James Harden a fait du Game 1 sa propre mixtape : la mettre au Thunder, c’est que du bonheur

Le 17 avr. 2017 à 09:06 par Bastien Fontanieu

On savait qu’il souhaitait démarrer fort sa série, mais on ne pensait pas que cela se passerait de cette façon : contre son ancienne équipe et son rival dans la course au MVP, James Harden a été très clair sur ses intentions.

Peut-être que le score final était un peu sévère, et encore. Quasiment trente points d’écart, alors que les deux équipes tenaient le regard à la pause ? Difficile de parler de branlée. Cependant, c’est bien le sentiment qu’on avait, en quittant ce Game 1 opposant Rockets et Thunder, en direct du Toyota Center. Peut-être était-ce à cause de la méforme de Russell Westbrook, un peu hésitant et surtout maladroit dans ses initiatives. Peut-être était-ce à cause de Nene et Clint Capela, soudainement transformés en intérieurs dominants alors qu’OKC devait justement remporter la matchup des raquettes. Peut-être était-ce aussi à cause de l’avalanche dirigée par Patrick Beverley et ses potes, lorsque la seconde période se transformait en match à sens unique et le public passait son temps à hurler sur les exploits de leurs soldats. Ou bien peut-être était-ce à cause des cadres du Thunder qui étaient particulièrement pétrifiés ce dimanche soir. Oui, pour ces raisons et tant d’autres moins importantes, on ne pouvait s’empêcher de taper une grimace devant l’écart de niveau. Un seul match, on se répétait avec fatigue dans la lumière du lundi matin parisien. Mais en retournant les interrogations dans tous les sens, le sentiment restait le même.

Et puis soudain, le déclic. Là, pas de peut-être, car une évidence. Une notamment déclenchée par un move électrique, ponctuant la terrible soirée d’Enes Kanter en déplacement. Obligé de défendre en isolation sur James Harden, l’intérieur respectait son statut de grand cadenas en se faisant littéralement balader par le barbu de Houston. Danse du cobra comme dirait l’autre, sauf que la flûte était une balon orange. Une séquence qui permettait au gaucher des Rockets de taper sa fameuse célébration du cuistot, après avoir humilié un adversaire direct balle en main. C’est certainement ce déclic qui faisait du sentiment initialement expliqué une piste compréhensible. Harden était tout simplement trop fort hier soir, comme c’est arrivé bien des fois cette saison. Et pas fort dans le sens uniquement numérique, lui qui aurait pu nettement mieux tirer, notamment à distance (0/6 pour commencer). Non, c’est dans sa gestion méticuleuse des attaques que James était un level au-dessus. Sans avoir à exploser son rythme, sans avoir à forcer son jeu, sans être tenté par une tendance nocive. Maladresse extérieure ? Punition dans la raquette du Thunder. Doublette défensive sur moi ? Caviar pour un copain démarqué. Il y avait quelque chose de l’ordre de la domination sereine, comme si Harden était sûr et certain qu’il était un cran supérieur aux autres. Un seul match, on se répétait en secouant la tête, mais quel match de sa part.