L’Equipe de France a enflammé Tokyo : gloire à un groupe qui va bien au-delà des 12, qui va bien au delà de 2021

Le 07 août 2021 à 11:23 par Arthur Baudin

Banc équipe de France 7 août 2021
source image : FIBA

Pas facile de tirer le rideau, encore moins lorsque les applaudissement ne sont pas terminés. Eh oui, les Bleus n’avaient pas assez de tonicité dans les guibolles pour enjamber l’ultime obstacle cainri, mais le chemin parcouru reste historique. De quoi remercier, mentionner, souligner et acclamer les acteurs d’un décor, vraisemblablement bien monté.

Des victoires, une seule défaite, pas de vieux match pour la troisième place contre l’Australie et aucun Juan Navarro Carlito Rodriguo-Fernandez à l’horizon, que le changement est bon. Cette Équipe de France new look a décidé de revisiter les codes en nous gratifiant d’une campagne olympique mirobolante, faite de gestes dont l’on se souviendra jusqu’à notre dernier souffle de sportif sur Terre. Et que dit Vin Diesel quand un plan se déroule sans accroc ? C’est grâce à la famille. On ne dit pas que s’appuyer des propos d’un gars qui survit à quarante-huit tonneaux à bord d’une Renault Nevada est bien, simplement qu’à l’origine de tout succès collectif se terrent plusieurs acteurs aux visages méconnus. Et comme c’est à la fin du bal que l’on paie les musiciens, il est l’heure de mentionner tous ces bonshommes qui ont œuvré pour la réussite d’un groupe. Première topette et sans doute la moins surprenante, on pense à Evan Fournier qui avait refusé sa médaille de bronze lors du Mondial 2019, pour aujourd’hui transformer sa frustration en pain d’épice. Le nouveau guard des Knicks vient de lâcher des Jeux Olympiques déjà classiques, à l’instar de Nando De Colo et Nicolas Batum pour qui le sort des tournois internationaux a enfin tourné.

Sont marrants deux secondes nos cadres, mais il est temps de zoomer en direction des Guerschon Yabusele, Timothé Luwawu-Cabarrot et autre Moustapha Fall, qui ont tous trois parfaitement considéré leur statut de role player. Rien n’a débordé pour ces gars qui ont balayé l’ego, au profit du collectif. Deux situations personnelles plus compliquées à accepter, Andrew Albicy et Petr Cornelie ont presque passé autant de temps sur le parquet que Line Renaud. Il ne faut pas sous-estimer l’importance des ermites du fond de banc, les premiers à crier comme des vikings sur chaque petit lay-up tricolore, même anodin. On a clairement pas les oreilles dans le vestiaire, mais Vincent Collet y est sans aucun doute pour beaucoup dans la construction de ce groupe. Chacun s’écoute, chacun se respecte, il y a des petites boutades, de grosses ambitions et les rôles sont bien définis, difficile de concocter meilleure recette. La cerise sur le confit, c’est cette masterclass du velleda français en conférence d’après-match, qui n’hésite pas à rappeler que demain sera doré.

« Les JO restent la compétition majeure en basket, et Team USA a envoyé une grosse équipe. Mais tout ça doit nous rendre encore plus exigeants. C’est la mentalité de ce groupe. Continuer à travailler, se servir de cette douleur. On a besoin d’être meilleurs parce qu’on veut gagner. » – Vincent Collet

Quid de la suite ? La logique voudrait que de nouvelles têtes débarquent chez les Bleus, mais la colonne vertébrale de ce groupe est si forte que l’on se casse déjà la tête à composer pour les prochaines échéances internationales. On pense aux réservistes – Isaïa Cordinier, Mathias Lessort, Paul Lacombe ou d’autres – qui se sont préparés avec l’Équipe de France sans pour autant faire partie du voyage final, mais dont les efforts ont dû compter. Côté staff, ça a rarement aussi bien roulé et on envoie un big up au flow intergalactique de Pascal Donnadieu, jean remonté au nombril et polo porté comme un gaillard. Typiquement le genre de daron qui sent le dentifrice et la mousse à raser. Il ne serait pas étonnant que le coach de la JSF Nanterre soit à nouveau appelé aux côtés de Vincent Collet pour l’Euro 2022, si jamais le Vince ne priorise pas très vite son job du côté de Paris-Levallois. En effet, le Pascal connaît bien Victor Wembanyama, prospect immanquable de la génération U19 et qui sera très rapidement appelé sous les drapeaux. Avec les Jeux Olympiques 2024 de Paname, il est fortement possible que Vico soit convoqué en 2022 pour s’essayer à un premier tournoi majeur international, histoire de se faire les dents. Mais bon, on va éviter de rentrer dans les tant l’embouteillage de talents annoncé est unique dans l’histoire de l’Équipe de France. On a des gars comme Killian Hayes, Théo Maledon et Sekou Doumbouya qui trottinent en NBA, une génération U19 de feu qui sort d’un Mondial de folie (Jayson Tchicamboud, Matthew Strazel et Vico) et les U20 qui viennent de remporter le FIBA EuroChallengers. Oui, les casse-têtes ne font que commencer pour Vincent Collet.

Aussi incroyable aient été certains cadres des Bleus, cette victoire va bien au-delà du singulier et on smack tous les acteurs qui y ont contribué. Qu’ils soient ramasseurs de gourdes, potes de Vincent Poirier ou community manager du Basket Club d’Écouflant, les travaux sont magnifiques.