Il était une fois… le jour où Bill Russell tapa une crise pour être payé un dollar de plus que Chamberlain

Le 25 août 2016 à 16:43 par Giovanni Marriette

Bill Russell

La NBA regorge d’histoires savoureuses depuis sa création et n’a pas attendu LeBron James, DeAndre Jordan, Latrell Sprewell ou Kevin Durant pour nous offrir des situations rocambolesques faîtes de “Decisions”, de retournements de veste, de familles à nourrir ou de zones de confort. On revient aujourd’hui sur une anecdote parmi tant d’autres dans la carrière de l’immense Bill Russell, quand les égos de certains NBAers étaient déjà aussi oufs que leurs skills…

Nous sommes en 1965 et les Celtics sont au cœur de la plus grosse domination de l’histoire en terme de titres. Huit bagues consécutives, glanées en grande partie sur les épaules d’un certain Bill Russell, quintuple MVP et présentant des moyennes en carrière de plus de 15 points et… 22 rebonds. Petit bonheur des fans de l’époque, le grand Billou possède lors de ces folles sixties un concurrent sérieux au poste de pivot et pour la place de meilleur joueur de la Ligue. Un certain Wilt Chamberlain, quadruple MVP et auteur notamment pour sa part d’une saison à plus de 50 points et 25 rebonds par match (comme Russell Westbrook la saison prochaine, rien d’exceptionnel) et de moyennes en carrière culminant à 30,1 points et 22,9 rebonds, avec en point d’orgue ce fameux match à 100 points un soir de mars 1962, alors qu’Andre Miller fêtait alors tout juste l’obtention de son permis de conduire.

Chamberlain/Russell, Russell/Chamberlain, un duel qui rythma donc les années 60, Wilt étant considéré comme l’arme ultime en attaque alors que Bill Russell semblait être le seul homme sur terre capable de le freiner et qu’il était de surcroît mieux entouré que son adversaire pour aller gagner des titres…

Ce qui nous amène tranquillement à notre histoire du jour, à une époque où les billets verts pouvaient encore se compter à la main -ou presque- lorsque les contrats étaient signés. Nous sommes en 1965 et après avoir vu ses stats baisser honteusement de 50 à 34 points et de 25 à 22 rebonds par match, Wilt Chamberlain aka l’homme aux 20 000 conquêtes (soit 19 338 de plus que John-David de Secret Story) s’en va signer un joli contrat de 100 000 dollars l’année, l’équivalent jadis d’un véritable trésor à la Mike Conley. Sauf que Bill Russell ne l’entend pas de cette oreille et  estime que contrairement à Wilt, il a déjà prouvé qu’il était capable d’offrir des titres à sa franchise et que les 70 000 balles offerts par les Celtics sonnent dans sa tête comme un beau foutage de gueule. Résultat des courses, le 25 août 1965 les C’s offriront à Bill un contrat à 100,00…1 dollars, ce dernier doll’z symbolique permettant du coup au pivot de se sentir récompensé à la hauteur de son talent et de contribuer par la suite à offrir quatre titres de plus à Boston, tandis que Chamberlain ramera pour terminer sa carrière avec “seulement” deux bagues sur lesquelles ne cracheraient tout de même pas certains joueurs, n’est-ce pas messieurs Paul et Anthony. Une histoire d’égo parmi tant d’autres qui auront contribué à faire des années 60 une époque légendaire pour la NBA, grâce à la gloutonnerie de quelques légendes de ce jeu.

Un dollar pour satisfaire un homme à fort caractère et s’assurer quelques années de prospérité en plus, voilà qui fût sans conteste l’une des décisions les plus judicieuses de l’histoire de la Grande Ligue. L’histoire ne nous dit pas encore si c’est ce même dollar qui a amené Pat Riley et Dwyane Wade à se chiffonner, mais force est de constater qu’il faut parfois satisfaire ces messieurs les divas et s’asseoir sur son honneur. On espère en tout cas que quelques GM actuels auront l’intelligence de raisonner de cette manière… car on rappelle que Matt Bonner n’a toujours pas de contrat et qu’il ne doit pas valoir beaucoup plus qu’un dollar aujourd’hui. Le message est passé.

Source image : youtube – LakersDynasty