L’été 2013 et le transfert XXL entre les Celtics et les Nets : le début d’une transition express pour Boston

Le 24 déc. 2019 à 16:03 par Nicolas Meichel

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Parfois, quand une franchise atteint la fin d’une ère après de nombreuses batailles en Playoffs, elle peut prendre du temps pour se relever. La transition n’est pas toujours facile à gérer et ça peut donner plusieurs saisons difficiles à vivre. Cependant, dans le cas des Celtics, la période Big Three a laissé place à un renouveau plutôt rapide, favorisé par un énorme transfert avec les Nets.

La période Big Three, avec Paul Pierce, Kevin Garnett et Ray Allen. Une période inoubliable pour les fans de Boston, qui a marqué la fin de la décennie 2000 et le début de la décennie 2010. Ces trois-là, guidés par Doc Rivers, ont joué deux Finales NBA, et ont accroché la 17è bannière au plafond du Garden en 2008 avec une victoire face aux Lakers de Kobe Bryant et Pau Gasol. Les batailles en Playoffs, les grands moments d’émotion, le retour de cette franchise historique au premier plan, la salle des Celtics en feu… c’était beau. Mais comme on dit souvent, toutes les bonnes choses ont une fin. Et la mort de l’ère Big Three, elle est officiellement datée du 27 juin 2013. Car même si Judas Jesus Shuttlesworth avait déjà quitté le navire une année plus tôt pour rejoindre l’ennemi de Miami, c’est vraiment à cette date que les Celtics ont véritablement tourné la page. Ce jour-là, peu après le départ du coach emblématique Doc Rivers vers les Clippers, Boston a monté un trade énorme avec Brooklyn, l’un des plus gros de la décennie. Un véritable blockbuster dans les règles de l’art. Direction les Nets pour les vétérans Paul Pierce (bientôt 36 balais) et Kevin Garnett (37 ans), envoyés vers New York en compagnie de Jason Terry et D.J. White, en échange de Gerald Wallace, l’ancien mari de Kim Kardashian, MarShon Brooks, Keith Bogans, Kris Joseph et surtout – roulement de tambour please – trois choix de premier tour de draft non protégés (2014, 2016, 2018), sans oublier le droit d’échanger les choix du premier tour de la Draft 2017 avec Brooklyn. Un deal XXL et très symbolique des ambitions des deux équipes à ce moment-là. Les Celtics voulaient démarrer une phase de reconstruction après plusieurs années fastes, tandis que les Nets du propriétaire russe Mikhail Prokhorov étaient prêts à tout pour avoir une grosse équipe sur le papier afin de jouer les premiers rôles à l’Est. Résultat, la stratégie du tout pour le court terme a foiré pour la franchise de Brooklyn, qui s’est mise dans une situation impossible pour les années suivantes, tandis que les Verts ont réussi à rebondir rapidement.

On le sait, pour reconstruire, ça passe très souvent par la Draft. Avec ce trade, les Celtics se sont armés comme des porcs et ont bien profité de la situation. Que sont devenus ces innombrables picks qui appartenaient initialement à Brooklyn ? En 2014, Boston a sélectionné James Young en 17è position, un choix qui n’a rien donné mais deux années plus tard, les Verts ont pu choisir en numéro 3 grâce à la chute brutale des Nets. Et là, ils ont misé sur Jaylen Brown, aujourd’hui l’un des jeunes piliers des Verts en compagnie de Jayson Tatum. Justement, Jayson Tatum. Encore un qui a débarqué à Boston grâce à l’aide de Brooklyn. En 2017, les Celtics ont gagné la loterie après une saison à… 53 victoires et ont échangé leur premier choix contre le pick de premier tour des Sixers – placés pas loin derrière en numéro 3 – et un futur choix de premier tour. Ils ont alors sélectionné Tatum. Merci les Nets. Enfin, le choix de la Draft 2018 de Brooklyn a été intégré au blockbuster deal qui a amené un certain Kyrie Irving à Boston à l’été 2017. Uncle Drew était arrivé en provenance de Cleveland contre Isaiah Thomas, Jae Crowder, Ante Zizic, un second tour de Draft 2020 et donc ce premier tour de draft qui a aidé à faire pencher la balance. Alors oui, on peut dire que l’épisode Kyrie est un échec vu comment les choses se sont terminées, mais ça montre quand même l’impact de tous ces choix de draft dans la construction de l’équipe. Jaylen Brown, Jayson Tatum et Kyrie Irving ont pu arriver à Beantown grâce à l’aide de Brooklyn et ce transfert de juin 2013. Faut se rendre compte de la phrase quand même.

Mais autour de ce transfert, il y a une décision de Danny Ainge qui a également fait la différence, à savoir le recrutement sur le banc de Brad Stevens pour succéder à Doc Rivers le même été. Aucune expérience NBA, même pas 37 ans, mais un coach qui a emmené deux fois la petite université de Butler en finale NCAA. En clair, un coach qui sait comment s’y prendre avec les jeunots, un coach adapté pour démarrer un processus de reconstruction dans de bonnes conditions. Dès ses débuts, il a réussi à tirer le meilleur de son équipe en imposant ses méthodes et en responsabilisant les jeunes joueurs de l’effectif. Vous savez, les Marcus Smart, Kelly Olynyk, Jared Sullinger, Avery Bradley ou encore Jae Crowder. Et avec l’arrivée d’Isaiah Thomas au cours de la campagne 2014-15, les Celtics ont réussi à retrouver les Playoffs après seulement une année d’absence. Bref, ils n’ont pas perdu de temps. 25 wins lors de la première saison de Stevens, 40 la suivante, et ça monte jusqu’à 53 en 2016-17, la dernière année de l’époque IT et la première d’Al Horford à Boston, le tout avec une finale de conf’ en prime. Une magnifique progression dans laquelle Brad a évidemment joué un rôle déterminant, lui qui a notamment pesé dans la signature d’un All-Star comme Horford, motivé à l’idée d’évoluer sous ses ordres et au sein d’un projet aussi solide que prometteur. Et puis derrière, on a donc assisté aux arrivées de Kyrie Irving et Gordon Hayward, ainsi qu’à l’éclosion de Jaylen Brown et Jayson Tatum. Ces deux-là, en compagnie de Terry Rozier également (drafté en 16è choix de la Draft 2015), ont particulièrement brillé lors des Playoffs 2018 durant les absences de Kyrie et Hayward, et ont presque réussi à emmener les Celtics vers leurs premières Finales NBA depuis l’époque Big Three. LeBron James est finalement passé par là mais le chemin parcouru par Boston fut remarquable. Si la suite a été moins brillante avec le gros bordel de l’an passé pour toutes les raisons qu’on connaît, les Verts ont depuis retrouvé leur allant sous l’impulsion notamment de la recrue Kemba Walker, et la belle progression montrée par Brown et Tatum. Vous savez, les deux gars récupérés via les Nets.

Grâce aux nombreux cadeaux des Nets ainsi que l’arrivée de Brad Stevens sur le banc pour orchestrer tout ça, les Celtics ont pu repartir assez vite vers les sommets lors de la deuxième moitié de la décennie. Une petite saison dans les profondeurs de l’Est en 2013-14, et puis une ascension remarquable caractérisée par un retour très rapide en Playoffs et deux qualifications pour les finales de conf’. Merci qui ? Merci Brooklyn.