Russell Westbrook est fâché : “Les gens et cette histoire de triple-double, ça commence à me soûler”

Le 15 déc. 2016 à 17:27 par Bastien Fontanieu

Source image : ESPN

En sortie de défaite mercredi soir à Utah, le meneur du Thunder s’est offert une petite envolée lyrique en priant à la communauté basket de le laisser tranquille : les triple-doubles c’est sympa, mais trop en parler ça devient relou.

Il est vrai que, parmi les sujets les plus évoqués et discutés sur ce début de saison, la folle série statistique de Russell était au top des charts, devant les débuts de Jojo Embiid ou l’attaque de Golden State. Désormais, un match de Westbrook est devenu une sorte de course numérique, un compte-à-rebours du trois fois dix qui excite ses plus grands fans. Fera-t-il un nouveau triple-double ? Et en combien de quart-temps ? Peut-il réaliser un trois fois vingt ? Où se place-t-il par rapport à Oscar Robertson ? Chaque jour de ce début de saison régulière a été bercé par les performances irréelles du numéro 0, qui défiait l’histoire en enchaînant les TD comme des lay-ups main droite. Le problème, c’est qu’avec deux matchs perdus consécutivement cette semaine et deux soirées terminées sans triple-double pour Westbrook, les questions des journalistes locaux ne se sont plus tournées vers l’aspect collectif du jeu mais plutôt sur cette barre historique qui n’a pas été validée. Alors que de nombreux fans et analystes se demandent s’il pourra tourner en TD tout au long de la saison, Russell n’en a tout simplement rien à foutre et a profité de l’occasion pour remettre les points sur les i. Ambiance tendue, message reçu.

“Franchement, les gens et cette histoire de triple-double, ça commence à me soûler. On pense que si j’en n’obtiens pas un, c’est quelque chose de majeur. Et quand j’en fais un, c’est important. Si on pouvait juste me laisser jouer… Dans le cas où j’en fais un, j’en fais un et c’est tout. Si ce n’est pas le cas, ce n’est pas le cas. C’est comme ça. Je m’en fous en fait, pour la 100ème fois je le répète, je m’en fous. […] Honnêtement, tout ce qui m’importe c’est de remporter des matchs. Toutes ces histoires de chiffres là, ça veut dire que dalle pour moi.”

On a d’ailleurs vu, face à Boston il y a quelques jours, que cette fameuse barre du trois fois dix n’était pas aussi primordiale pour le coup, une évolution dans le jeu de Russell quand on sait qu’il aurait probablement forcé ce TD il y a encore peu de temps. A la bourre au niveau des passes décisives, et alors qu’il était sur le point de se rapprocher un peu plus de Wilt Chamberlain dans le tableau all-time des plus longues séries de matchs en triple-double, Westbrook n’a pas forcément cherché à gratter ses caviars mais s’est plutôt concentré sur l’objectif principal, qui était de remporter le match. Et avec un money-time largement dominé par le phénomène, la défense des Celtics était obligée de rendre les armes puis de s’incliner à la Chesapeake Arena. Du coup, le message n’avait peut-être pas assez bien résonné dans les coulisses de la Ligue, mais il était plus clair que jamais : tout ce que je veux c’est la gagne, on s’en fout si c’est avec un 50-15-15 ou un 13-8-6. Ce que Russell ne pourra cependant empêcher, c’est cette fascination générale devant un joueur capable de réaliser des TD aussi aisément, dans une ère où les joueurs défiant l’histoire sont extrêmement nombreux. On s’agrippait aux Warriors tous les soirs l’an dernier, pour voir s’ils allaient taper le 72-10 des Bulls de 1996, cette saison la target préférée des fans est Westbrook et sa saison en 30-10-10. C’est peut-être chiant pour lui, mais il faudra faire avec car c’est bien là ce qui fait sa popularité.

Rien ne vaut une bonne victoire du Thunder avec un Russell Westbrook en triple-double, le meneur sera le premier à l’avouer. Mais lorsqu’il perd ou qu’il ne dépasse pas la barre du trois fois dix ? L’intéressé dit de laisser tomber, ses fans ne pourront cependant s’empêcher de s’exprimer. Deal with it, Russ.

Source : ABC News