Sam Hinkie se barre des Sixers : jour de gloire à Philadelphie, les tanks sont en berne

Le 07 avr. 2016 à 10:23 par Bastien Fontanieu

Sam Hinkie

Le 7 avril 2016 restera gravé dans les annales -on peut même enlever un n- des Sixers. En effet, après trois années de mariage insupportable avec Sam Hinkie, le General Manager spécialisé en tanking a décidé de quitter le navire.

Choc, stupeur et à la fois délivrance ce mercredi soir, en apprenant que l’homme majoritairement responsable du marasme local claquait la porte. De longues années de frustration, de défaites et d’humiliations ont été ponctuées par un départ soudain, pourtant attendu si on y regarde bien. Car en voyant Jerry Colangelo rejoindre la franchise en décembre dernier, afin d’y apporter sa vision des choses et un minimum de stabilité en tant que boss des opérations basket, on se doutait que le gentil Hinkie n’allait pas apprécier l’arrivée d’un nouveau coloc imposant. Dans le genre partage du pouvoir, difficile pour Sam de se plier aux nouvelles exigences du coin, surtout que l’ombre de Jerry devenait de plus en plus grande sur le GM des Sixers. Ainsi, après plusieurs semaines de rumeurs entourant le fils Colangelo -Bryan- pour reprendre les rennes de la franchise au poste de General Manager, Hinkie a tout simplement enfilé son bonnet de bain et plongé dans la piscine de la fuite. C’est dans une lettre de 13 pages que Sam a tenté d’être le plus transparent possible sur sa situation, évoquant justement le fait que les récents changements à la tête du tank ne le grattaient pas qu’un peu (en plus de 10 kilos apparemment perdus à cause du stress permanent, cet hiver). En même temps, quand tes parents n’étaient pas là pendant quatre ans et que t’as foutu un bordel historique en leur absence, on peut comprendre que tu veuilles te barrer dès leur retour et une fois leur leçon donnée sur ta joue.

Suite aux nombreux changements opérés au sein de la franchise, je ne pense plus pouvoir réaliser de bonnes décisions auprès des investisseurs des Sixers. […] Je dois donc quitter mes fonctions, ce que je fais aujourd’hui.”

Les fans des Sixers ont donc vécu un doux moment de gloire en apprenant la nouvelle ce matin, même s’il existe encore de nombreux passionnés qui ‘trust the Process‘ comme disait Hinkie. Et après tout, on ne va pas forcément leur en vouloir, eux qui vont récupérer Dario Saric, Joel Embiid et un nouveau beau choix de Draft cet été. Les picks accumulés sont tellement nombreux que la flexibilité de Philadelphie reste intéressante, mais il fallait que la deuxième étape passe par d’autres mains et c’est donc probablement dans une alliance père-fils Colangelo que la suite s’opérera. Une bonne nouvelle pour certains, une inquiétude fondée pour d’autres, le CV des deux hommes reste remarquable compte tenu de leur boulot abattu jusqu’ici, mais les Sixers deviendront-ils les Colangelords ou suivront-ils une route saine et ambitieuse ? Quoi qu’il en soit, cela pourra difficilement être pire que le tanking imposé par Hinkie, lui qui aura infligé 47 victoires pour 195 défaites en trois ans, et 28 victoires pour 132 défaites ces 24 derniers mois. Un massacre qui a fait de la franchise locale une punchline référence en NBA, chaque victoire des Sixers étant célébrée comme un titre de champion remporté à l’extérieur. C’est donc avec joie et à la fois tristesse qu’on assistera ensemble au départ de Sam Hinkie, un passionné qui pensait bien faire en lançant une nouvelle mode, mais qui n’aura malheureusement pas validé son Process avec les choix effectués.

Nerlens Noel, Michael Carter-Williams, Joel Embiid, Henry Sims, Luc Richard Mbah a Moute, Alexey Shved, Furkan Aldemir, Hollis Thompson, Byron Mullens, Capser Ware, Thomas Robinson, Brandon Davies, K.J. McDaniels, Jerami Grant, Vasilije Micic, Jordan McRae, Robert Covington, Isaiah Canaan, Javale McGee, Richaun Holmes, J. P. Tokoto, Nik Stauskas, Carl Landry, Elton Brand : la liste est trop longue, mais merci pour tout. Ce fût vraiment un cauchemar.

Source : ESPN

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