Celtics 2008 – Une épopée inoubliable : Rajon Rondo et Kendrick Perkins cimentent le cinq majeur

Le 08 mars 2018 à 17:49 par David Carroz

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2007-08. Il y a dix ans, les Celtics remportaient leur dernier titre, le 17ème de la franchise. Un titre magnifique pour plein de raisons différentes : la façon dont il s’est mis en place, les légendes qui y ont participé, le staff vert ou encore ce groupe celte qui a fait montre d’un collectif et d’une rage de vaincre hors du commun. Le résultat, nous le connaissons tous : 66 victoires et une bague au bout d’une campagne de Playoffs mythique. Une épopée inoubliable…

Pour encadrer le Big Three dans le cinq majeur, et cela bien avant de réfléchir aux mecs qui viendraient compléter la rotation, les choix n’étaient pas multiples à Boston. Ce sont les jeunes Rajon Rondo et Kendrick Perkins qui ont tenu ce rôle, assurant la liaison meneur-pivot en s’accordant au niveau de leurs stars.

Avoir fait venir Ray Allen et Kevin Garnett pour donner un coup de main à Paul Pierce, c’est bien beau. Mais ce n’est pas gratuit et Danny Ainge a dû envoyer de la chaire fraîche à Seattle et Minnesota pour tenter son pari fou. C’est donc dans un effectif clairement dépeuplé de joueurs confirmés – en dehors bien entendu des trois tauliers cités ci-dessus – que Doc Rivers doit piocher pour finir de composer ses rotations, et avant tout son cinq de départ. Avec neuf nouveaux joueurs sous contrant au moment d’aborder la pré-saison, cela peut paraître problématique mais Glen ne va pas chercher bien longtemps et dès la tournée en Europe et le premier match à Rome face aux Raptors, il balance déjà ce qui sera l’ossature toute l’année : le sophomore Rajon Rondo et le quatrième année Kendrick Perkins seront les deux lascars qui apporteront un peu de jeunesse à l’équipe de départ. Pas de quoi faire rêver les fans des C’s, mais l’enthousiasme autour du trio Allen-Garnet-Pierce est tel que les rabat-joies ne sont pas nombreux. Pourtant – outre le banc qui n’est pas non plus des plus rassurants malgré l’arrivée de vieux grognards plus expérimentés comme Eddie House et James Posey par exemple – le CV des deux derniers titulaires a de quoi inquiéter.

Le jeune meneur ne possède que 78 rencontres dans les cannes dont 25 en tant que titulaire dans une année de lose ultime pour Boston. Sans shoot à distance, médiocre au lancer franc, c’est surtout pour sa défense que le meneur issu de Kentucky avait atterri dans le Massachusetts via Phoenix le soir de la Draft 2006, ainsi que pour son altruisme et sa vision du jeu. Outillé physiquement pour défendre sur les meneurs adverses en partie grâce à son allonge – très solide pour sa taille – et ses longs doigts ainsi que sa vitesse latérale, il commence en doublure de Sebastian Telfair. C’est dire si sa cote n’est pas au sommet, même si lors de la seconde partie de sa saison rookie, il se voit confier le rôle de point guard numéro 1 des Celtics, profitant de plus de responsabilité et d’un plus grand temps de jeu pour faire grossir son apport. Si ses lacunes au scoring restent évidentes surtout quand il s’agit de le faire la différence longue distance, il apprend à dicter le tempo match et prouve qu’il peut assurer. Mais dans un groupe qui perd bien plus qu’il ne gagne. Autant dire que le saut pour gérer le même statut chez un candidat au titre reste immense.

En plus d’une adresse sur la ligne des lancers douteuse, Kendrick Perkins partage un autre point avec Rajon Rondo. En effet, comme ce dernier, le pivot est arrivé à Boston lors d’un échange le soir de sa Draft, en passant par Memphis pour sa part. Mais en provenant du lycée, l’intérieur ayant décidé de faire l’impasse sur la fac pour tenter sa chance chez les pros dès 2003. Forcément,  il y a du taf avant d’être NBA ready, mais avec l’expérience et du boulot justement, il va chaque année prendre plus d’importance dans la rotation des C’s. De 35 pauvres minutes en cumulé sur dix rencontres en tant que rookie à un rôle de titulaire, progressivement entre 2006 et 2007, prenant le relais de Mark Blount. Là encore, si aucun doute ne plane sur sa capacité à évoluer dans une rotation NBA – à cet époque, un bon morceau de viande capable de répondre physiquement aux autres pivots et de protéger le cercle est largement suffisant – devenir un titulaire indiscutable dans une franchise qui ne mise que la bagouze est une tout autre étape.

Les doutes vont finalement être vite dissipés pour les deux joueurs qui valident dès l’entame de la saison régulière leur ticket dans le cinq majeur, dans le sillage de leurs stars. Responsabilisés et mis en confiance, aussi bien par Doc Rivers qu’un mec comme Kevin Garnett, Rajon Rondo comme Kendrick Perkins deviennent rapidement indéboulonnable et essentiels aux Celtics, compléments parfaits du Big Three. Forcément, quand on a déjà KG, The Truth et Jesus pour scorer, on peut se permettre que deux mecs aient moins d’impact de ce côté du parquet. Qui plus est quand ils font le taf défensivement. Car c’est surtout là que leur apport se fait sentir et se mesure le plus facilement, avec 1,7 interception pour le meneur et 1,5 contre pour le pivot en moyenne. Avec cette activité en aide des “vieux” lascars du Gros Trois dans l’application des schémas de Tom Thibodeau, les Celtics mettent en place des barbelés devant leur cercle qui va faire d’eux la meilleure armée de la Ligue en terme d’efficacité défensive. Et alors qu’on aurait pu craindre une baisse de régime en Playoffs pour Rondo et Perk’ à cause de leur inexpérience – seulement six matchs à ce niveau pour le pivot, aucun pour le meneur – ils vont maintenir leur rythme de croisière jusqu’au bout de la conquête du titre, en connaissant tout de même les soubresauts d’une post-season moins bien gérée que la saison régulière de la part des C’s.

Si la jeunesse de Kendrick Perkins et Rajon Rondo semblait pouvoir être le point faible des Celtics lorsque Doc Rivers leur a confié – dans la continuité de l’exercice précédent – les deux dernières places dans le cinq majeur, il s’est avéré que cela a probablement été un atout de plus. Moins expérimentés, ils ont su grandir au contact du Big Three, sans avoir de problème à passer derrière Paul Pierce, Ray Allen et Kevin Garnett au moment des honneurs ou devant les médias. Une gestion des ego essentielle dans la recherche d’unité prônée par la staff cette saison-là.

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