Celtics 2008 – Une épopée inoubliable : Kevin Garnett, le cœur du Garden était le sien

Le 08 nov. 2017 à 14:24 par David Carroz

Boston Celtics 2008 Kevin Garnett
Source image : Youtube

2007-08. Il y a dix ans, les Celtics remportaient leur dernier titre, le 17ème de la franchise. Un titre magnifique pour plein de raisons différentes : la façon dont il s’est mis en place, les légendes qui y ont participé, le staff vert ou encore ce groupe celte qui a fait montre d’un collectif et d’une rage de vaincre hors du commun. Le résultat, nous le connaissons tous : 66 victoires et une bague au bout d’une campagne de Playoffs mythique. Une épopée inoubliable…

Il y avait Paul Pierce. Puis Ray Allen, première arrivée majeure de l’été 2007 des Celtics. Et enfin, alors que le calme semblait être de retour dans le Massachusetts, c’est Kevin Garnett qui a débarqué au cours d’un nouveau trade rocambolesque monté par Danny Ainge pour former le Big Three des C’s.

Quand il débarque à Boston contre Ryan Gomes, Gerald Green, Al Jefferson, Theo Ratliff, Sebastien Telfair, deux picks au premier tour de la Draft, cent balles et un mars, Kevin Garnett a déjà quelques kilomètres au compteur. Plus de 35500 minutes passés sur les parquets NBA – hors Playoffs – en douze saisons chez les Wolves, il a roulé sa bosse aux quatre coins de la Ligue. Mais lui reste-t-il de l’essence dans le moteur ? Son quatrième titre de meilleur rebondeur consécutif tout juste acquis semble indiquer que oui, surtout que ses 12,8 prises sont encore accompagnées de 22,4 pions, 4,1 passes, 1,2 interception et 1,7 contre. Autant dire que l’acquisition du troisième trentenaire qui va servir de colonne vertébrale aux Celtics est loin d’être le premier venu, et cela même si Minny a préféré l’échanger pour ne pas avoir à le prolonger à prix d’or tout en lui laissant son mot à dire sur sa destination pour qu’il puisse se battre pour le titre en remerciement des services rendus.

Da Kid abandonne alors son numéro 21 – retiré à Boston en hommage à Bill Sharman – en quittant Minneapolis pour s’approprier le 5, son rang à la Draft. C’est également son rôle qui va complètement évoluer puisqu’il n’aura plus à porter une équipe sur ses épaules – plus ou moins bien aidé – mais il devra plutôt partager une telle responsabilité avec ses deux nouveaux acolytes. Avec un domaine de prédilection tout trouvé pour le Big Ticket : il sera le relais de Tom Thibodeau – alors simple assistant de Doc Rivers sur le banc – pour contrôler la défense des Celtics. Le dernier mirador du champ de barbelés des C’s qui sera un mu infranchissable ou presque au cours de cette saison 2007. Pour diriger ce secteur d’une main de maître, Garnett s’appuie bien entendu sur ses qualités intrinsèques de basketteur comme sa mobilité, ses mains actives ou son timing. Mais c’est surtout par la parole qu’il va driver tout cela. En replaçant les siens. En les motivants. En haranguant la foule. En gueulant sur les adversaires. Un rôle sur-mesure pour cette grande gueule qui peut enfin s’économiser un peu, se limitant à moins de 14 tirs et 33 minutes par rencontre pour la première fois depuis sa saison rookie. Ses stats sont du coup quasiment toutes en baisse au contraire de son efficacité, et pourtant son impact dépasse largement les chiffres et le titre de Defensive Player of The Year qu’il va logiquement glaner à la fin de l’exercice. Bien plus que cela, c’est la confiance qu’il insuffle à ses coéquipiers qui le rend si important pour les Celtics.

Il n’y a qu’à voir l’attitude des Rajon Rondo, Kendrick Perkins, Tony Allen voire Leon Powe. Tous les rescapés de la saison précédente qui avait été la deuxième pire de l’histoire des Celtics (seulement 24 victoires) semblent transfigurés, bien loin des joueurs parfois apathiques de 2006-07. Forcément, l’arrivée de Kevin Garnett – couplée à celle de Ray Allen – a fait basculé Boston dans une autre catégorie. Mais elles ont plus que tout permis à la franchise mythique de retrouvé une culture plus digne de son standing. Un changement qui a paru naturel au point de remporter 42 rencontres supplémentaires quelques mois plus tard, mais qui n’avait pourtant rien d’acquis. L’attente autour des C’s était très haute, et cela peut vite peser sur les épaules des joueurs. Pas avec Kevin Garnett dans les parages. Pas avec sa détermination, sa rage de vaincre. Les grands joueurs rendent leurs coéquipiers meilleurs, et c’est exactement ce que KG a apporté, de la sérénité. Et lors des moments difficiles, quand la barque verte a pu tanguer comme sur les deux premiers tours des Playoffs face aux Hawks et aux Cavaliers, il est celui qui a montré la voie, élevant son niveau de jeu, prenant le leadership offensivement également. Tout en étant capable de laisser les habits de lumière à Paul Pierce et Ray Allen un peu plus tard, ressortant le bleu de chauffe pour faire plier les Lakers lors de l’ultime marche. Et si The Truth repart – logiquement – avec le trophée de MVP des Finales, le meilleur joueur des Playoffs chez les Celtics n’est autre que Kevin Garnett. Mais peu importe, les lauriers individuels n’étaient pas la raison de la venue de KG. Il voulait le titre, et il peut exulter. Son doigt est bagué et c’est mérité pour le futur Hall of Famer.

S’il est resté six saisons aux Celtics en laissant une trace indélébile, il n’a fallu que quelques mois au Big Ticket pour rentrer dans l’histoire de la franchise. Entre son trade le 31 juillet 2007 et le titre mi-juin 2008, il a insufflé son énergie pour redonner du caractère aux C’s, en étant le coeur de l’équipe qui a redonné le sourire aux fans de Boston 22 ans après le dernier triomphe de la franchise de Beantown.

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