Les Blazers en Playoffs, c’est officiel : un exploit inattendu, pour un groupe remarquable

Le 07 avr. 2016 à 09:37 par Bastien Fontanieu

Blazers

En battant le Thunder ce mercredi, les poulains de Terry Stotts ont validé leur ticket pour participer aux Playoffs, qui débuteront dans une grosse semaine. L’heure de regarder dans le rétro, sur un parcours exceptionnel, que peu de monde avait vu venir.

Combien, combien ? Combien de personnes avaient annoncé les Blazers en Playoffs en octobre dernier ? Honnêtement, en prenant même les die-hard fans de l’Oregon, les plus purs qui ont bouffé le camp d’entraînement et les déclas de l’automne, combien étaient-ils ? Une dizaine, à tout casser. Peut-être quinze, allez. Dans les coins les plus reculés, une participation intéressante à la bataille pour le huitième spot, certes… mais terminer 6ème minimum et peut-être Top 5 ? Non, évidemment. Ce n’était certainement pas après avoir passé un été chaotique que les fans de Rip City allaient affirmer ne chuter que d’une place, les Blazers ayant fini quatrièmes la saison dernière. On s’en souvient comme si c’était hier, car l’élimination au premier tour contre Memphis était attendue, tellement prévisible. Wesley Matthews qui se pète le tendon d’Achille, tout le monde en fin de contrat, et ce sentiment de devoir tourner une page dans la région à cause d’un plafond collectif touché trop tôt. En l’espace de deux mois, Portland verra son cinq majeur se décomposer quasi-intégralement, chacun trouvant un nouveau toit sous lequel s’abriter : LaMarcus Aldridge à San Antonio, Wesley Matthews à Dallas, Robin Lopez et Arron Afflalo à New York, shit même Nico était envoyé à Charlotte contre des clopes et un paquet de TUC. Un transfert qui lancera une reconstruction éclair, gérée par un copain respecté dans le business.

Olshey, Neil Olshey. Comment les Clippers sont-ils devenus respectables pour la deuxième fois de leur histoire ? Demandez-lui. Après avoir fait ses gammes notamment à Los Angeles, le stratège du Queens s’est installé dans l’Oregon histoire d’aider une autre franchise en quête de titre. Des petits ajustements par-ci, des petites acquisitions par-là, devant une saison qui devait s’annoncer déprimante, Olshey a retroussé ses manches et s’est mis en tête un plan assez couillu : tout blinder sur Damian Lillard, et entourer la star de clos bleus prêts à mourir pour leur équipe. Ainsi, dans les sous-sols de la Ligue mais avec le sourire, le GM a signé des petits contrats et réalisé des échanges bien malins, sur des joueurs remplissant parfaitement ses critères principaux. Mason Plumlee, Al-Farouq Aminu, Maurice Harkless, Gerald Henderson, Noah Vonleh et Ed Davis, six bosseurs silencieux venus aider le précieux Allen Crabbe, qui apporteront leur propre style à un groupe drivé par Terry Stotts. L’ambiance ? Personne ne nous attend, on a une raquette affligeante, mais personne ne va bosser plus dur que nous. Per-sonne. Et soir après soir, justement, ce sont bien les Blazers qui surprendront la Ligue, avec des victoires arrachées au coeur. De novembre à avril, de Portland à Miami, chaque semaine verra une victoire de Rip City dans un registre simple, celui de l’envie. Comme ces deux dernières rencontres, avec Harkless brillant dans un premier temps, et Aminu parfait dans un second. Des scoreurs prévisibles ? Non. Mais des soldats prêts chaque soir à aider leur équipe ? Oui.

Et évidemment, il fallait bien un chauffeur de luxe pour driver une machine pareille. Souvent critiqué pour ses lacunes défensives, son contrat pharaonique signé l’été dernier et d’autres joyeusetés, Damian Lillard réalisera une saison sublime de leadership à 25 ans. Propulsé immédiatement dans un rôle de franchise player mature, le numéro 0 prendra du poil et des épaules, en guidant les siens vers la terre promise. Des cartons offensifs par-ci, des déclarations justes par-là, Dame aura marqué cette campagne 2015-16 mais pas uniquement statistiquement. Il suffisait de le voir frustré par son absence au dernier All-Star Game pour comprendre l’évolution du garçon sous nos yeux, Lillard mettant tout l’Oregon sur son dos afin de fermer des bouches par brouettes de 16. De même pour ses choix patriotiques, lui qui avait dit non à Team USA avant de réfléchir à ses déceptions du passé, prenant son temps et grandissant tout simplement, pour finalement revenir sur sa décision et dire oui à la bannière étoilée. Un détail ? Peut-être, mais tellement symbolique de son évolution. Celle qui permettra notamment à un C.J McCollum de raser la concurrence pour le titre de Meilleure Progression de l’Année, le sniper complétant parfaitement son meneur dans le jeu offensif. Il fallait ça, aussi, pour que Portland réalise l’impensable : que des visages cachés dans l’ombre s’élèvent dans la lumière, mis en confiance par une structure qui leur convient.

C’est peut-être ça, finalement, l’histoire de ces Blazers 2015-16. Un petit géant à sa tête, des copains déterminés à ses côtés, un coach qui encadre parfaitement le groupe, et le tout saupoudré d’une exquise attitude d’underdog. Portland ne passera peut-être pas le premier tour des Playoffs, mais Portland a réussi sa mission de la saison : tourner la page avec optimisme, en reconstruisant sur des bases solides. Chapeau à toi, Rip City.

Source image : Oregon Live


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