Profil Draft 2017 : OG Anunoby, le steal de la Draft si le genou tient ?

Le 06 juin 2017 à 06:47 par David Carroz

Profil Draft OG Anunoby
Source image : Youtube

En fin de saison NCAA 2016, OG Anunoby s’était fait un nom en éteignant la lumière de Jamal Murray en 32ème de finale de la March Madness. De quoi se coller une étiquette de mec à suivre pour sa seconde année à Indiana. Malheureusement, celle-ci s’est terminée en janvier avec une rupture du ligament croisé antérieur. Pour autant, le natif de Jefferson City dans le Missouri a préféré tenter sa chance au marché du prospect plutôt que de passer un an de plus à la fac, surtout après le licenciement de son coach Tom Crean.

Profil

> Âge : 19 ans. Mais fête son anniversaire dans un peu plus d’un mois.

> Position : 3,5. Entre l’ailier fort et l’ailier. On appelle ça un tweener dans le milieu

> Equipe : Indiana Hoosiers. Comme Noah Vonleh, Eric Gordon, Cody Zeller et Victor Oladipo. Mais surtout le GOAT Jordan Crawford.

> Taille : 203 centimètres. Jamais deux sans trois. Oui on l’a déjà faite, et alors ?

> Poids : 98 kilos. Selon Draftexpress, 107 selon nbadraft. A voir la masse, on miserait plutôt sur ce dernier chiffre en effet.

> Envergure : 218 centimètres. Excellent pour sa taille.

> Statistiques 2016 : 11,1 points, à 70,1% à 2 points et 31,1% du parking, 1,4 passe, 5,4 rebonds, 1,3 contre et 1,3 interception en 25,1 minutes

> Comparaison : un mix entre Tony Mitchell et Noah Vonleh.

> Prévision TrashTalk : Milieu du premier tour, l’un des derniers lottery picks potentiels.

Qualités principales

# Profil physique et âge qui devraient lui permettre de faire son trou en NBA

Dans une NBA actuelle qui mise de plus en plus sur le small ball, un mec qui possède l’arsenal athlétique et physique de OG Anunoby fait forcément des envieux. Avec ses mensurations, le lascar doit pouvoir alterner entre poste 3 et poste 4 : des bras longs, une allonge sympathique et la carrure qui laisse entrevoir la possibilité de prendre encore un peu de masse musculaire. En dehors de ce que les chiffres peuvent dire, il y a également ce qu’on peut voir sur les parquets. Comme l’impression de puissance sur les courses en ligne droite ou encore son style bondissant, que ce soit sur une prise d’appuis à un ou deux pieds, qui lui permet de vite se retrouver au dessus du cercle. Vous voyez le genre de mec qui va au panier en arrachant tout sur son passage pour finir en haute altitude ? Voilà, c’est lui. Il faut dire qu’il est rapide pour son gabarit et qu’en plus de ça, il n’a pas peur d’aller au mastic. Normal, OG absorbe bien les contacts. On retrouve l’utilisation de ses arguments physiques et athlétiques au rebond offensif, où le combo vitesse – force lui permet de faire sentir sa présence avec une bonne réactivité. Comme il semble avoir du moteur, son activité offre un paquet de secondes chances. Cerise sur le gâteau, malgré deux saisons en NCAA, OG Anunoby n’est pas plus vieux que certains camarades de Darft qui se présentent en mode one and done. D’où l’idée que la marge de progression existe, surtout que son éclosion a été tardive, laissant à penser qu’on n’a qu’aperçu le potentiel de l’ailier.

# Potentiel défensif

Cet arsenal physique évoqué va faire penser – à juste titre – aux franchises qu’il a les armes pour s’affirmer en défense : fort, long, rapide, ça fait quelques qualités à exploiter au moment de mettre sous l’éteignoir un adversaire. On sent que si OG Anunoby se sert de ce potentiel, il va se retrouver en mission dans un rôle de stoppeur. Éventuellement sur plusieurs postes d’ailleurs. Assez rapide pour se baisser, il a donc les billes pour s’occuper des arrières et des ailiers lors de switchs où il pourra les contenir et les déranger. Comme en plus il réagit vite et qu’il est long, difficile pour eux de lui shooter sur la tête. Mais ce n’est pas tout, cette allonge et le fait qu’il soit plutôt musclé – sans être massif pour autant – devrait lui permettre de défendre aussi les postes 4, surtout s’il prend encore un peu de volume. Avec ses cannes solides, il sait tenir sa position. Au final, on a le profil d’un mec bon aux interceptions, aux contres, qui couvre du terrain en faisant preuve d’instinct et d’activité.

# Shooteur correct

Avec 36,5% du parking sur sa carrière NCAA, OG Anunoby a prouvé qu’il savait envoyer la sauce de loin, même s’il est plus un shooteur de série qu’un mec à la régularité exemplaire. S’il est trouvé par ses partenaires alors qu’il est placé et en équilibre, le catch and shoot est vite dévastateur. Un constat qui vaut en fait dès qu’il est laissé un peu libre : l’équation temps + place = bingo est vérifiée avec constance pour le joueur des Hoosiers. Des qualités qu’il exploite plutôt bien grâce à sa compréhension des rotations défensives et des écrans, il va régulièrement se retrouver libre. Un tel combo nous laisse imaginer que OG Anunoby pourrait bien s’épanouir dans un rôle de stretch four dans un bon petit small ball des familles. Il sait donc ce qui lui reste à faire pour s’assurer une place : progresser pur être un spot up shooteur létal.

Défauts majeurs

# Un jeu offensif à polir

Si OG Anunoby peut scorer du parking, il reste un mec dont la confiance derrière l’arc va et vient. Du coup, il est passé de 45% dans l’exercice en freshman à 31% en tant que sophomore. Cela vient en partie de quelques défauts dans sa mécanique de tir, rigide et peu établie puisque son geste peut varier d’une fois sur l’autre. La trajectoire est plate, et le prospect est lent pour dégainer, tout en relâchant la balle assez bas. Cet ensemble conduit à de grosses difficultés dès qu’il est serré de près. Comme en prime il ne termine pas toujours son geste qu’il atterrit mal, sa vie peut devenir un calvaire sur les jump shots. Malheureusement, comme Anunoby n’est ni un gros scoreur, ni un playmaker, il va devoir corriger rapidement ces problèmes au risque de ne jamais peser offensivement. S’il n’est pas égoïste, il n’a rien d’un créateur, d’un bon passeur et sa vision du jeu est médiocre. Comme en plus son maniement de balle est très brut et peu assuré, il faut l’oublier pour jouer le pick and roll en tant que porteur de gonfle. Ce qui est frappant dans le jeu offensif d’OG Anunoby, c’est qu’il mise énormément sur son physique, attaquant le cercle en ligne droite. Pourquoi ? Parce qu’il n’a pas de jump shot fiable à utiliser en iso, parce que son toucher à proximité du cercle est juste dans la moyenne, parce qu’il manque de jugeotes au poste haut alors qu’il pourrait mettre la misère aux ailiers forts depuis cette position étant donné sa vitesse. Du coup, il ne provoque pas autant de fautes qu’il le devrait. Mais bon, est-ce si dramatique quand on voit ce qu’il en fait derrière ? Avec ses 52,2% de réussite sur la ligne des lancers francs, il n’est pas une valeur sûre dans ce secteur, loin de là.

# Régularité en défense

Mais de l’autre côté du parquet aussi il y a des lacunes. Certes, OG Anunoby dispose d’un potentiel intéressant en défense de part ses qualités physiques, mais il faut l’utiliser avec régularité et discipline, tout en montrant de la compréhension du jeu, ce qui est loin d’être le cas actuellement. Il manque de fondamentaux, en particulier sur pick and roll où il se mange les écrans ou son coéquipier qui défend à ses côtés. Sa dureté et son intensité sont parfois en option, ce qui fait qu’il ne joue pas aussi physique qu’il le devrait ou encore qu’il ne fournit pas les efforts nécessaires, surtout au rebond. Plutôt calme et timide de nature, OG Anunoby doit apprendre à se faire violence pour être performant avec plus de régularité et pour souhaiter poser le verrou sur son adversaire soir après soir. Au lieu de cela, il peut décider de faire du zèle en suivant son mec au large alors qu’il n’a pas besoin d’être dans son short à douze mètres du panier, avant de se faire griller par la suite. Autre concept : perdre la balle des yeux en se concentrant uniquement sur son joueur ou alors l’inverse, laisser son attaquant libre parce qu’il a mis le focus sur la gonfle. En misant beaucoup sur les interceptions, il se fait prendre car comme le dit un certain Jacques Monclar : interception manquée, interception payée.

# Alerte blessure

Si les points négatifs vus jusqu’à présent peuvent se travailler et éventuellement disparaître du jeu de OG Anunoby, il en est un qui malheureusement pour lui est noté à tout jamais dans son historique et son dossier médical. Le 18 janvier dernier, il s’est fait le genou face à Penn State et a depuis subi une opération, semble-t-il pour une rupture des ligaments croisés. Un passif niveau blessure n’est jamais bon au moment de se présenter à la Draft, encore plus quand on n’est pas encore remis sur pied. Alors si en prime on dépend énormément de ses qualités physiques pour être performant, il faut que le corps suive. D’où quelques question : quand OG Anunoby sera-t-il remis sur pied et aura-t-il retrouvé l’intégralité de ses moyens ?

Conclusion

OG Anunoby peut toujours espérer que les Sixers choisissent une fois de plus un mec blessé lors de la Draft. Mais ça ne suffira pas, son potentiel ne lui permettra pas d’aller aussi haut dans les lottery picks. Et puis on en a peut-être bien marre à Philly d’offrir une année sabbatique à tous les rookies. Du coup, c’est plus tard qu’il devrait être appelé, mais probablement toujours au premier tour. Il faut dire que ses qualités physiques laissent entrevoir un bel avenir pour défendre dur. Et comme en plus avec un peu de taf il peut devenir une vraie menace du parking, on a là un profil 3 and D pour le futur. Quelque chose qui parait-il est recherché en NBA. Du moins quand il a ses genoux.


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