Ennemis-alliés unis en NBA #3 : Jordan, Rodman, Kukoc et Pippen chez les Bulls

Le 18 août 2017 à 17:05 par Bastien Fontanieu

Bulls
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Mettre son égo de côté et réaliser des exploits en groupe, une mission bien compliquée quand on est un compétiteur avec un énorme égo. Luke Cage, Jessica Jones, Iron Fist et Daredevil en savent quelque chose. En se basant sur le synopsis de Marvel’s The Defenders et en duo avec Netflix (la série sera en exclu chez eux), TrashTalk annonce la couleur et retrousse ses manches pour explorer l’histoire des ennemis-alliés légendaires en NBA. Troisième quatuor à passer au scalpel ? Celui des Bulls, avec Michael Jordan, Scottie Pippen, Tony Kukoc et Dennis Rodman.

Si Dennis et Jojo sont les deux premiers qui viennent à l’esprit lorsqu’on parle d’embrouilles antécédentes, on peut évidemment tout de suite ajouter Scottie Pippen pour en faire un trio tant le lieutenant de Sa Majesté avait un sérieux passif avec Rodman quand il est arrivé à Chicago. Et c’est sans parler de Kukoc, adoré par le manager Jerry Krause mais provoquant une jalousie monstre chez les deux meilleurs joueurs des Bulls. Pour bien comprendre l’animosité qui régnait entre le duo et l’ami Rodman, il faut remonter à la fin des années 80, tout début des années 90. Les Pistons d’Isiah Thomas, Bill Laimbeer, Joe Dumars et… Dennis sont en train de devenir la nouvelle grosse puissance de l’Est. Mais dans l’Illinois, une bande de Taureaux aux naseaux fumants envisage sérieusement de leur barrer la route. Si Pippen n’est arrivé en NBA qu’en 1987, Michael Jordan lui est déjà un monstre craint de tous à cette époque. En 1988, ces deux équipes se croiseront en demi-finales de Conférence. Le grand Mike donnera tout et fera honneur à son titre de MVP de régulière mais l’organisation et la rudesse défensive des Pistons l’emportera. En 1989 et 1990, la Finale de Conférence opposera ces deux franchises rivales pour un résultat identique : une victoire des Bad Boys du Michigan.

C’est au cours de toutes ces séries plus rugueuses les unes que les autres que Scottie Pippen et Michael Jordan vont apprendre à détester leurs homologues de Détroit et plus spécifiquement Dennis Rodman. Cet ailier phénoménal au rebond et plus collant sur l’homme qu’un gant en latex sur une main de chirurgien. Cet ailier qui peut encore paraître un peu léger physiquement mais qui est vicieux dans les contacts, très dur au mal et d’une mobilité extrêmement gênante même pour un attaquant fabuleux comme Son Altesse Jojo 1er. Mike et son pote Scottie vont donc se casser les dents sur ces Pistons et leur fameuse Jordan Rules, sur ces Pistons et leur ailier qui passait son temps à les provoquer, à les molester même parfois, à leur distribuer des coups sous couvert de défense physique.

Ces années ont évidemment laissé de très mauvais souvenirs dans les esprits des deux stars de Chicago même si, en 1991, ils ont réussi à venir à bout des Pistons avec la manière. Mais il devait être écrit quelque part que ces gars allaient devoir cohabiter pour offrir à la planète basket un spectacle impressionnant et surtout des résultats inégalés encore aujourd’hui. Et nous voilà donc en octobre 1995 avec un Dennis Rodman qui se fait échanger par les Spurs – où il vient de passer deux saisons après avoir quitté Detroit en 1993 – pour débarquer chez les Bulls. Ambiance. Michael Jordan vient de sortir de sa première retraite, Scottie Pippen est toujours là, fidèle au poste. Et les deux ne sont pas exactement enchantés de voir l’un de leurs pires ennemis intégrer le roster.

Pour autant, ils ne peuvent nier l’évidence d’un point de vue sportif : Rodman joue maintenant ailier-fort, il a pris du muscle et vient d’être meilleur rebondeur de la ligue quatre années de suite avec des moyennes à faire pâlir tous les plus grands pivots du moment. L’apport de ce fou à la chevelure changeante qui fut jadis leur nemesis pouvait vraiment s’avérer déterminant. Et le moins qu’on puisse dire est qu’il le fut. Armé de ce trio de Hall of Famers, les Bulls vont enchaîner trois saisons historiques. Il y eut tout d’abord ces 72 victoires sur l’exercice 1995-96, suivies de Playoffs magnifiquement dominés avec une bague de champion au bout. Il y eut ensuite deux superbes saisons régulières de 69 et 62 succès, toutes deux ponctuées par des titres. Un Three-Peat mythique rendu possible par l’association du duo Jordan – Pippen avec ce trublion aussi fou que génial, aussi ingérable que primordial. Et Kukoc, sans faire de bruit, passait de phénomène détesté par Pippen à Sixième homme génial en sortie de banc.

Jordan et Rodman s’envoyaient des tartes, puis ont gagné trois titres consécutifs ensemble, Pippen et Kukoc étaient en guerre, mais ils ont aussi participé à la gloire des Bulls des 90’s. Pour tenir un tel groupe, il en fallait un, d’Iron Fist : merci Phil Jackson. Prochain dossier ? Un King et ses lieutenants…

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