Face au dossier Marcus Smart, Danny Ainge a enfin posé ses guns : un grand moment pour Boston

Le 21 juil. 2018 à 11:50 par Bastien Fontanieu

Danny Ainge
Source image : Monage YouTube

C’était la grande question qui allait rythmer l’été des Celtics, celle dont on parlait depuis des mois. Et si Danny Ainge boutait Marcus Smart, dans le cas où le meneur demandait trop de sous ? Pour une fois, une rare fois, le GM de Boston a décidé d’être sage.

Et autant dire que dans le Massachusetts, on souffle avec une chaude larme qui coule le long de la joue. Il faut dire que, depuis des années, Danny n’avait pas tremblé dans la gestion de son effectif. Froid, business avant tout, capable de réaliser des transferts d’un culot invraisemblable, l’ex-soldat de Larry Bird s’était fait une sacré réputation. Avec, en point d’exclamation, le trade d’Isaiah Thomas à Cleveland, qui avait été perçu comme the coup de couteau sans émotion venant de Mister Ainge. En transférant Avery Bradley un peu plus tôt, Kevin Garnett et Paul Pierce précédemment, et probablement sa tante contre un futur tour de Draft des Kings, le boss de la maison verte ne laissait pas trop de perspectives réjouissantes dans le cas de Marcus Smart. Ultra-Valuable, le pitbull des Celtics annonçait sans trembler qu’il valait autour des 15 millions l’année, et on était limite en train de monter des vidéos When I see you again du meneur pour les regarder en séchant nos larmes. Impossible, pensait-on, et compte-tenu du passé récent, et en connaissant les problématiques financières à venir à Boston, que Danny Ainge craque sa tirelire pour un gars comme Smart, capable de tout et de rien à la fois.

Et bien paf.

Pile au moment où on pensait tout avoir compris, Danny la Malice nous a surpris. Traînant le dossier le plus longtemps possible, Ainge a cherché à obtenir le deal le plus juste pour conserver Smart dans l’effectif. Et c’est peut-être là, dans ce nouveau contrat de 4 ans et 52 millions de dollars, qu’on a eu le plus envie d’applaudir le GM de Boston. Pas pour la qualité du deal, la durée de ce dernier ou sa valeur. Non, pas pour ça. C’est sur la compréhension de l’importance de Marcus dans l’identité des Celtics et ce qu’il peut apporter au quotidien qu’Ainge a frappé fort. La tentation, forcément, était de renvoyer Smart sur le champ et le laisser pourrir à Sacramento ou Brooklyn, contre un joli butin. Mais au lieu de ça, on a vu un Danny plus sage et plus calme au meilleur moment, celui où il fallait enfin offrir à Brad Stevens un minimum de continuité. Tant de changements chaque saison, tant de modifications chaque été, quand est-ce que le coach des Celtics pouvait aborder la moindre rentrée avec un sentiment de projet long-terme dans son propre vestiaire ? L’an passé, c’est un chambardement complet qui avait eu lieu. Et pendant la régulière, ce sont les dieux de la santé qui ont plombé le stratège de Boston. Face à ces deux éléments, Danny Ainge n’a finalement pas succombé à la tentation. Il a vu ce que cette équipe pouvait donner sans être au complet, et a décidé de lancer les dés : offrons à Stevens la possibilité de jouer avec un full roster, et voyons s’il peut faire des Celtics les nouveaux représentants de l’Est en Finales NBA. Perdre Smart n’aurait rien changé au pronostic global, mais là n’était pas l’important. Il fallait garder ce groupe, et lui offrir une seconde chance. Ce que Danny a validé, en conservant Marcus pour les quatre prochaines années. De quoi aussi nous laisser entrevoir quelques belles perspectives concernant les dossiers Terry Rozier et Kyrie Irving l’an prochain…

Mais ce n’est pas le moment d’en parler. Maintenant, il faut peut-être se lever et baisser son chapeau, devant l’action menée par Danny Ainge. Tenté plus que jamais par la possibilité de faire de grands mouvements, le boss des Celtics a fait exactement ce qu’il fallait faire : faire pause, et laisser cette équipe reprendre le business plus déterminée que jamais. Y’a pas à chier, pour nous surprendre, Danny est toujours premier.