’il était responsable de ne mesurer que 1m80. Une marque honnête pour le commun des mortels, un peu moins dans les standards NBA. Mais Isaiah Thomas pourra vous dire que l’important ce n’est pas la taille, mais le cœur que l’on met sur le parquet. Ou encore le poids des cojones lorsqu’il s’agit de peser dans les moments clefs d’un match. Et là-dessus, monsieur Trois n’a pas grand-chose à envier à ses potentiels futurs adversaires dans la Grande Ligue. Plutôt tanké, il n’a pas peur d’aller au mastic et se frotter aux intérieurs lors des pénétrations, ne lâchant rien et faisant preuve de dureté. En attaque donc, mais aussi en défense, même s’il doit encore progresser pour lutter contre les écrans. Pour le reste il est vif, se déplace avec aisance latéralement et dispose de mains bien actives pour pourrir la vie du porteur de balle ou couper les lignes de passe. Avec son état d’esprit, il n’est pas aisé de le dépasser.

Défauts majeurs

# Si, la taille ça compte

Pas besoin d’être le roi des analystes pour voir quel sera le premier défaut repéré par les franchises NBA au moment de se pencher sur le cas de Frank Mason III. Forcément, quand un mec affiche seulement 1m80 sur la toise, les doutes sont nombreux quant à sa capacité à exceller en NBA. Surtout qu’en prime, il ne dispose pas d’une allonge qui peut compenser. On vous laisse donc imaginer les galères en défenses sur les meneurs adverses. Et on ne parle même pas de ce qui peut se passer en cas de switch sur un écran ou encore dans un duel s’il doit aller se frotter aux baobabs dans la raquette en attaque, ce qui va forcément affecter sa capacité à finir dans le trafic.

# Un meneur doit prendre soin du ballon

Si parmi les progrès qu’il a faits au cours de ses années aux Jayhawks ses capacités de playmaker sont en bonne position, il n’en garde pas moins de mauvaises habitudes et il doit apprendre à faire plus attention à la balle quand la défense met la pression. Entre autres, si Frank Mason III pouvait arrêter de stopper son dribble avant de savoir quoi faire de la balle, ça serait pas mal.

# Un seuil de progression limité

Une progression évidente certes, mais qui fait également qu’aujourd’hui, son potentiel est certainement limité. À 23 piges, il est bien plus vieux que ses camarades de promotion de cette Draft qui pour leur part n’ont que gratté superficiellement l’étendue de leur talent. Du moins selon les scouts qui vont vite trouver la solution à l’équation suivante : plus jeunes et plus athlétiques signifie plus haut placés lors du marché au rookie. Ce qui signifie donc que pour Frank Mason III, il faudra être patient et attendre un bon moment avant d’entendre son nom. Pour prouver par la suite que la marge de progression est quand même là.

Conclusion

Face aux phénomènes physiques actuels, Frank Mason III ne fait pas le poids. Forcément, on l’imagine mal défendre sur des John Wall ou Russell Westbrook, pour ne citer qu’eux, et donc son manque de taille devrait l’éloigner irrémédiablement du premier tour de la Draft, et peut-être plus. Mais même s’il ne passe pas le cut, nul doute qu’une franchise le testera lors des Summer League. Il pourrait alors gratter un contrat même sans être parmi les 60 et se faire une place en NBA. Il ne serait pas le premier.