“Klay Thompson est le deuxième meilleur joueur du monde” : la NBA est de retour,Charles Barkley aussi

Le 26 oct. 2016 à 20:34 par Tarik

Klay Thompson - Charles Barkley
Source : YouTube

Depuis que Charles Barkley est à la retraite, il enflamme les micros de la télévision américaine chaque fois qu’il le peut. Les spotlights lui manquent, c’est certain, alors Sir Charles en fait des caisses dès qu’on le sollicite. Ses envolées n’empêchent pas qu’au milieu de son show, le dreamteamer lâche parfois des choses très sensées… Klay Thompson peut en témoigner.

Hier soir, ce bon vieux Chuck a lâché un pic au double effet kisscool, à la fois élogieux pour l’un et offensif pour l’autre. Aux micros de la chaîne TNT, Barkley a mis le feu aux poudres à quelques minutes du coup d’envoi de la nouvelle saison en déclarant que parmi les Splash Brothers se trouvait le “deuxième meilleur joueur au monde” et il ne pensait pas à Stephen Curry. En décorant Klay Thompson de ce titre, Sir Charles place un coup de fesses comme il en a le secret (comme à l’époque où il allait au rebond offensif) pour envoyer dans les tribunes tous les autres patrons de la Ligue. Oubliez donc Steph’ Curry, Kevin Durant, Kawhi Leonard, Damian Lillard ou Russell Westbrook… Le meilleur après LeBron James, selon Chuck, c’est Klay. Et seulement après le numéro 11 de Golden State (qui, selon notre expert, jouit d’un avantage offensif décisif sur son prédécesseur, ce qui n’est pas faux), il choisirait l’ailier des Spurs. Depuis plusieurs années déjà, le légendaire ailier fort (des Sixers, Suns, puis Rockets) forme un duo d’analystes avec l’ancien meneur de Houston, et double champion NBA, Kenny Smith. Ce dernier ne manque jamais de rebondir sur les provocations du MVP 1993. Kenny rétorque donc que Charles a du, sans le vouloir, oublié la nouvelle recrue des Warriors dans son classement. “Nope” dément immédiatement l’intéressé ajoutant que l’ancienne star du Thunder venait “après ces gars là”. Vous l’avez compris, le “KD Bashing” est en pleine forme et ne risque pas de se calmer. Barkley n’a jamais été tendre avec Durant et ses propos sont dans la juste ligne de ce qu’il avait déjà dit dans le passé concernant le MVP 2014. Ceci vient juste avant le début des hostilités et la correction infligée par les Spurs 129-100 pour le match d’ouverture… On peut donc lui reconnaitre une certaine cohérence, mais pas que.

Les faits tout d’abord, car ce sont eux qui permettent d’y voir plus clair : Klay Thompson est un joueur de 26 ans qui tourne à 18,4 points en 5 saisons et à 20,7 sur les trois dernières, le tout en 32 minutes de moyenne à 45% aux shoots, 42% à trois points et 85% aux lancers (relire une deuxième fois si besoin). Double All-Star et deux fois sélectionné dans la troisième équipe type du pays, le CV de l’arrière a fière allure. Et on pourrait ajouter la mention “candidat très sérieux à la direction”, car depuis son arrivée en NBA, Klay doit partager la gonfle avec un meneur brillant mais adepte du shoot en première intention. Qu’on se le dise, le fils de Mychal serait la première option offensive dans près de 90% des autres équipes de la Ligue. Ce qu’il n’a jamais été (pleinement) à Golden State et le sera encore moins cette saison. Le plus grand perdant du changement d’adresse de KD, ce n’est pas Russell (qui tentera de signer une saison à la Big O) mais bien Klay Thompson. Avec l’arrivée de l’ancien numéro 35 d’Oklahoma, Klay a été relégué à la troisième position au moment de passer à table. Alors même qu’il se serrait déjà la ceinture et que beaucoup (dont Chuck) affirmaient que le swingman formé à Washington State était sous-exploité derrière l’appétit du chef Curry. Pour les plus pessimistes, rappelons que Thompson (malgré ou grâce à Steph’, c’est selon) a trouvé la place pour poser quelques performances qui créditent les compliments du grassouillet commentateur de TNT : Klay détient le record pour le plus grand nombre de points inscrits en un seul quart-temps (37), ainsi que le record (qu’il partage avec son acolyte de la Dub Nation) du plus grand nombre de trois-points réussis lors d’une campagne de Playoffs (98), mais également le record du plus grand nombre de trois points réussis dans seul match de PO (11). Tout ça pour rappeler que le protégé du gros Charles n’est clairement pas un joueur de second choix. La lumière braquée sur les deux autres superstars qui partagent le cinq avec lui est telle, qu’on a tendance à l’oublier. De là, à le placer juste derrière le LeBron ? C’est osé mais pas si grotesque que ça…

En 2014, quand Klay demandait le pactole avant d’accepter une prolongation de quatre ans pour 70 millions, beaucoup avait crié au scandale. KT avait alors répondu en scorant plus de 40 points au match suivant. Depuis, le titre NBA, plusieurs prestations très solides (et l’envolée du salary cap) ont fait taire toutes les critiques. À 17,5 millions la saison, on peut même penser qu’il est aujourd’hui sous-payé, et qu’il forme avec Curry, le backcourt au meilleur rapport “qualité-prix”.

Source : USA Today