En manque d’inspi, Mike D’Antoni fonce dans le mur : comment perdre ce match à San Antonio ?

Le 10 mai 2017 à 08:17 par Bastien Fontanieu

Mike D'Antoni
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Si la première période jouée par les Rockets indiquait une victoire à venir des hommes de Houston, la seconde et surtout la fin de match se transforma en désastre offensif : Mike D’Antoni n’a pas su appuyer sur les bons boutons.

Au petit jeu très tentant du bouc émissaire, celui qu’on aimer pointer du doigt en premier pour tenter d’expliquer une défaite, difficile de savoir vers qui pencher. Il y a ceux qui vomissaient devant le money-time de James Harden, l’arrière enchaînant les mauvaises décisions sur demi-terrain, et ceux qui n’en pouvaient plus de voir D’Antoni tourner à 7 joueurs. Car oui, ce mardi, ce sont bien 7 joueurs seulement qui ont été utilisés par l’ancien moustachu, désormais imberbe et hier soir in… capable de réinstaller sa machine lorsque la pression montait. Harden, Capela, Ariza, Gordon, Lou, Ryan et Beverley, des copains qui étaient forcément exténués en toute fin de rencontre car n’ayant pas pu compter sur de nombreux breaks. Pourtant, sur ces Playoffs, c’est peu dire si on a salué le coaching souvent gagnant de MDA, ses ajustements et ses gueulantes permettant aux Rockets d’aborder le mois de mai avec ambition. Preuve de sa belle capacité d’adaptation ? L’intégration de Ryan Anderson au banc de Houston suite à la blessure de Nene, le sniper réalisant un match quasi-parfait dans ce qui lui était demandé.

Sauf que Mike a réveillé de vieux démons et frustré un paquet de fans lorsque l’heure de boucler l’affaire s’est présentée. Face à une top défense de la NBA, pourtant orpheline de Kawhi Leonard puisque le cyborg était blessé, les Rockets se sont enfoncés dans une bouillie de basket qui n’avait pas sa place dans un match aussi important. Pas de Kawow, pas de Tony Parker en face, des Spurs qui respiraient avec une paille en espérant survivre, et Houston qui ne parvenait pas à finir le boulot proprement ? Sur plusieurs possessions consécutives, les initiatives des visiteurs se sont résumées à ceci : tiens James, démerde yourself. Le barbu, fautif lui aussi vous en conviendrez, n’avait pas de système en place ni de mouvement de la part de ses coéquipiers. Résultat, des isolations improvisées avec 5 secondes sur l’horloge des 24, soit un rêve éveillé pour l’équipe d’en face. Mais là où D’Antoni nous a vraiment choqué, c’est dans sa toute dernière possession du temps réglementaire. Balle Rockets, score à égalité, l’entraîneur prend son temps-mort et ne dessine strictement rien. Ou alors, s’il a gribouillé, ses joueurs n’ont rien exécuté, car l’isolation de James Harden sans mouvement autour de lui se transforma en faute offensive. Deux minutes en tête à tête avec son équipe, balle de match en main, cette capacité montrée tant de fois cette saison à pouvoir bouger les défenses, et au final une défaite en prolongation ? Les rotations de 7 joueurs, on connaissait depuis longtemps, l’époque des Suns pour être précis. Et après tout, peut-être que la même méthode marchera au Game 6 à la maison. Mais hier soir, face à des Spurs qui tendaient la joue, les Rockets n’ont pas su claquer celle-ci.

Mike D’Antoni devra remotiver ses joueurs, proposer un basket qu’on a pu apprécier comme au Game 4 et qui permettra à Houston d’arracher un Game 7. Mais on enlèvera difficilement de nos têtes ces systèmes de fin de rencontre, craqués contre l’équipe B des Spurs : si Harden a sa part de responsabilités, MDA en a aussi, et pas qu’un peu.