Bilan de saison 2019, version Thunder : beaucoup de blabla pour se faire poutrer par Dame D.O.L.L.A.

Le 29 avr. 2019 à 15:51 par Matthieu Angosto

Paul George westbrook thunder pari
Source image : NBA League Pass

Carmelo Anthony était parti, Paul George avait choisi de rester, Sam Presti avait ajouté des role players intéressant. Le Thunder semblait paré pour faire une grosse saison, avec comme objectif d’être l’équipe qui ferait tomber les Warriors. Bien mignon tout ça, mais c’était sans compter sur Portland.

Ce que TrashTalk avait annoncé :

Tous les voyants semblaient au vert à Oklahoma City. Bâti autour du duo Westbrook – George, le Thunder semblait présenter de vraies garanties et figurer parmi les cadors de l’Ouest. Malgré la sortie de route prématurée la saison précédente, face au Jazz, la bande de Billy Donovan nous paraissait être un candidat crédibles aux Finales NBA. On leur donnait un bilan de 52 victoires, une troisième place dans leur Conférence et une vraie chance de mettre fin à l’hégémonie des Warriors.

Ce qu’il s’est vraiment passé :

Au sein d’une Conférence Ouest relevée comme rarement, le Thunder a brillé par son inconstance. On dit souvent que les grandes équipes ne perdent pas deux matchs de suite. En NBA, c’est plus facile à dire qu’à faire, mais les coéquipiers de Russell Westbrook ont notamment affiché trois séries de quatre revers d’affilée. Capable de taper n’importe qui, OKC a également lâché des matchs contre les cancres de la Ligue. Cela dit, Brodie a bouclé sa troisième campagne de suite en triple-double, et s’est un peu plus effacé au scoring pour laisser briller Paul George, auteur d’une saison de MVP avec ses 28 points, 8,2 rebonds et 4,1 assists de moyenne. Cela a à peine suffit pour accrocher la sixième place à l’Ouest, avec 49 victoires. Qu’importe, on se disait que les troupes de Billy Donovan étaient calibrés pour les joutes d’avril. Et avec Portland au premier tour, et le vainqueur de Nuggets-Spurs en demi-finale, beaucoup pavaient une voie royale pour le Thunder, au moins jusqu’en finale de Conférence. Sauf qu’après pas mal de trashtalking, Westbrook et George ont surtout construit un bricolounge face aux Blazers, et que Damian Lillard s’est chargé d’envoyer OKC en vacances.

L’image de la saison :

lillard

Quand on est le Thunder, la saison se résume à ça : briller en Playoffs. Tout le monde donnait le crew de Westbrook vainqueur face aux Blazers, qui étaient sur une série de dix défaites consécutives en postseason. Ce même Westbrook qui clamait haut et fort qu’il bottait le cul de Damian Lillard depuis des années. Et bah ce même Dame a assassiné OKC en cinq manches, avec un buzzer beater d’une autre dimension. Mauvais shoot, certes, mais seulement s’il avait été raté. Lillard l’a réussi, et c’est donc la saison du Thunder qui garde un goût de rendez-vous manqué.

On ne l’attendait pas, il a cartonné : Jerami Grant

Utilisé en sortie de banc la saison dernière, Jerami Grant a profité du départ de Carmelo Anthony pour s’installer dans le cinq majeur. Et l’expérience est réussie ! L’habitué du Top 10 est passé de 20,3 à 32,7 minutes de moyenne, et ses stats ont augmenté en conséquence. 13,6 points, 5,2 rebonds et 1,2 contre cette saison, avec en prime une belle progression du parking, à la fois en volume et en pourcentage. De 29% l’an passé, avec 1,4 tentative par match, l’ancien Sixer est passé à un joli 39,2%, tout en dégainant 3,7 fois tous les soirs. On est même monté à 45% de loin en Playoffs, où le 39ème choix de la Draft 2014 a tenu son rang : 11,6 points (50% au tir), 5,6 rebonds et 2 contres. Derrière Westbrook et George, le petit Jerami s’est imposé comme un titulaire solide, complémentaire avec Steven Adams. Bon défenseur pour couronner le tout, Grant est l’une des satisfactions de la saison pour OKC.

On l’attendait au taquet, et il a abusé : Nerlens Noel

Arrivé cet été pour le minimum, en espérant relancer sa carrière après deux saisons galères, entre Philadelphie et Dallas, Nerlens Noel a raté le coche. En compagnie de Dennis Schröder, le pivot devait apporter cette profondeur de banc qui avait manqué au Thunder la saison précédente. Mais au relais de Steven Adams, le sixième choix de la Draft 2013 n’a pas apporté grand chose. Il n’a jamais aussi peu joué (13,7 minutes), et ses stats s’en sont ressentis : 4,9 points, 4,2 rebonds et 1,2 contre. Des miettes pour l’ancien Wildcat, qui a vu son temps de jeu se réduire encore plus en Playoffs : 12 minutes par match, pour 4,8 points et 3,8 rebonds. Bénéficiaire d’une player option à un peu moins de 2 millions de dollars pour la saison prochaine, Noel va devoir prouver qu’il peut prétendre à plus qu’à un rôle de remplaçant sur courtes séquences.

La vidéo de la saison :

Paul George a réalisé une saison stratosphérique. Un temps dans la course au MVP, parmi les favoris pour le titre de Défenseur de l’année, Paulo a tout simplement réalisé la meilleure saison statistique de sa carrière. Quand on sait d’où il revient, ça force le respect. Face aux Nets, début décembre, PG13 a posé ce joli game-winner, avec un calme olympien. Petit pump fake, un dribble et c’est ficelle pour valider son 47ème point du match, le 25ème dans le quart-temps. Si ses Playoffs ont été tronqués par une blessure à l’épaule, on ne doit pas oublier que l’ailier a juste été incroyable pendant une majeure partie de la saison.

Ce qui va bientôt se passer :

On prend les mêmes et on recommence. Avant même le début de la free agency, le Thunder est déjà au-dessus de la luxury tax pour la saison prochaine. Neuf joueurs sont déjà locks, et deux (Patrick Patterson et Nerlens Noel) ont des player options. Au total, ça fait 147 millions de dollars en masse salariale, et donc aucune marge de manœuvre pour Sam Presti. Alors quelle stratégie adopter ? Que changer pour passer un cap ? Peut-être bien le coach. Depuis trois saisons, Russell Westbrook est en triple-double de moyenne, et est éliminé sans gloire au premier tour des Playoffs. Absolument intransférable de part son statut à OKC, et son contrat supermax, Brodie est bien parti pour faire toute sa carrière avec le Thunder. Peut-être qu’un nouvel entraîneur aiderait le roster du Thunder à passer un nouveau cap. Il faudra ensuite être inventif sur le marché des free agents, et trouver des shooteurs. Seuls Jerami Grant, Paul George et Terrence Ferguson ont converti plus de 35% de leurs tentatives du parking. C’est trop peu pour la NBA moderne. Objectif donc : trouver, idéalement, des joueurs au profil de 3&D, capables de signer pour le minimum. Pas simple.

Oklahoma City est all-in pour les deux prochaines saisons, avec un core Westbrook-George-Adams-Schröder sous contrat, et très difficile, voire impossible à échanger. L’été 2020 sera plus propice à des changements, mais pour l’heure, Sam Presti n’a pas vraiment d’autres choix que de laisser une dernière chance à son groupe actuel. La saison prochaine sera décisive pour le Thunder.