Profil Draft 2017 : Tyler Lydon, ou Nikola Mirotic avant la barbe

Le 31 mai 2017 à 12:47 par David Carroz

Tyler Lydon
Source image : Youtube

Après une bonne saison freshman à Syracuse, Tyler Lydon a poursuivi sur les mêmes bases pour sa seconde année. Ce qui signifie donc qu’il a encore été bon. Mais malheureusement qu’il n’a pas franchi de palier non plus au moment de se présenter à la Draft. Alors, potentiel max déjà atteint ou une explosion est à prévoir chez les pros ?

Profil

> Âge : 21 ans. A déjà pris ses premières cuites. Légalement.

> Position : Ailier fort/Ailier. Plus 4 que 3. On dira donc 3,9, c’est-à-dire stretch four.

> Equipe : Orangemen de Syracuse. Va compléter le 5 majeur avec Michael Carter-Williams, Dion Waiters, Carmelo Anthony et Derrick Coleman. Comment ça il ne joue plus au basket ?

> Taille : 209 centimètres. Il apportera un maximum de sang neuf à son équipe.

> Poids : 99 kilos. Faut penser à manger à tous les repas mon garçon.

> Envergure : 213 centimètres. Correct.

> Statistiques 2016 : 13,2 points, à 52,3% à 2 points et 39,2% du parking, 2,1 passes, 8,6 rebonds, 1,0 interception et 1,4 contre en 36,1 minutes.

> Comparaison : Nikola Mirotic, sans la barbe.

> Prévision TrashTalk : Fin du premier tour, début du second. Tout dépendra de la qualité de ses workouts et de ses entretiens individuels.

Qualités principales

# Shooter, mais pas que

Une statistique à elle seule peut justifier l’intérêt des franchise pour Tyler Lydon : en convertissant quasiment 40% de ses tentatives du parking en deux saisons NCAA, sa réputation de gâchette n’est pas usurpée. Surtout que l’intérieur fuyant des Orangemen ne devrait pas avoir de mal à passer à la distance NBA avec son excellente mécanique de shoot. Bombe envoyée de haut, équilibre, vitesse d’exxécution : bienvenue chez les snipers. Que ce soit en mouvement ou sur catch and shoot, la sentence est la même et on vous laisse deviner le désastre pour les adversaires sur pick and pop avec le spacing qui sévit actuellement dans la Ligue. À lui en plus d’apprendre à mieux profiter de ses bonnes feintes pour attaquer le cercle, provoquer des fautes ou encore finir avec un floater qu’il maitrise plutôt bien. Enfin, on va boucler la panoplie offensive avec quelques moves au poste et surtout un bon footwork. Les bases sont là, il faut conclure.

# Qualités athlétiques

En plus d’offrir des garanties de loin, Tyler Lydon n’est pas non plus un intérieur dépourvu de qualités athlétiques. Vif lorsqu’il s’agit d se battre au rebond offensif, sautant rapidement après avoir atteri, il offre des secondes chances à son équipe – voire à lui-même. Également fluide dans ses déplacement – surtout sans la balle – il en profite pour conclure au cercle sur pick and roll en plongeant vite vers le panier, mais aussi de l’autre côté du parquet en second rideau, venant contrer depuis le côté faible. Sa longueur qui lui sert dans cet exercice lui permet de bien gêner les tirs adverses.

# Compréhension du jeu et instincts défensifs

Si de nombreux prospects se pointent en NBA avec un QI basket et une compréhension du jeu proche du néant, ce n’est pas le cas de Tyler Lydon. Dans les systèmes défensifs de Jim Boheim qui s’appuie essentiellement sur de la zone, il a fait preuve d’une belle intelligence collective qu’il doit maintenant retranscrire en NBA, mais sur de l’individuelle. Cette compréhension se retranscrit dans sa capacité à venir en aide en second rideau, comme déjà évoqué, pour protéger le cercle. Toujours défensivement, il sait couper les lignes de passe en étant actif. De l’autre côté du parquet, il fait également preuve de maturité pour jouer de manière efficace. La preuve, il distribue plus de passes décisives qu’il ne perd de balles. Pas égoïste, il dispose d’une assez bonne vision du jeu pour distribuer la gonfle depuis le poste au la lâcher en mouvement et de façon rapide dans les petits espaces. Au final, Tyler Lydon ne se prend pas sur un autre et joue sur ses qualités.

Défauts majeurs

# Malgré les points forts, des difficultés offensivement

Si Tyler Lydon dispose d’un arsenal offensif intéressant, il n’en est pas au scoreur pour autant. En effet, bien qu’option numéro deux de Syracuse et malgré un gros temps de jeu, il n’a pas envoyé des chiffres excpetionnels. En gros, il se contentera volontiers des seconds rôles plutôt que devoir porter une attaque sur ses épaules. Il faut dire que l’ancien Orangeman n’est pas le plus doué des joueurs lorsqu’il s’agit de porter la balle, incapable de créer son propre shoot. D’ailleurs il n’ose pas trop attaquer le cercle, se reposant sur des floaters. Quand la défense est resserrée, il se trouve là aussi en difficulté pour conclure dans le trafic, préférant modifier son tir pour éviter le contact. Le manque d’espace lui pèse, surtout qu’il n’a ni l’explosivité ni les épaules pour se la créer. Du coup peut-il être plus qu’un spot up shooteur ?

# Quel vrai potentiel défensif ?

Scorer c’est bien, mais en NBA il faut aussi savoir défendre. Et malgré des qualités certaines qui pourraient lui permettre de peser de ce côté du parquet, quelques doutes existent concernant la réussite de Tyler Lydon dans ce domaine. Tout d’abord parce que sous les ordres de Jim Boheim, il n’a joué que la zone. Donc rien ne garantit qu’il soit rapidement opérationnel sur de l’indiv. Autre interrogation : son aspect un peu frêle. Lydon n’est pas une masse, et cela pourrait lui porter préjudice au moment de défendre sur les intérieurs NBA. Comme il a tendance à rester trop droit et à manquer de souplesse lorsqu’il défend au large, sa vitesse ne sera pas suffisante pour se coltiner des ailiers. D’où des difficultés attendues. Si on ajoute une tendance à miser sur les interceptions, un côté un peu soft et une incapacité à jouer physique au poste ou au rebond, on court à la catastrophe.

# Régularité et dureté, deux concepts nécessaires en NBA

Les soucis de Tyler Lydon en défense proviennent en grande partie de son manque de dureté, et cela des deux côtés du parquet et d’une certaine irrégularité. De ce fait, on se demande si l’intérieur de Syracuse est capable de jouer au plus haut niveau. Pour survivre en NBA, il faut se battre et mettre de l’intensité. Et quand on voit que faire un box out au rebond défensif semble lui faire mal à l’anus, il va falloir changer d’esprit et ne plus  se reposer sur ses coéquipiers comme il a tendance à le faire. En bref, Tyler Lydon est trop passif. Est-ce un manque d’investissement ? C’est possible quand on voit qu’il n’a pas effectué de gros progrès entre sa saison freshman et celle sophomore en NCAA. Ou alors son potentiel est-il limité ?

Conclusion

Difficile d’avoir un avis vraiment tranché sur Tyler Lydon. Le bougre dispose de qualités qui font saliver dans la NBA actuel – entre son adresse de loin et sa capacité à sauter pour contrer ou finir au cercle – mais les lacunes et les interrogations sont encore nombreuses. Il va falloir prouver lors des workouts qu’il est prêt à faire le taf pour s’imposer avant de confirmer cela lors de la Summer League puis du camp d’entrainement. Mais une chose est sûre : s’il ne se fait pas violence, pas grand monde ne s’intéressera à son cas. Dommage pour un poste 4 avec un tel shoot du parking.