30 ans déjà pour Rajon Rondo : on rend hommage au génie, mais alors paie ton coup de vieux…

Le 22 févr. 2016 à 18:17 par Giovanni Marriette

Quand on a vu ça ce matin au réveil, on s’est frotté les yeux une seconde fois. Rajon Rondo a 30 ans. Déjà ? Ouais, déjà. Est-ce son éternelle tête de gamin qui nous laissait penser que RR9 était encore tout jeune ? Peut-être. Quoiqu’il en soit, on allait pas laisser passer l’occasion de fêter l’un des joueurs les plus spectaculaires et originaux de la ligue…

Sorti du prestigieux programme de Kentucky et de la non-moins prestigieuse équipe des Wildcats en 2006, c’est en 21ème position que Rajon est appelé à la barre par David Stern, lors d’une Draft 2006 restée dans les annales (Andrea Bargnani, Adam Morrison, Tyrus Thomas, Shelden Williams choisis respectivement en 1ère, 3ème, 4ème et 5ème position, et la suite est encore plus succulente). Récupérant finalement la casquette des Celtics alors que les Suns le draftèrent à la base, Rajon va vite se rendre compte que son destin a choisi la bonne rue. Et nous aussi… Car si la première saison du meneur est surtout pour lui l’occasion d’asseoir pour un long moment son statut de titulaire, les résultats de la franchise sont mauvais et les vacances se programment ainsi à l’époque dès le mois d’avril. Sauf qu’à l’été suivant…

Sauf qu’à l’été suivant, Kevin Garnett et Ray Allen rejoignent Rajon et Paul Pierce pour former une quadrette de stars dont l’objectif avoué est d’aller chercher une bague. Tout de suite, maintenant. Le natif de Louisville tourne cette année-là à 10,6 points, 4,2 rebonds, 5,1 passes et 1,7 interception et s’il peut représenter pour beaucoup à ce moment-là la quatrième roue du tricycle vert, il ne tardera pas à devenir l’un des chouchous d’un Garden qui verra ses rêves de titre réalisés dès cette saison 2008, grâce à son Big Three mais grâce aussi à un Rondo blessé lors de la finale face aux Lakers mais qui aura tout de même eu le temps de faire kiffer ses fans à chacune de ses apparitions. Champion NBA dès sa première saison en tant que titulaire incontesté, prends ça Chris Paul.

2009 est l’année de la confirmation pour le double R puisque si les C’s roulent sur le début de saison régulière, leur meneur commence à empiler les triples-doubles, une habitude qui deviendra rapidement sa marque de fabrique puisqu’au moment d’écrire ces lignes, l’actuel meneur des Kings pointe tout simplement à 37 (!) TD, ce qui le place aux portes du Top 10 all-time en la matière, à seulement 30 ans on vous le rappelle. Des triples-doubles de mammouths le plus souvent, l’animal n’ayant absolument aucun problème à cumuler par exemple 15 rebonds et 20 passes dans le même match. Des performances à Boston qui lui vaudront d’ailleurs bon nombre de records dans une franchise qui a pourtant vu passer quelques mecs un peu connus, comme par exemple le nombre d’interceptions ou de passes décisives sur une seule saison (en 2010), ou encore celui du nombre de caviars sur un match (24 face aux Knicks, toujours en 2010). Des stats qui font alors entrer Rajon dans la légende de sa franchise mais qui ne la font plus gagner, les C’s échouant l’année suivante en demi-finale de Conf’ face au Magic de Mike Pietrus Dwight Howard et celle d’après en Finale NBA dans une confrontation mythique en sept matchs face aux Lakers d’un Kobe au sommet de son art, après notamment une demi-finale de Conf face à Cleveland qui verra Rondo sortir l’un des plus gros matchs de sa carrière avec 29 points, 18 rebonds et 13 passes…

Les deux saisons suivantes sont celles de l’explosion statistique pour Rajon, qui enchaîne des perfs à faire passer Russell Westbrook pour George Hill. Le genre de match à 18 points, 17 rebonds et 20 assists qu’il nous offrit par exemple en 2012 face aux Knicks, exploit statistique à la hauteur du talent et de la folie du joueur à l’époque. Mais malgré tout, les C’s sont vieillissants et même si RR envoie 44 points (career high), 8 rebonds et 10 passes en Finale de Conf face au Big Three de Miami, les C’s s’inclinent en sept manches face au futur champion et signent ainsi l’arrêt de mort d’une équipe qui n’aura finalement atteint son objectif qu’à une seule reprise…

S’en suivent alors le départ de Ray Allen vers la Floride, une rupture des ligaments croisés qui fera rater à Rajon quasiment une saison entière, puis pour finir les départs vers Brooklyn de Paul Pierce et Kevin Garnett, mettant fin de manière assez cruelle à l’époque bénie du Big Four celte… La saison 2013/14 est un calvaire pour Rajon et en décembre 2014, il rejoint à la surprise générale les Mavericks dans un échange envoyant notamment Jae Crowder dans le Massachusetts. Sauf que les relations avec Rick Carlisle sont conflictuelles et après une énième bouderie du meneur et un énième coup de gueule du sosie de Jim Carrey, l’ancien chouchou du Garden est mis au ban par son coach et se rendra à l’été 2015… aux Kings, rejoignant ainsi DeMarcus Cousins, Rudy Gay et George Karl pour former le quatuor le plus dangereux de ces dernières années d’un point de vue psychologique. Car si l’on se souvient encore de son altercation pas vraiment respectueuse avec un ref il y a quelques semaines, on peut aussi pointer que le bonhomme envoie encore et toujours du lourd statistiquement parlant…

Un flirt finalement loin d’être foiré car si les Kings sont cette année encore bien partis pour regarder les Playoffs à la TV, Rajon est aujourd’hui parti pour aller chercher son troisième trophée de meilleur passeur de la ligue. Trois fois meilleur passeur NBA, meilleur intercepteur en 2010, deux fois élu dans la NBA All-Defensive Team (2010-2011), 37 triples-doubles dont certains rentrés dans la légende, une patate dans le nez de Kris Humphries, quatre All-Star Games et un titre de champion NBA, voilà pour le palmarès de Rajon Rondo, qui rappelons-le n’a que 30 ans.

On souhaite donc un très bon anniversaire à l’un des joueurs les plus spectaculaires mais aussi imprévisibles de NBA, un homme capable d’être un putain de génie le lundi et de retomber dans ses travers quelques heures plus tard. Et finalement, c’est un peu pour ça qu’on l’aime le Rajon.

Des bisous, des bisous

Un aperçu de la carrière de notre héros du jour, avec un son de ouf pour danser dans son salon :

Source image de couverture : beantownBasketball.com


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