Kawhi Leonard en mode fâché : 31 points et 11 rebonds, possédé du début à la fin de rencontre

Le 07 mai 2016 à 07:20 par Bastien Fontanieu

Il avait vraiment flingué son Game 2, à la maison devant son public. Frustré par le fait d’avoir causé en partie la défaite des siens, Kawhi voulait se rattraper immédiatement en réalisant un match complet : le bonhomme fût fantastique, des deux côtés du terrain.

Pas vraiment une surprise, quand on sait l’importance de la défense dans l’état d’esprit de Leonard. Pas surpris non plus concernant l’attaque, puisque le Thunder laissait de nombreuses possibilités au All-Star, même si Andre Roberson réalisait un boulot assez efficace sur lui. Hier soir, ce qui a vraiment étonné et impressionné des fans habitués à voir le garçon jouer chaque rencontre comme s’il s’agissait de sa dernière, c’est dans l’agressivité et le combat physique dans lequel il s’est donné, imposant un ton d’entrée pour le reste de son équipe afin de repartir avec la victoire. Il suffisait de le voir arracher un rebond offensif au-dessus d’Enes Kanter, en tirant après être à peine retombé, pour comprendre que Leonard ne déconnait pas ce vendredi. Il suffisait de le voir s’arracher dans le but d’en gober un autre, encore plus crucial puisqu’il donnait une nouvelle chance aux Spurs d’écouler l’horloge avec deux points d’avance, pour réaliser que Kawhi aurait probablement vendu sa tante et ses cousins contre un succès en déplacement. Son dernier match avait été tellement frustrant, tellement hors-rythme, hors-habitude d’ailleurs, que le résultat final en était que plus logique : San Antonio qui l’emporte aujourd’hui sans un Klaw dans ses standards, difficile d’y croire, surtout contre une cylindrée athlétique comme le Thunder.

Mieux encore, et il s’agissait là d’un sacré clin d’oeil pour des fans encore sensibles devant les fantômes du passé, le numéro 2 enfilait les lancers sans trembler dans le money-time, loin des tentatives à Miami en 2013. Quelques pépites laissées en route, certes, mais dans un contexte moins stressant de la rencontre. Hier soir, lorsque les Spurs ont senti le réveil du Thunder et qu’il fallait calmer tout ça avec ses stars, Kawhi a été appelé au poste et a réalisé des merveilles. Lancers provoqués, jab step puis ficelle, un caviar par-ci et un gros rebond par-là, difficile de savoir s’il y a un coin de la Chesapeake Arena que les pompes de Leonard n’ont pas visité, tant son effort était complet sur le terrain. Et encore, là on ne vous parle que d’attaque. Qu’en pense Russell Westbrook, du Défenseur de l’Année ? Pris dès le premier quart-temps et parfois échangé avec Danny Green pour permettre des aides différentes, le meneur d’OKC vivra un petit cauchemar d’orientation sur la mauvaise main ou dans de mauvais spots, comme en témoignaient d’ailleurs ses 10 tirs à trois points tentés sur cette rencontre. Autant dire qu’à San Antonio, voir le marsupial du Thunder dégainer à distance plutôt que de punir à l’intérieur, c’est de l’or en barre. Et c’est là que Kawhi a aussi fait son travail en amont, forçant l’attaque de Billy Donovan à stagner plutôt que de voir le dragster prendre ses aises comme au début du Game 2. Quand on voit la ligne de statistiques du All-Star et surtout son match en direct (21 tirs loupés, 5 balles perdues dont 2 bien clutch), on peut directement jeter son regard en direction de la pieuvre des Spurs. Il fallait qu’un leader se démarque et donne le ton, c’est le plus jeune qui a tiré sa franchise jusqu’au succès : pas vocal, pas bruyant, mais diablement efficace.

31 points, 11 rebonds, à 9/17 au tir, 3/4 de loin, 10/14 aux lancers, 3 passes, 1 interception, 1 contre et 1 pure défense sur Westbrook : il est assez rare de voir Kawhi Leonard s’énerver sur un terrain, surtout avec des gestes amples ou un visage marqué. Hier soir, c’est sans montrer le moindre signe de frustration que l’ailier a déroulé la panoplie complète face au Thunder, ce mode qui a fait de lui un All-Star et une arme fatale des deux côtés du terrain. Pour se débarrasser d’OKC ? Il en faudra encore 2 comme ça, grand minimum…

Source image : USA Today