Playoffs Revival : LeBron James tue les Pistons et Julien Lepers, 25 à la suite

Le 15 déc. 2016 à 20:06 par David Carroz

PlayOffs Revival LeBron James Game 5 Cavaliers Pistons 2007
Source image : Youtube, montage @TheBigD05

La saison régulière, c’est sympa, les matchs se multiplient, mais on ne regarde parfois certaines rencontres que d’un œil discret. Pour vous aider à tenir dans ces instants difficiles, voici un de nos petits retours sur les grands moments de l’histoire des Playoffs. Parce que c’est à cette période de la saison que les légendes naissent et que les fauves sortent les crocs.

Pas besoin de systématiquement revenir à l’époque de la télé en noir et blanc pour aller chercher des grosses performances. Exemple typique avec un coup d’œil dans le rétro sur la prestation de LeBron James lors du Game 5 de la finale de Conférence en 2007. Mode cyborg activé, Bad Boys écœurés.

Le contexte – LeBron James veut effacer la déception de 2006

Débarqué en NBA pour (re)placer les Cavaliers sur la carte du basket, LeBron James a tout juste l’âge de commander ses premières bières au pays de l’Oncle Sam lorsqu’il dispute ses premiers Playoffs en 2006. Pour sa quatrième saison dans la Grande Ligue, le gosse d’Akron a permis aux siens de remporter 50 matchs, soit 33 de plus que l’année ayant précédée sa venue. C’est dire son impact dans un groupe qui progresse et qui prend de plus en plus confiance en son phénomène. Mais lorsqu’il s’agit d’affronter des Pistons expérimentés et qui sortent de deux Finales NBA consécutives – le titre en 2004, défaite en 2005 – le talent du “Chosen One” ne suffit pas. Et malgré un avantage de 3 victoires à 2, Cleveland s’incline 84-82 puis 79-61 lors des deux ultimes rencontres durant lesquelles LeBron James est bien trop seul pour lutter face au collectif des Bad Boys seconde génération. Une grosse déception, de la frustration, mais l’apprentissage passe par là pour le jeune joueur appelé à atteindre les sommets. En attendant, il doit se contenter de voir son collègue de cuvée Dwyane Wade réussir là où lui vient d’échouer, en mettant au sol les Pistons et surtout en allant conquérir le titre de champion.

Il faut cependant se remettre en selle rapidement, et même si LBJ offre une saison personnelle moins aboutie en 2006-2007 (des chiffres en baisse dans toutes les catégories statistiques), les Cavs enchainent un nouvel exercice avec 50 wins. Un exploit puisqu’il s’agit à ce moment-là uniquement de la seconde fois que la franchise atteint cette marque sur deux années consécutives (après 1992 et 1993). Les Playoffs sont donc encore de la partie, et les Pistons toujours sur le chemin, mais une marche plus tard puisque c’est en finale de Conférence que les Cavaliers doivent affronter leurs rivaux de la Central Division, après avoir battu les Wizards (4-0) et les Nets (4-2). L’occasion rêvée pour LeBron James de s’offrir une revanche face à Billups & compagnie.

La performance – LeBron vs les Pistons

C’est sans grande surprise finalement que les deux franchises se retrouvent tant l’Est est à la ramasse à cette période où seuls Pistons et Cavs devraient avoir le droit de jouer au basket après la mi-avril tant le reste est moche. En poussant même un peu plus loin, les équipes de l’Ouest n’ont de la considération que pour les gars de Motor City qui sont attendus en Finales, et en gros l’équipe qui sortira vainqueur du côté Pacifique des Etats-Unis pourront déjà s’imaginer champions. Bref, même si l’arrivée de Cleveland à ce stade de la compétition est logique, ils sont gentils, ils doivent maintenant laisser les grands jouer. Deux matchs de Pro B plus tard, tous deux soldés par le même score de 79-76 (avec 14,5 points à 35,3% pour LeBron), on espère juste que les purges se terminent vite pour enfin voir du basket. La technique de Detroit est simple : bloquer LBJ en envoyant Tayshaun Prince au charbon – le mec se crame tellement en défense que son apport offensif se limite à un sublime 1/19 – et si jamais le Kid d’Akron réussit à se défaire de son chien de garde anorexique, les prises à deux ou trois tombent. Les Jordan Rules, sans les coups de savate désormais – tristement ? – interdits. Dans un tel contexte, Lebron prend cher et les critiques fusent, le basket étant bien entendu un sport individuel où un gamin de 22 piges doit tout faire tout seul, c’est bien connu.

Comme la saison précédente, les Cavs sont donc en mauvaise posture lorsqu’ils retournent dans l’Ohio. Et comme la saison précédente, ils vont de nouveau refaire le plein de confiance à domicile, avec en chef de file LeBron James évidemment. 32 pions, 9 rebonds et 3 passes lors du Game 3 – pour ce qu’il qualifie alors de meilleur match de sa carrière en post-season – et un leadership assumé lors du Game 4 en se montrant clutch au moment de clore le match. Une rencontre où une franchise dépasse enfin le 90 points (91 pour Cleveland), un exploit pour les Cavs qui restaient sur 8 rencontres sans atteindre cette marque. Oui, du beau vomi. Rassurez-vous, le plus beau est encore à venir et LeBron James va vous le servir sur un plateau.

Car après cette barre symbolique des 90, c’est celle des 100 points qui va être franchie, et par les deux équipes s’il vous plait. Bon ok, avec les 10 minutes supplémentaires liées aux deux prolongations, ça aide, mais l’effort mérite d’être souligné. Quoique, il reste fondamentalement anecdotique devant la prestation de « L’Elu » qui va porter son équipe lors de la fin du match, histoire de fermer un paquet de bouches qui s’étaient ouvertes un peu vite en début de série. Les Cavs avaient besoin que LeBron James soit surhumain pour aller chercher une précieuse victoire en terre ennemie et faire définitivement basculer la confrontation alors qu’il avait souffert sur le parquet des Pistons lors des Game 1 et 2. Et comme à côté de lui c’est comme souvent le néant (seuls Ilgauskas et Gibson atteignent les 10 unités), il lui faut activer le mode cyborg pour prendre les choses en main. Il faut dire que l’ambiance est chaude, ce qui a probablement lancé la machine. Après un accrochage avec McDyess qui a décidé d’en mettre une à Varejao – probablement irrité par la médaille olympique de plongeon obtenue par le Brésilien sur la série – LeBron James prend sa technique. Histoire de monter dans les tours en préparant le quatrième quart qui va être l’instant choisi pour raser Détroit, certains évoquant même que la faillite de la ville déclarée en 2013 découle de la destruction effectuée par le Kings. En solo. Alors que Cleveland ne mène que d’un point (79-78) à six minutes du terme de la partie, il rentre ses vingtième et vingt-et-unième pions sur un jump shot en tête de raquette. Le début d’un chef d’œuvre qui va le voir scorer 29 des 30 derniers points des siens, dont l’égalisation pour arracher la prolongation et le panier de la gagne. 25 points consécutifs à 11/13 au tir, dans des positions invraisemblables ou sur des pénétrations dans la raquette de l’une des meilleures défenses de la Ligue. Inarrêtable, injouable, incroyable. Exceptionnel tout simplement. Comme ce dernier panier où quatre joueurs des Pistons sont impuissants pour contrer le TGV lancé à pleine vitesse, drivé par une faim de vaincre insatiable. Billups a beau avoir une ultime chance d’égaliser, LeBron James était beaucoup trop fort pour Detroit.

C’est frustrant, il nous a mis une leçon ce soir. Au cours de ma carrière, c’est la performance la plus folle que j’ai jamais vu face à nous en playoffs.  On a tout fait pour l’arrêter, le freiner, mais ce soir, c’était tout bonnement impossible – C.Billups

En plus de ces 48 points, LeBron James affiche en bonus 7 passes et 9 rebonds, accompagnés de 2 interceptions en 50 minutes passées sur le parquet. De quoi bien dormir la nuit suivante.

La suite – LeBron James devra encore attendre pour sa bague

Contrairement à 2006, les Cavs ne manqueront pas l’opportunité de boucler la série en rentrant à la maison lors du Game 6. L’occasion était trop belle pour que LeBron James joue ses premières Finales NBA. Malheureusement, difficile pour le gamin inexpérimenté de lutter aussi peu entouré face à des Spurs au collectif impressionnant. C’est donc un coup de balai qu’il mange avec une promesse faite par Tim Duncan : un jour, cette Ligue sera la sienne. Mais il faudra patienter de longues années pour LBJ, au point que la frustration le pousse à Miami pour enfin être couronné. Avant de revenir et rapporter ce titre tant espéré dans l’Ohio en 2016.

Pas de bague donc cette année-là pour LeBron James, mais une nouvelle marche de de franchie vers le sommet, même il faudra de nombreux efforts pour venir à bout de cette ultime étape. Pas de quoi cependant bouder le plaisir de revoir cette prestation majuscule de LBJ qui a toute sa place dans la légende des Playoffs NBA.