30 reviews en 30 jours – Atlanta Hawks : la colonie de vacances a fière allure, attention les yeux quand ça va se mettre à bosser

Le 20 mars 2020 à 17:08 par Giovanni Marriette

Omar 16 mars 2020
Source image : YouTube

Alors qu’on ne sait pas aujourd’hui à quelle sauce la NBA sera mangée en ce qui concerne la saison 2019-20, TrashTalk prend les devants et fait le point sur une régulière qui pourrait bien avoir rendu son tablier. Franchise par franchise, c’est parti pour un bilan complet de ce qu’il ne fallait pas rater du 20 octobre au 10 mars, parce que c’est bien beau mais ici on a décidé de ne pas se laisser abattre. Ce que l’on annonçait, ce que ça a finalement donné, qui a assuré, qui a chié, quoi de prévu pour demain, une belle tripotée de questions et déjà pas mal de réponses pour patienter tranquillement avant… les Playoffs ? Allez, let’s go, parce que la NBA ne s’arrête jamais vraiment.

Et retrouvez aussi :

Ce qu’on avait annoncé

Entre 30 et 32 wins. Le roster était jeune, la Draft était prometteuse et le duo Trae Young / John Collins excitant puissance mille, et cette saison 2019-20 devait surtout servir de tremplin histoire de s’insérer définitivement dans le paysage des Playoffs dans un futur proche. On ne donnait pas cher de la peau de ces baby-Faucons notamment à cause d’une défense à qui on annonçait mille souffrances mais aucun doute cepedant pour dire que niveau hype peu de franchises pouvaient rivaliser avec la bande à Jean-Paul Rouve Lloyd Pierce.

Le bilan

20 victoires, 47 défaites. Dégueulasse d’un pur point de vue chiffré, mais néanmoins absolument pas inquiétant. Pourquoi ? Tout simplement car l’âge moyen du roster de Lloyd Pierce avoisinait cette saison les 14 ans et demi et que l’objectif final de la franchise est plutôt situé aux environs de 2024. Trae Young, John Collins, Kevin Huerter, Cam Reddish, Deandre’ Hunter ou Bruno Fernando, tout ça c’est bien mignon mais ça a à peine le droit de boire de l’alcool et ça a tout juste du poil aux pattes alors patience. Patience en défense notamment, secteur d’activité pour l’instant inconnu à ce jeune bataillon qui aura pris cette année quasiment 120 points par match dans les dents de sagesse, faisant de la défense des Hawks la plus pourlingue de la Ligue. Un début de saison honnête mais pas fou avec un groupe qui peine à se remettre de la suspension de John Collins, une deuxième partie bien plus dans leurs standards avec quelques séries de défaites bien dégueulasses, et au cœur de tout ça un Process qui prend forme autour d’un Trae Young phénoménal et d’un John Collins quand même plus utile sur le terrain que quand il s’envoie des gros pilons backstage. On aura également assisté cette année à la naissance d’un duo Hunter / Reddish en galère en début de saison mais qui a fini par envoyer de belles promesses (voir ci-dessous), à la dernière danse de Papy Vince Carter et ses 73 ans, et les Hawk auront même réussi à sortir vainqueurs de la… trade deadline en récupérant un Clint Capela devenu beaucoup trop grand pour jouer à Houston et dont on attend avec impatience de voir à quel point son fit avec Trae Young peut faire step-up sa nouvelle franchise. Pour résumer ? Ce fut parfois très moche mais bien souvent entrainant, et si le bilan offre la possibilité aux pioupious d’aller chercher un nouveau bijou à polir lors de la prochaine Draft, c’est bel et bien toute cette bande de gamins déjà en place que l’on est déjà pressé de voir à l’œuvre à la reprise.

L’événement marquant

Comme pour pas mal de franchises cette saison, l’événement phare de la saison se situe pour les Hawks entre la Chandeleur et le All-Star Game. Période idéale pour envoyer des messages, pour fourbir ses armes ou pour s’en battre les steaks de tout, la trade deadline aura permis cette année à la franchise de Géorgie de se débarrasser de quelques poids lourds – au sens propre du terme – tout en récupérant des pièces tantôt excitantes, tantôt utiles, tantôt les deux. Au revoir Allen Crabe, au revoir Jabari Parker, au revoir Alex Len, coucou Nene, les revenants Dewayne Dedmon et Jeff Teague, et hello surtout à Clint Capela, débarqué en ville afin de venir faire du pick and roll avec Trae Young une institution all-time en Géorgie. Le Suisse n’aura malheureusement pas le temps de mettre les senakes une seule fois mais la hype est bien présente et la multiplication des dangers avec un axe Trae – Clint – Collins la saison prochaine pourrait bien s’avérer être un casse-tête bien relou pour les défenses. La Free Agency 2020 – aussi tronquée qu’elle semble s’annoncer – servira à rajouter as usual les petites touches qui vont bien mais en cette mi-février les Hawks ont déjà dessiné les contours de ce à quoi pourrait ressembler leur roster la saison prochaine.

Les petits nouveaux

On l’avait hurlé lors de la dernière Draft : cette nouvelle génération de Fauconnets avait fort belle allure. Elle avait belle allure et elle avait également le temps, pas un luxe donné à tout le monde, le temps de se construire sans se griller, à l’abri des trop grands coups de pression des gros marchés ou des fanbases trop pressées. Trois joueurs étaient sur le grill cette saison en Géorgie : Cam Reddish, Deandre’ Hunter et le volleyeur Bruno Fernando, pour des destins 2019-20 assez différents. En effet, si le dernier cité a évolué sous les radars en faisant surtout apprécier son envergure dans l’ombre des vétérans, les deux premiers ont déjà prouvé qu’ils pouvaient être de vraies plus-values en NBA. Deandre’ ? Vrai two-way player, incisif et polyvalent. L’ancienne re-sta de Virginia a été un titulaire solide tout au long de sa saison rookie et s’inscrit déjà à plein dans le futur proche des Hawks. Cam Reddish ? Un début de saison cata qui cristallisait alors les critiques mais un vrai réveil en 2020, ajoutant les skills offensifs à une défense déjà jugée parmi les plus solides de la Ligue chez les mecs de son âge. Délié et intelligent, capable d’être adroit mais surtout vrai caméléon selon les besoins de Pierce, Cam a offert de sacrées garanties sur la seconde partie de saison et les deux gamins devraient selon toute vraisemblance entrer dans leurs saisons sophomores comme des boulets de canon. Miam-miam.

L’image de la saison

12 mars 2020, et le public très clairsemé de la State Farm Arena vit un moment unique, sans le savoir. Il y a quelque chose dans l’air, quelque chose qui nous fait dire que la NBA est à deux doigts d’une pause obligatoire, et c’est dans cette atmosphère que les quelques courageux en tribune hurlent leur désir de voir entrer Vince Carter sur le parquet. Les infos ont fait vibrer tous les smartphones de la salle et le monde sait : nous sommes possiblement devant le dernier match de la saison et donc devant le dernier match… de la carrière de Vinsanity. Wow. Comme un symbole Lloyd Pierce envoie donc son vétéran jouer les dernières secondes du match et à la manière d’un Paul Pierce à Boston il y a quelques années… le meilleur dunkeur de tous les temps prendra et rentrera le dernier tir de la soirée, dans une ambiance aussi joviale qu’étrange. Derniers hugs avant la fin du monde, derniers sourires avant les quarantaines, et une carrière de 22 ans qui a très probablement pris fin d’une manière… hitchcockienne.

La suite des événements

L’avenir est plutôt lumineux pour les Hawks. La colonne vertébrale de l’équipe est une bande de U23 beaucoup trop talentueux pour ne pas faire gagner leur équipe un jour, Trae Young est parti pour être l’un des artificiers les plus productifs de toute l’histoire, le duo Collins/Capela devrait se régaler dans la raquette et le duo Reddish/Hunter va continuer à progresser et même accueillir de nouveaux puceaux solides à la prochaine Draft. Process en marche, et s’il est évidement trop tôt pour parler de réel objectif pour la saison prochaine, nul doute que le compteur de victoires devrait commencer à monter tranquillement. Jusqu’où telle est la question, mais step by step comme diraient Brett Brown et Whitney Houston, et rendez-vous dans un premier temps pour le premier match à 60 points de Trae Young ?

  • Si la saison régulière reprenait : on continuerait d’apprécier un bon 150-147 des familles, et on profiterait de Vince Carter.
  • Si les Playoffs commençaient “demain” : les Hawks profiteraient de prendre des vacances en avril, car ça n’arrivera bientôt plus.

Un bilan éclaté mais c’est pour la bonne cause, et les nombreux coups de chaud de Trae Young auront permis aux fans des Hawks de se projeter avec joie vers un avenir qui s’annonce coloré. Et si ça risque de prendre – encore – un peu de temps, le kif est déjà bien présent.