Basket aux Jeux Olympiques – Moscou 1980 : sans les États-Unis, la Yougoslavie se pare d’or

Le 25 avr. 2024 à 19:40 par Nicolas Vrignaud

Jeux Olympiques Moscou 1980 Yougoslavie
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Les Jeux olympiques de 1980 sont organisés à Moscou. Même si la Guerre Froide touche à sa fin, les États-Unis (et une cinquantaine d’autres pays) refusent de se rendre en URSS pour disputer la quinzaine sportive. En l’absence de l’ogre américain, c’est la Yougoslavie qui s’offre son premier et unique titre olympique de basketball. 

Un contexte très particulier dans la capitale de Russie, pour les JO. En 1974, lorsque l’organisation des Jeux Olympiques de 1980 est confiée à la ville de Moscou et donc à l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, il n’est pas question d’un quelconque boycott de la part des États-Unis et de ses alliés politiques internationaux. Certes, Los Angeles a perdu au vote final, mais il n’est pas question de ne pas se rendre aux Jeux.

Ce qui fait basculer la situation ? L’invasion de l’Afghanistan par l’URSS en 1979. Le conflit provoque une contestation mondiale, notamment venue des pays de l’Ouest. Les États-Unis sont très clairs : si l’URSS ne cesse pas les hostilités, le pays de l’Oncle Sam ne se déplacera pas à Moscou en 1980. Pas de changement en Afghanistan, et c’est ainsi qu’une cinquantaine de pays, incluant le Japon, la Chine, l’Allemagne de l’Ouest, ne participent pas aux Jeux Olympiques.

Revenons-en au sport. Pas d’États-Unis, ça veut dire beaucoup de grands athlètes en moins. Au basketball, c’est un tremblement de terre : le géant du basketball mondial ne sera pas là pour défendre son titre. L’URSS est favori, mais la Yougoslavie possède aussi de solides arguments pour la victoire finale. Le mode de compétition ? Trois poules de quatre équipes, dont les deux premiers sont qualifiés pour la suite. Cela donne six nations qui accèdent à une deuxième phase de poule, où chacune doit affronter celles qu’elle n’ont pas affronté au premier tour (en gros, tout le monde sauf l’autre qualifié issu du même groupe). À l’issue de ces matchs, les deux premiers du classement jouent la grande finale, les 3e et 4e se disputent le bronze.

En première phase de poule, URSS et Yougoslavie dominent. 3-0, merci, au revoir. Les deux poids lourds sont déjà désignés, et c’est l’Italie qui sort en tête du 3e groupe grâce à une différence favorable comparée à celle de Cuba. Quoi qu’il arrive, les Soviétiques doivent être titrés à la maison. Ce serait un profond échec que de perdre au pays. Et pourtant… les Rouges s’inclinent sur le fil face à l’Italie dans la seconde phase de poule, 85-87. La Yougoslavie continue sa mission, toujours invaincue. L’URSS s’incline de 10 points, et il en est presque joué des chances d’or en basketball

Les Italiens perdent contre le Brésil, et égalent les Soviétiques avec 3 victoires pour 2 défaites. C’est la différence particulière qui viendra sceller tout espoir, puisque les Transalpins ont triomphé des locaux. Il faudra se contenter du bronze, aie. En finale, les Yougoslaves de Ratko Radovanic s’adjugent leur plus grand succès de l’histoire de leur pays en matière de basketball : l’or olympique !

Récompense méritée pour une génération dorée, qui a dominé les parquets européens en club pendant plusieurs années dans une multitude de clubs. Les palmarès individuels comptent presque tous des coupes d’europe, des passages dans de grandes institutions du basket continental… et donc un titre olympique. La préparation a été à la hauteur de la compétition : footings à 4h00 du matin, rigueur militaire pour assurer un résultat étincelant. C’est réussi !

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