Preview Magic – Jazz : un peu de French touch à déguster entre le digeo et la camomille ce soir

Le 15 déc. 2018 à 18:00 par Alexandre Taupin

Source image : @ESPNagora

Affiche à l’accent français ce soir entre le Magic et le Jazz pour l’une des deux retrouvailles annuelles entre Rudy Gobert et Evan Fournier. La NBA nous a gâté en nous offrant un match à horaire raisonnable pour voir nos Frenchies. Début des réjouissances au Amway Center vers 23 heures.

Si cette affiche n’est pas la plus vendeuse de la soirée, on va laisser notre côté chauvin prendre le dessus pour regarder un peu la performance de nos deux Français qui alternent le bon et le moins bon en ce début de saison. Si on pensait la saison de Rudy Gobert enfin lancée, son pétage de câble contre Houston semble indiquer que le pivot n’est pas totalement serein dans son jeu et peut sortir du match à tout moment, dans tous les sens du terme. Sa présence défensive se fait de plus en plus sentir et le Jazz a enfin rééquilibré les choses à l’arrière après quelques roustes mal senties contre Dallas et Indiana. Si à l’extérieur, le bilan est satisfaisant et à l’équilibre, ils ne parviennent toujours pas à se faire respecter à domicile avec un bilan négatif (5-6), malgré une équipe du Heat atomisée il y a quelques jours. C’est le paradoxe de cette équipe, qui a le potentiel pour sortir des victoires référence toutes les semaines dès lors que son collectif est en place, comme contre Houston, où ils étaient pourtant privés de Gobert au bout de trois minutes. Si on regarde de plus près les deux dernières défaites des Jazzmen contre OKC et les Spurs, on remarque une constante : le backcourt a tendance à croquer et à prendre une part écrasante des shoots de l’équipe pour un résultat loin d’être optimal. Contre les Spurs, sur les 60 tirs pris par le cinq de départ, 44 l’ont été par la paire Rubio – Mitchell, ne laissant que neuf tirs à un Rudy Gobert, pourtant le joueur avec le meilleur pourcentage de l’équipe. On est évidemment conscient que Gobzilla n’est pas un pivot dominant offensivement parlant, et qu’il est peu probable de le voir faire des performances à 50 points mais lorsque vous avez un joueur qui shoote à 68%, cela vaut la peine de lui offrir au moins une quinzaine de tirs dans le match. Si Westbrook y arrive avec Steven Adams, on a du mal à croire qu’un passeur de la qualité de Rubio ne puisse pas servir son pivot sur la durée.

La chance du Jazz, c’est qu’ils affrontent une équipe qui, comme eux, a du mal à l’emporter à la maison, une habitude prise depuis deux saisons désormais. Il faut remonter à la saison 2015-16 pour voir le Magic afficher un bilan positif à domicile, pour ce qui était encore une saison de transition. A l’époque, il y avait pourtant Tobias Harris, Victor Oladipo et le toujours présent Nikola Vucevic, trois joueurs qui pourraient se croiser au match des étoiles cette année. La différence avec les dernières saisons, c’est qu’aujourd’hui Orlando est dans le top 8 à l’Est, et s’ils parviennent à s’y maintenir jusqu’aux Playoffs, ce sera une première depuis 2012 : à l’époque Dwight était encore la superstar du Magic et le pivot le plus dominant de la Ligue, c’est dire si c’était loin. Si les observateurs ont souvent tendance à moquer Orlando pour ses débuts de saison en fanfare qui se finissent dans les bas-fonds, il y a de vrais motifs d’espoir cette saison. L’équipe a trouvé un leader capable de porter l’équipe avec Nikola Vucevic qui tape à la porte des All-Stars et plusieurs joueurs ont haussé leur niveau de jeu à commencer par Terrence Ross dont on ne parle pas assez mais qui, année de contrat oblige, prend feu en sortie de banc pour se poser en candidat crédible au titre de sixième homme. Si Aaron Gordon a su rester constant dans ses pourcentages au tir malgré un scoring qui a diminué, Evan Fournier, lui continue de souffler le chaud et le froid, tantôt tranchant et clutch, tantôt en mode arrosage comme le montre ses dernières performances : de 26 points à 8/15 dont 60% à trois points contre Denver, il passe à 10 points à 5/13 contre Chicago, pourtant une défense largement plus faible.

Le Jazz peut croire en ses chances ce soir puisque depuis 2010, l’équipe a remporté 12 des 15 matchs disputés contre le Magic. Orlando n’a d’ailleurs plus battu les mormons depuis 2015, le meilleur scoreur s’appelait Tobias Harris : une époque qui paraît bien lointaine.