Profil Draft 2019 : Jaxson Hayes, une longue tige intrigante avec des airs de Clint Capela

Le 09 juin 2019 à 16:24 par Bastien Fontanieu

Jaxson Hayes
Source image : Youtube

Grand, long, athlétique et plutôt inattendu à ce niveau il y a encore quelques mois, Jaxson Hayes intrigue. Sa montée dans la Draft 2019 est aussi surprenante que ses progrès en très peu de temps, ce qui mérite évidemment un zoom complet sur son cas. On enfile les gants, c’est parti.

PROFIL

# Âge : 19 ans. Une année de fac.

# Position : Pivot. Inutile de chercher un autre spot pour lui.

# Équipe : Texas. Fallait quelqu’un pour prendre la place de Mo Bamba.

# Taille : 210 centimètres.

# Poids : 103 kilos. Pourtant, au Texas…

# Envergure : 221 centimètres. Albatros.

# Statistiques 2018 : 10 points, 5 rebonds, 0,3 passe, 2,2 contres à 73% au tir, le tout en 23 minutes.

# Comparaison : Clint Capela, ou Rudy Gobert en croisant les doigts très fort.

# Prévision TrashTalk : entre 10 et 17.

QUALITÉS PRINCIPALES

  • Athlète suprême sur tout terrain

  • Kamikaze défensif, tout se contre

  • Gros progrès en un an, belle marge de progression

  • Ne sort pas de son rôle, il sait ce qu’il peut et ne peut pas faire

  • Coche beaucoup de cases dans ce qui est attendu d’un pivot défensif moderne

Mais qui est Jaxson Hayes…? Voilà une question que bon nombre d’observateurs se sont posés et continuent à poser. Car avant de parler de son année au Texas, il convient de dessiner la trajectoire spectaculaire du garçon. Fils d’un duo de parents sportifs, Hayes était avant tout un passionnée de foot US qui s’amusait au basket pendant son temps perdu. Jusqu’à ce que la nature, adolescence oblige, reprenne ses droits et pousse Jaxson à grandir… et grandir… et grandir encore. La belle bête de 1m95 fait désormais 2m10, Fini le gazon, place au orange-ballon. Les débuts sont difficiles mais Hayes s’accroche. C’est quand sa compréhension du jeu et ses qualités athlétiques vont augmenter main dans la main que tout va cliquer, notamment dans la tête des recruteurs de l’université de Texas. Tiens, encore un géant à transformer en joueur NBA ? C’est parti. Après Mo Bamba, Jarrett Allen ou Myles Turner pour ne citer qu’eux, les Longhorns parient sur Jaxson, qui va progresser de manière fulgurante semaine après semaine. D’abord sur le banc puis en titulaire, Hayes fascine par sa capacité à tout donner sur le terrain. Il n’existe pas de contre infaisable, de dunk inatteignable, de ballon perdu. Appliqué, concentré et sous les ordres de Shaka Smart, le gamin va faire de plus en plus de bruit. Certaines de ses séquences transpirent la NBA, avec une domination taille-envergure-tonicité digne de l’élite. Un scotch tout en haut de la planche, un alley-oop stratosphérique, un switch défensif suffocant. C’est grâce à ces performances souvent isolées que Jaxson va monter dans la Draft, dans une cuvée qui manque cruellement de pivots phénoménaux. Et c’est aussi ce côté imprévisible qui attire les scouts comme des abeilles autour du joueur. Dans une Ligue où la polyvalence défensive est recherchée, puisque chaque désavantage adverse est exploité à outrance, Hayes apporte une notion de mobilité et d’assurance potentielle étonnante. Est-ce qu’il est du genre à suivre les Gobert et Capela, qui se feront punir malgré tous leurs efforts, ou bien peut-il se fondre dans un moule encore plus unique et ainsi devenir un pivot rêvé pour la prochaine décennie en NBA ? Toute la question, et donc l’excitation autour de Jaxson, est là..

DÉFAUTS MAJEURS

  • Potentiel offensif limité ?

  • Encore très « vert », c’est un projet plus qu’une assurance

  • Très léger, se fait bousculer au contact

  • Joueur de complément, pas de star en devenir… donc difficilement All-Star

Pour chaque Clint Capela, il y a un Jakob Poeltl. Pour chaque Rudy Gobert, il y a un JaVale McGee. Pour chaque Hassan Whiteside, il y a un Thon Maker. Ce n’est pas méchant, pour tacler qui que ce soit ou créer une hiérarchie, mais les pivots véritablement dominants en NBA sans jeu offensif suprême ne sont… pas nombreux. C’est aussi pour cela que, malgré ses interrogations physiques, Bol Bol est parfois projeté devant Hayes. C’est parce qu’il faudra autant de patience que de travail pour que Jaxson devienne un joueur capable en attaque, et quand on voit les monstres que sont Towns, Embiid, Jokic, Cousins et compagnie, on a de quoi faire la grimace. En fait, ce qui risque de coûter cher à Hayes dès ses débuts, c’est la place à laquelle il est drafté. Annoncé Top 10 ou Top 15, sera-t-il nettement meilleur qu’un Mitchell Robinson par exemple, dont les débuts sont intrigants après avoir été drafté au second tour…? Hayes est extrêmement vert, en le voyant jouer on sent qu’il est encore à l’instinct, ce qui lui a permis de faire du bruit en NCAA. Sauf que la NBA, ce sont les darons, donc pas du tout la même affaire. Difficultés à tenir physiquement, lecture moyenne lui imposant de nombreuses fautes personnelles, le jeunot du Texas est un projet expérimental. C’est ce qui peut effrayer du monde, et de manière compréhensible. Les Bucks voyaient en Maker un pari, un freak qui avait déjà un peu de jeu offensif, et sa place est limitée aujourd’hui en NBA. Qu’en sera-t-il de Hayes, si son plafond est celui de Capela ou de Whiteside ? On peut dire cette phrase pour de nombreux jeunes phénomènes mais elle est on ne peut plus vraie concernant Jaxson : il va falloir le bon système, la bonne franchise et le jeu qui va avec pour qu’il touche le ciel. On croise les doigts.

Conclusion

Quand on voit les profils comme Myles Turner, Jarrett Allen et Mo Bamba qui sont récemment sortis du Texas, on peut se dire que Jaxson Hayes suivra cette lignée. Mais jusqu’où peut aller la tige des Longhorns ? Athlétiquement, il tiendra sa place en NBA. Ceci étant dit, que ceux qui drafteront Jaxson soient patients. On est beaucoup plus sur un projet à développer au fil des saisons que sur un joueur à fort impact dès ses premiers pas chez les pros. À moins qu’il nous surprenne tous, comme lors de sa seule saison en NCAA.

Sources texte : Basketballreference / Nbadraft.net / ESPN / Youtube / Draftexpress / Twitter


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