Profil Draft 2016 : Gary Payton II, le fils de Papa donc un gros coeur avec les doigts

Le 21 mai 2016 à 13:03 par David Carroz

Profil Draft Gary Payton II

Lorsqu’on a regardé les blazes des mecs qui se présentaient à la Draft, notre œil a immédiatement été attiré par un nom célèbre et ô combien symbolique chez TrashTalk. On parle bien entendu de Gary Payton II, le fils de notre idole. Présentation de celui qui sera notre favori de cette cuvée, peu importe là où il atterrira.

Profil

> Âge : 23 ans. Né 8897 jours (24 ans, 4 mois et 9 jours) après Papa.

> Position : Meneur. Comme Papa.

> Equipe : Oregon State University. Comme Papa.

> Taille : 190 centimètres. Trois de moins que Papa.

> Poids : 83 kilos. Deux de plus que Papa.

> Envergure : 203 centimètres. Plus ou moins celle de Papa.

> Taille de la bouche : Pas de mesure précise, mais bien moins grande que celle de Papa.

> Statistiques 2016 : 16 points à 48,3% dont 31,9% du parking, 7,9 rebonds, 5 passes, 2,5 interceptions et 2,3 pertes de balle en 34,4 minutes.

> Comparaison : Malheureusement pas Papa, Markel Brown étant la référence évoquée ou encore Cuttino Mobley. Des noms moins prestigieux.

> Prévision TrashTalk : Second tour, bien loin de Papa.

Qualités principales

# Explosivité et dynamisme

Physiquement, Gary Payton II n’a rien d’un phénomène. 1m90, 83 kilos, on a connu des joueurs plus impressionnants, même à la mène. Pour autant, sa carrure est solide et il dispose d’une belle allonge pour sa taille. Surtout, ses qualités athlétiques et son explosivité donnent l’impression qu’il est bien plus costaud et grand que ses mensurations le laissent penser. Très dynamique, il semble monté sur ressort et il est capable de sauter de partout, en prenant appui sur n’importe quel pied sans que cela n’altère sa hauteur ou sa vitesse pour bondir. D’où une belle capacité à finir au cercle, que ce soit seul sur une pénétration ou après une passe lobée. Sa détente fait également des ravages sans élan ce qui lui confère la possibilité de scorer près du cercle grâce à cette qualité athlétique. Mais c’est principalement en contre-attaque que son explosivité est mise en avant puisqu’il est très rapide, avec ou sans la balle, et qu’il est capable de filer au panier pour ponctuer la moindre opportunité de fastbreak. La ligne droite est toujours le chemin le plus court vers le cercle, et il le sait, quitte à prendre quelques contacts qu’il ne craint pas. Ce qui ne l’empêche pas non plus de savoir changer brusquement de direction grâce à des crossovers ou des dribbles dans le dos.

# Potentiel défensif, le fils à Papa

Les chiens ne faisant pas des chats, Gary Payton II possède énormément d’instinct en défense, ce qui vous rappellera forcément Papa. Il anticipe bien, coupe les lignes de passes avec ses mains rapides et agiles, de quoi tourner à 3,2 interceptions pour 40 minutes. Toujours en mouvement, il tente de gratter la balle le plus souvent possible et il arrive même à l’arracher des mains de ses adversaires grâce à des paluches solides lors des contacts avec la gonfle et beaucoup d’instinct. Si individuellement il manque parfois de constance sur le porteur, il a les capacités pour devenir un excellent chien de garde. D’un point de vue collectif, il sait comment se positionner par rapport à ses coéquipiers et maitrise les rotations, ce qui lui permet également d’être un contreur plus qu’honnête en second rideau. Sur pick and roll, sa carrure et son allonge ainsi que sa vitesse de pieds lui permettent de vite se remettre après un écran et de gêner son adversaire pour contenir les pénétrations.

# Rebondeur hors norme pour son poste

On l’a vu, Gary Payton II est explosif et dynamique, et il met à profit de telles qualités pour être un excellent rebondeur. Avec 9,4 prises pour 40 minutes, il est le deuxième meilleur arrière parmi ceux qui se présentent à la Draft. S’il gobe autant le ballon, c’est parce qu’il aime se mêler à la lutte et qu’il box out avec entrain défensivement. Si on rajoute de l’instinct et un bon sens de l’anticipation, on tient là de beaux ingrédients pour récupérer les échecs au tir, y compris les siens puisqu’il n’hésite pas à suivre son ballon. Dans le trafic, il est solide et il est dur de lui arracher la gonfle des mains lorsqu’il a mis le grappin sur un rebond. En attaque, il surgit depuis le périmètre et paie de nombreux putbacks, toujours présent là où va la balle.

Défauts majeurs

# Pas un vrai créateur, ni pour lui, ni pour les autres

L’un des gros soucis de Gary Payton II, c’est qu’il n’est pas un véritable créateur et que son jeu fait plus penser à celui d’un combo guard qu’un véritable meneur. Son dribble n’a rien d’exceptionnel et il se contente de mouvements basiques, quand il ne le coupe pas trop tôt. Il ne change pas assez de rythme, en particulier sur ses pénétrations où il manque d’un instinct de tueur pour aller au bout avec plus de régularité, malgré ses qualités de finisseur. Concernant son shoot, il n’a rien d’exceptionnel depuis le parking, ce qui se confirme également à mi-distance où il est un médiocre jump-shoter. Il a donc du mal à se créer des situations en isolation, surtout qu’il ne s’écarte pas suffisamment de son adversaire. Sa mécanique est à revoir et il ne s’élève pas assez pour dégainer. Concernant sa finition, son flotteur est assez dégueulasse, forcé – comme de nombreux shoots – et peu fiable. C’est d’ailleurs toute sa sélection de tirs qui est à revoir, et même sa prise de décision. Parce que envoyer un parpaing à mi-distance en début d’horloge avec son adresse, c’est interdit. Trainer pour servir son intérieur sur pick and roll, idem. Oublier les mecs dans le corner pour prendre un tir casse-croûte, pas toléré. Le mec ne sait toujours pas que sur une pénétration, il est possible ensuite de ressortir le ballon. Il manque d’instinct lorsqu’il s’agit de faire circuler la balle sur attaque posée, avec un mauvais timing. En gros, il peut vite se mettre à jouer tête baissée ce qui ne lui permet pas d’analyser ce qui est le mieux pour son équipe. Un vrai problème, surtout que sa lecture du jeu devrait être plus rapide. Pourtant, il sait le faire, car lorsqu’il joue bien le coup, Gary Payton II peut être un très bon porteur sur pick and roll par exemple pour alimenter le joueur qui roule ou un shooteur côté faible de la défense. Il dispose d’une bonne vision du jeu. Mais il peut largement et doit donc améliorer ses qualités de meneur car il y a du potentiel. En transition, on a déjà vu qu’il excellait comme finisseur. Il peut aussi servir de bonne rampe de lancement puisqu’il lâche rapidement la gonfle pour donner du rythme aux offensives. Au final, on attend plus d’acquis chez un meneur de 23 piges qui doit s’appliquer à faire les choses simples. Est-ce la raison ou la conséquence du fait qu’il n’était pas toujours le premier porteur de balle dans son équipe ? On mise malheureusement sur la première option. Enfin, et là est tout le drame, Gary Payton II ne se fait pas entendre et manque de leadership. Tout s’écroule autour de nous.

# Régularité en défense

Autre défaut qui nous fait mal, c’est le manque de régularité de GPII en défense. Un sacrilège. A Oregon State, il disposait de beaucoup de liberté dans une défense de zone, bien plus que ce qu’il connaitra en NBA. Ce qui ne l’a pas empêché de paraitre perdu par moment. Oui, nos yeux saignent, mais quand on voit son potentiel, son adversaire direct le battait bien trop souvent. Quand Gary Payton II ne l’oubliait en le perdant des yeux, en mode James Harden. Papa pas content de voir ça, nous non plus, et on ne vous parle même pas des scouts. Des problèmes de constance qu’il doit régler car c’est en défense qu’il pourra faire son trou en NBA, et s’il ne fournit pas assez d’effort, son patronyme ne suffira pas à lui garantir un spot. Sur certaines actions, il ne semble pas assez impliqué et baisse les bras après quelques déplacements d’ajustement pour suivre l’attaquant adversaire, ne lui bouchant pas assez l’accès au cercle. Ou sinon il anticipe pour pouvoir tenter de le cueillir au contre au lieu de le contenir. Ce qui est assez déconcertant car à l’inverse, il ne conteste pas suffisamment les tirs. A croire que seul les chasedown blocks ont de la valeur. On demande ce que Papa en pense ? Il doit être à la limite de le déshériter. Alors quand il le voit se faire prendre sur le premier mouvement de l’adversaire parce qu’il ne réagit pas intelligemment, ou quand il se fait piéger sur les écrans, ça doit bouillir du côté de l’ancien meneur des Sonics. Comment son fiston peut se planter dans le screen avec sa vitesse et sa carrure ?

Conclusion

Passée l’excitation liée au patronyme, Gary Payton II soulève tout de même quelques questions. A savoir qu’à 23 ans, son potentiel n’est pas illimité et que son explosion s’est faite tardivement à Oregon State. Peut-il se faire une place dans une rotation NBA ? C’est possible car même s’il n’est pas au niveau de Papa, ses capacités en contre-attaque et sa défense s’il veut bien se sortir les doigts devraient lui permettre d’être apprécié. Par contre, rien sur le retour des Sonics. Comment ça aucun rapport ?

Source image : USATSI