Slick Watts fête ses 65 ans aujourd’hui : main sur le cœur et headband de travers pour une icône du swag

Le 22 juil. 2016 à 17:43 par Giovanni Marriette

Ce nom ne vous dira peut-être rien. Sauf que Donald Earl Watts, aka Slick Watts, fait bien partie de ces mecs qui auront apporté en leur temps un vent nouveau dans la Ligue. Non pas un geste technique à la Jabbar ou Isaiah Rider, ni un business plan à la David Stern, mais plutôt une façon d’être et un accessoire devenu par la suite le meilleur ami de biens des NBAers…

Nous sommes à l’été 1973 et la NBA ne le sait pas encore mais elle va voir débarquer en son sein un drôle de personnage. Le genre de joueur qui ne révolutionnera pas les rankings historiques de la Ligue mais qui mettra néanmoins un bon gros coup de pied dans la fourmilière. Cet homme c’est Donald Earl Watts. Plus connu sous le sobriquet de “Slick” (slick = lisse) pour faire honneur à la perfection d’un crâne qui ne laisse aucun veuch s’imposer, le petit meneur (1m85) à peine sorti de l’université de Xavier en Louisiane ne sera pas drafté mais réussira quand même à trouver un spot du côté de Seattle et des Sonics, grâce à un petit piston des familles qui ne fait jamais de mal lorsqu’il se présente (son coach à Xavier était le cousin de Bill Russell, à l’époque head coach et GM des Sonics). Également connu pour être l’une des légendes du pays en matière de streetball, la carrière NBA de Slick Watts ne sera longue que de six saisons à cause de blessures à répétition mais celui qui est alors un retraité de 27 ans s’en va à l’époque avec les titres de meilleur passeur et meilleur intercepteur de la Ligue en 1976, une présence dans la All-NBA First Team cette même année et le Citizenship Award car le bonhomme mettait un point d’honneur à rendre à la rue et aux minorités ce que ces dernières lui avaient donné pour en arriver là. Seules ses moyennes aux lancers seront en fait sujettes à moquerie durant sa courte carrière mais ses 59,7 % sur la ligne sont bien peu en comparaison de ce qu’il apporta en retour à la Grande Ligue, sans même le savoir qui plus est.

Car si l’on parle aujourd’hui à droite et à gauche de Slick Watts ce n’est pas pour ses performances sur le terrain, pourtant solides, mais plutôt pour ce style qu’il emmena avec lui en 1973. Un crâne chauve habillé d’un bandeau. Et un bandeau soigneusement posé de travers, en mode pirate mais terriblement stylé. Le genre de chose qui passerait inaperçu aujourd’hui mais qui doit bien trouver sa source à un moment donné de la grande histoire de la NBA. Et sa source se nomme donc Slick Watts puisque le meneur des Sonics fut le premier à démocratiser ce fameux headband, bien avant Allen Iverson, bien avant le headband game de LeBron James en 2013. Et si Papy et Mamie se rappellent davantage de Wilt Chamberlain lorsque l’on évoque le bandeau, vous leur répondrez que l’ami Watts est évidemment arrivé quelques années plus tard, mais si Wilt l’arborait fièrement dans les années 60, Slicky en a pour sa part fait une véritable mode. Une mode d’ailleurs reprise par bon nombre de joueurs NBA aujourd’hui, peut-être grisés par le dress code imposé il y a quelques années par David Stern et de nos jours parfois beaucoup plus thugs sur le terrain qu’en dehors.

Et pour faire honneur à Slick Watts, rien de tel qu’un starting five de têtes à bandeau, avec ce qu’il se fait de mieux aujourd’hui en NBA avec un tour de tête pour empêcher les trop gros boulards de s’enfuir.

  • Isaiah Thomas : le headband fait partie intégrante de l’équipement du lutin depuis sa Draft et on le reconnait grâce à ça. Un peu plus petit que Slick mais même état d’esprit playground sur le terrain, même sourire et même handle. Cerise sur le bandeau, Isaiah a retrouvé à Boston d’autres adeptes du délire avec Jae Crowder ou Kelly Olynyk par exemple. Mais pour eux ça ne compte pas, car c’est VRAIMENT pour leur tenir les cheveux.
  • Jason Terry : on en parlait pas plus tard qu’hier, le Jet est au chômage actuellement mais son bandeau, couplé à son surnom de bégey et ses célébrations font de lui l’un des meilleurs VRP pour le port du headband. Ne reste plus qu’à lui trouver une franchise pour ses derniers vols…
  • Carmelo Anthony : depuis 2003, Carmelo n’a jamais lâché son bandale, même lorsqu’il arborait de délicieuses tresses plaquées et qu’il évoluait aux côtés de l’une des bandes les plus dégénérées du basket moderne. Quand on pense au headband en NBA, la te-tê de Melo nous apparaît de suite, présence obligatoire donc dans ce cinq.
  • LeBron James : tout comme sa calvitie et la légende qui voudrait que chaque année son bandeau soit de plus en plus grand pour cacher le vide capillaire, le headband de LeBron fait partie de son histoire, notamment depuis ce fameux soir de juin 2013 où, délesté de son accessoire fétiche… il rentra en transe pour botter le cul des Spurs avant que Ray Allen ne se charge de donner l’assaut final. Quand LeBron James prendra sa retraite, nul doute que son headband coûtera très très cher aux enchères…
  • DeMarcus Cousins : lui non-plus ne se sépare jamais de son meilleur ami, sauf quand c’est pour le balancer de rage. Un mal pour un bien puisque l’on se dit qu’il vaut mieux ça plutôt que de le voir entarter ses adversaires.

Mentions honorables à d’autres headband guys : Rajon Rondo et Mike Conley à la mène, Bradley Beal pour envoyer de la brique, Paul Pierce et Vince Carter pour la caution old-school, Josh Smith et Corey Brewer pour le QI, Andy Varejao et Zach Randolph dans la peinture, sans oublier Jordan Hill et Chris Copeland pour vendre du shampoing.

Les joueurs ci-dessus sont donc parmi les plus grands successeurs de Slick dans la catégorie swag et accessoires. Si l’ancien meneur des Sonics n’avait pas balancé cette mode dans les années 70, Isaiah Thomas et Jason Terry auraient peut-être la coupe d’Iman Shumpert, Melo celle de Lou Amundson, LeBron James se serait fait des implants et DeMarcus Cousins aurait jeté l’un de ses coéquipiers dans la foule à la place du bandeau. On souhaite donc un heureux anniversaire à l’un de ceux qui aura malgré lui fait bouger la sphère NBA et qui est encore aujourd’hui une référence aux States malgré une carrière écourtée. Happy-B Slicky, et on te le souhaite la main sur le cœur et le bandeau sur la tête. De travers bien sûr.

Source image : wattsbasketball.com