One Last Dance – Chapitre 2 : quand Dwyane Wade est devenu Flash

Le 22 déc. 2018 à 18:56 par Nicolas Meichel

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Le 16 septembre dernier, Dwyane Wade a annoncé à la planète basket que sa seizième saison NBA serait la dernière. Sélectionné par le Miami Heat lors de la fameuse Draft 2003, Flash a connu une carrière magnifique qui va l’emmener tout droit au Hall of Fame. Avec trois bagues de champion, un titre de MVP des Finales, treize nominations au All-Star Game et une médaille d’or olympique, Wade fait incontestablement partie des meilleurs arrières de l’histoire. TrashTalk a ainsi décidé de lui rendre hommage à travers une série de six articles retraçant son parcours au sein de la grande ligue. C’est parti pour le deuxième chapitre, dédié à son ascension fulgurante vers les sommets.

Air Jordan, Hakeem The Dream, Larry Legend, Dr. J, Magic… Tous les plus grands phénomènes de l’histoire ont évolué avec un surnom qui accompagnait leur grandeur, leurs exploits, leur style, leur personnalité. Avoir un nickname en NBA, ça signifie quelque chose. Ça montre que vous n’êtes pas vraiment un joueur comme les autres. Ça montre que vous êtes spécial. Dwyane Wade, l’un des meilleurs basketteurs de sa génération et probablement dans le Top 5 des arrières all-time, ne fait pas exception à la règle. Durant sa carrière, la légende du Heat a connu plusieurs surnoms, comme D-Wade, WoW ou encore Three. Mais celui qui restera dans la mémoire collective, c’est incontestablement Flash. Dans l’univers de DC Comics, Flash est un super-héros qui est doté d’une vitesse de déplacement et de réaction hors du commun. Grâce à celle-ci, il est capable de se projeter et se transporter dans les airs. Sa célérité lui permet aussi de traverser des objets. Ces pouvoirs correspondent parfaitement aux qualités d’un jeune Dwyane Wade, rapide comme l’éclair et inarrêtable dans l’attaque du panier malgré la présence de véritables baobabs dans la raquette. C’est le monstre Shaquille O’Neal, transféré de Los Angeles à Miami durant l’été 2004, qui décide de le surnommer ainsi après avoir pris connaissance des grandes qualités athlétiques de son nouveau protégé.

“La première chose que l’on devait faire, c’était de trouver un moyen pour qu’il se fasse remarquer auprès des fans. En le regardant, je réfléchissais (à un surnom) et un jour, il a volé le ballon et est parti à toute vitesse. Je me suis dit ‘Merde, vous avez vu ça ? Ce gars est comme Flash’. Ding !”

– Shaquille O’Neal.

Quand une superstar comme Shaq vous trouve un surnom, ça vous donne cash une vraie crédibilité au sein de la ligue. D’une manière plus générale, l’arrivée d’O’Neal à South Beach fait entrer le Heat et donc D-Wade dans une nouvelle dimension. D’un seul coup, la franchise floridienne est sur le devant de la scène médiatique, avec des attentes mais surtout des ambitions plus élevées que jamais. Et dans ce contexte-là, Dwyane fait des ravages. Lors de sa saison sophomore, l’arrière formé à Marquette réalise des merveilles aux côtés de l’ancien pivot des Lakers, bien décidé à laisser les clés du camion au gamin afin d’éviter tout clash comme c’était le cas avec Kobe Bryant à Los Angeles. 24,1 points, 5,2 rebonds, 6,8 caviars en moyenne par match, à 47,8 % de réussite au shoot. Voici ses stats en 2004-2005, à seulement 23 ans. Sans aucun doute, le mec est une superstar en puissance, et son duo avec Shaquille O’Neal fonctionne à merveille. Ses superbes performances individuelles lui permettent de changer de statut puisqu’il participe cette année-là au premier All-Star Game de sa carrière, en compagnie de Shaq. Mais comme lors de sa campagne rookie, c’est en Playoffs qu’il fait le plus de bruit. Après avoir aidé Miami à atteindre le sommet de la Conférence Est durant la saison régulière, Flash porte véritablement le Heat au cours de la postseason. Au premier tour, les Nets ne trouvent pas vraiment la solution pour le ralentir et sont méchamment balayés. En demi-finales de Conf’, les Wizards prennent plein tarif avec notamment une perf’ à 42 points dans le Game 4, qui permet aux Floridiens d’enchaîner par un second sweep d’affilée, le tout avec O’Neal en civil sur le banc. Trop facile ! Parfaitement lancés, Dwyane Wade et ses coéquipiers semblent destinés à atteindre les Finales NBA, eux qui mènent 3-2 face aux Detroit Pistons grâce en grande partie aux exploits de la jeune superstar. Malheureusement, Flash termine la série sur les rotules. Victime d’une blessure au muscle intercostal lors du cinquième match, il est forfait pour la sixième rencontre puis joue la manche décisive comme il peut. Et face à une équipe aussi bien organisée que Detroit, ça ne pardonne pas. Les Pistons, champions en titre, profitent de ses pépins physiques pour remporter le Game 6 à la maison, avant de briser le cœur des fans du Heat à l’American Airlines Arena. Le rêve vient de se transformer en cauchemar.

Cette terrible déception va alimenter D-Wade durant toute la campagne 2005-2006. Malgré les turbulences que rencontre Miami au cours de cette dernière (blessure de Shaq en début de saison, prise de pouvoir de Pat Riley au profit de Stan Van Gundy, intégration compliquée de certains vétérans…), Dwyane continue sa progression. Il participe à son second All-Star Game, en tant que titulaire cette fois-ci, et conforte sa place parmi les têtes d’affiche de la ligue. Sous l’impulsion de Flash, devenu le leader indiscutable de l’équipe, la franchise floridienne parvient à finir deuxième de l’Est, ce qui n’était pas gagné au vu de son début de saison en carton. Mais le Heat est là, bien présent, prêt à en découdre en Playoffs pour enfin atteindre ces Finales NBA. Sur sa route, il croise d’abord les Chicago Bulls au premier tour. Au terme d’une série compliquée durant laquelle Wade connaît encore une fois des soucis de blessure, Miami s’impose en six manches. Ensuite, Dwyane et ses potes tapent les Nets sans trop de difficultés. Une défaite à domicile en ouverture, puis quatre victoires d’affilée. Direction les Finales de Conférence. Et devinez face à qui ? Les Detroit Pistons ! Un an après la cruelle défaite du Game 7, Flash n’a qu’une seule idée en tête. Il veut prendre sa revanche contre l’équipe qui a brutalement mis fin aux espoirs de titre des Floridiens en 2005. Possédé, D-Wade réalise une série sensationnelle. Lors des quatre premiers matchs, il franchit la barre des 30 pions à trois reprises et avec une très grande efficacité au tir, permettant ainsi à Miami de prendre un avantage de 3-1. La victoire de Detroit dans la cinquième manche relance un peu le suspense, mais Dwyane est prêt à tout pour ne pas revivre le traumatisme de l’année dernière. Malade et victime de déshydratation, il est obligé de faire un passage à l’hosto avant la sixième rencontre. Sauf que cette fois-ci, il ne rate pas le Game 6. Auteur de 14 points et 10 passes décisives en 37 minutes, il apporte son soutien derrière les grandes performances de Shaquille O’Neal et Jason Williams. Dominant tout au long de la partie, le Heat explose les Pistons avec un large succès 95-78. Pour la première fois de son histoire, Miami remporte la Conférence Est.

Place aux Finales NBA 2006, qui représentent le plus grand moment de la carrière de Dwyane Wade. Face aux Dallas Mavericks, l’arrière originaire de Robbins dans l’Illinois va sortir l’une des performances les plus incroyables de tous les temps à ce stade de la compétition. Le genre de performance qui permet de rentrer dans la légende. Le genre de performance qui rappelle Michael Jordan dans ses plus grandes années. A lui seul ou presque, Wade envoie Miami au septième ciel alors que la série était très mal embarquée pour les hommes de Pat Riley. Pour vraiment se rendre compte de la portée de son exploit, il est nécessaire de se replonger dans le scénario de cette finale. Dos au mur après avoir perdu les deux premières manches dans le Texas, les Floridiens galèrent dans le Game 3 et se retrouvent menés 89-76 au milieu du quatrième quart-temps. En clair, le Heat est dans la merde jusqu’au cou. Vu la domination des Mavs, on voit mal comment il pourrait s’en sortir, sauf que c’est précisément à ce moment-là que D-Wade active le mode Flash. Il inscrit 12 de ses 42 points dans les six dernières minutes et guide son équipe vers un comeback de folie. On ne le sait pas encore, mais la série vient de tourner. Sur un nuage, Dwyane plante 36 pions dans la rencontre suivante, avant de sortir un nouveau chef-d’oeuvre lors du cinquième acte où il inscrit 43 unités avec une flopée d’actions décisives dans le money-time. Juste fantastique ! A une victoire du titre suprême, Wade porte une dernière fois Miami sur ses épaules en marquant 36 points dans le sixième match, avec 10 rebonds, 5 assists, 3 contres et 4 interceptions en prime. La to-tale. Dallas est KO, le Heat exulte. A seulement 24 piges, Flash remporte sa première bagouze et est évidemment nommé MVP des Finales. Le monde de la NBA lui appartient, n’en déplaise au propriétaire des Mavericks Mark Cuban, très frustré par le grand nombre de lancers francs obtenus par Wade durant la série (97 en six matchs). A travers ses prouesses sur la plus grande scène du basket mondial, Dwyane devient le nouveau golden boy de la ligue après avoir longtemps évolué dans l’ombre de LeBron James et Carmelo Anthony, les deux grandes stars de la Draft 2003.

Au top de son sport et de sa popularité, Dwyane Wade est comme dans un rêve. En l’espace d’à peine trois ans, il a réussi à emmener la franchise de Miami au sommet de la NBA alors que cette dernière n’avait jamais réussi à atteindre les Finales depuis sa création en 1988. Flash, tout simplement !