Danny Ainge part à la pêche au trade : gros poisson en vue ou simples remous dans l’eau ?

Le 17 juil. 2016 à 18:48 par Francois M

Ce n’est un secret pour personne, le General Manager des Celtics voudrait faire venir un joueur de gros calibre. Actif sur de nombreux dossiers, Danny Ainge n’est cependant pas facile en affaires : une star, oui, à n’importe quel prix, non.

Le dirigeant celte avait été particulièrement actif le soir de la Draft dans le but de récupérer Jimmy Butler ou Jahlil Okafor. Finalement le trade avec les Bulls avait été avorté car la franchise de l’Illinois s’était montré trop gourmande au goût du GM : en plus du troisième choix, ils souhaitaient récupérer deux joueurs majeurs de Boston, soit un de trop pour Ainge. Maintenant que Rajon Rondo et Dwyane Wade ont rejoint Jimmy Butler, la piste semble plus mince que jamais. En revanche, le départ de l’ami Kevin pour la Californie a attiré les vautours autour de Oklahoma City : Russell Westbrook sera free agent l’an prochain, et ils sont beaucoup, Celtics en tête, à guetter un éventuel trade. La piste Blake Griffin, également sans contrat l’été prochain, a été citée à de nombreuses reprises. Il faut dire que la franchise du Massachusetts a de sacrés arguments pour monter un échange. En plus d’un nombre conséquent de jeunes talents avec des contrats plus que corrects – Thomas, Crowder, Bradley -, Boston dispose également de nombreux prospects encore sous contrat rookie – Smart, Rozier, Yabusele et Brown – qui pourraient intéresser beaucoup de franchises pour lancer une reconstruction. Mais surtout, ils disposent encore d’un swap avec le pick de Brooklyn à la prochaine Draft, ainsi que de leur premier tour de l’année suivante. Autant dire que vue la pauvreté de l’effectif new-yorkais, ce sont deux très probables Top 5 minimum. Bref, Danny Ainge a de quoi faire le pack ultime pour lancer une reconstruction ou pour rajeunir un effectif.

Cependant, le General Manager est expérimenté, et ne laissera pas la précipitation affecter ses décisions. Les fans s’emballent sur chaque rumeur mais l’ancien meneur l’a déjà montré à la Draft, il a tout son temps, et attendra la bonne opportunité :

Nous avons un bon noyau de jeunes joueurs que tout le monde aime dans la ligue […]. Pour faire des échanges, il faut que ça soit le bon moment. Nous avons beaucoup de conversations, c’est peut-être pourquoi nous sommes beaucoup mentionnés. Mais je veux faire des bons échanges. Ce n’est pas comme si le plus vous essayiez, le plus vous pourrez faire un échange.

D’abord, il semble que le dirigeant n’est pas si chaud que ça pour bouger le noyau de son équipe. L’escouade de Brad Stevens a fini cinquième de la Conférence Est en trouvant une véritable identité de jeu, les joueurs sont encore jeunes et continuent à progresser. Faire venir un All-Star en plus de Al Horford pourrait faire passer cet effectif dans la dimension supérieure… tout comme ça pourrait casser ce qui a été bâti. Beaucoup de GM ont à l’esprit le trade de Carmelo Anthony à New York en 2011, qui a bouleversé les effectifs des deux franchises pour des résultats très moyens des deux côtés. Ensuite, si Ainge a clairement mis ses choix de Draft dans la balance, il les tient en haute estime, et serait réticent à ajouter beaucoup de valeur à ceux-ci. De même ses partenaires de discussion restent encore réservés : Sam Presti n’a aucun intérêt à laisser entendre que Westbrook ne resignerait pas – ce qui ferait tomber sa valeur – tandis que les Sixers ne veulent pas afficher trop expressément leur désir de faire le ménage dans leur raquette. Les dirigeants ont tout l’été, et ils prendront le temps de se toiser avant de passer à l’action. Enfin, Danny Ainge est passé maître dans l’art de faire passer ses pairs avec qui il fait affaire pour des blaireaux. Billy King est détesté à Brooklyn pour avoir refilé trois premiers tours de Draft consécutifs contre les vieux Paul Pierce et Kevin Garnett. Donnie Nelson a dû se mordre les doigts d’avoir tenté le pari Rondo pendant que Jae Crowder passait un cap à Boston. Enfin Ryan McDonough doit encore se demander comment il n’a obtenu qu’un choix de fin de premier tour contre la puce Thomas, devenue All-Star. Désormais, quand les dirigeants s’apprêtent à négocier avec celui des Celtics, ils redoublent de vigilance…

S’il y a un gros blockbuster trade cet été, on peut être quasi-sûr que Danny Ainge sera de la partie. Le Celte est à l’affût, mais ne se précipitera pas. Au risque d’être trop avare dans ses offres, il a pour lui la patience, et attendra probablement qu’une franchise soit en position de faiblesse pour sauter sur l’occasion. Et dans l’histoire récente, le G.M. de Boston est toujours parvenu à ses fins.

Sources : nesn.com et bostonglobe.com
Source image : thehoopsdoctors.com


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