Doug McDermott et Tony Snell : petits Taureaux doivent devenir grands

Le 27 sept. 2015 à 20:48 par David Carroz

Alors que l’on vient d’apprendre le forfait de Mike Dunleavy pour le début de saison des Bulls à cause d’une blessure, c’est un premier test à Fred Hoiberg qui se présente pour trouver la rotation qui masquera au mieux cette absence. Tony Snell ? Doug McDermott ? Mirotic ? Si cette dernière option tentée par Thibodeau l’an dernier semble peu probable sous les ordres de l’ancien coach d’Iowa State, ce sont deux des derniers choix de Draft dans l’Illinois qui vont devoir assurer sur l’aile pour les Taureaux.

Tony Snell avait pris le relai de Dunleavy avec brio individuellement l’an passé lorsque le vétéran avait déjà dû laisser ses coéquipiers pendant quelques semaines – tout comme Hinrich et Butler -, alors que Doug McDermott revenait juste de blessure et se contentait des miettes. Par contre, cette période a également coïncidé à la plus mauvaise passe des Bulls (9 victoires, 10 défaites), illustration criante de l’importance de “Thugleavy” dans le groupe. Une situation qui ne peut pas se reproduire pour entamer l’exercice 2015-16. Fred Hoiberg plus axé sur l’attaque misera-t-il sur Snell ou fera-t-il confiance à McDermott dont il dit beaucoup de bien. Quoiqu’il en soit, grosse opportunité pour les deux joueurs de se montrer et prouver qu’ils ont un rôle important à jouer dans la rotation des Bulls

Pour l’instant, les deux joueurs n’ont pas répondu aux attentes placées en eux malgré quelques bons matches pour Snell, une grosse Summer League l’an dernier pour les deux. Doug cherche son shoot alors que sa capacité à scorer doit être son point fort et Snell manque de régularité et est incapable d’avoir un impact en sortant du banc. L’arrivée de Fred Hoiberg était déjà un bon point pour eux tant il leur était difficile de percer sous les ordres d’un Tom Thibodeau qui n’accordait que peu de confiance aux jeunes joueurs et qui préférait s’appuyer sur ses tauliers. Pas facile de jouer libéré et d’être dans les meilleures dispositions dans ce cadre là. Le changement de coach opéré cet été dans l’Illinois avait – entre autres – ce but : donner un nouvel élan à certains joueurs parfois oubliés par “Thibs”. Tony Snell et Doug McDermott font partie de ces éléments de l’effectif dont on attend plus à Chicago. Pourtant, leur potentiel reste intrigant malgré une et deux saisons en demi-teinte, pour ne pas dire pire pour l’ancien de Creighton. Il va falloir maintenant le confirmer et passer à un statut de contributeur au minimum respectable en NBA, et pour cela franchir un palier.

A Fred Hoiberg de leur donner cette possibilité en même temps qu’un temps de jeu plus conséquent. Attention, cela ne signifie pas les envoyer 30 minutes par rencontre sur les parquets, mais gonfler leur effort tout en diminuant celui des titulaires. On touche ici une autre raison de la venue de l’ancien coach d’Iowa : la fin de l’utilisation à outrance des cadres. Faire souffler 5 minutes de plus par match Jimmy Butler et Mike Dunleavy, c’est possible. Et cela ne peut qu’être bénéfique aux Bulls. Il suffit de regarder les Spurs et Warriors, deux derniers champions NBA: Popovich et Kerr n’ont pas tiré sur la corde avec leurs stars et ont su ouvrir leur banc pour que les tauliers soient en forme une fois les joutes des Playoffs entamées. La blessure du banquier chicagoan va accélérer cette intégration de Tony Snell et Doug McDermott dans la rotation, il faut en profiter.

Cette chance, ils doivent la saisir car les cartes sont redistribuées cette année chez les Bulls dont les systèmes vont également évoluer. Si Tom Thibodeau jouait exclusivement avec deux vrais intérieurs et basait ses schémas sur leur présence, Fred Hoiberg est plus dans l’air du temps avec un goût prononcé pour le small ball. Dans ce cas là, le poste 4 n’est plus réservé à un ailier fort de métier et cela offre plus de perspectives pour les extérieurs qui squattaient le banc la saison dernière. On pense en particulier à Doug McDermott ici qui a le profil d’un stretch 4 dans la tendance actuelle. Pas au point de devenir titulaire, mais pour donner des coups de main bienvenus en sortie de banc, en particulier si son apport offensif est conforme à ce qu’il a su montrer en NCAA. Avec seulement un poste 5 pour évoluer dans la raquette, aux côtés de Derrick Rose et Jimmy Butler sur les bases arrières, les deux autres positions sont plus ouvertes, en particulier pour des gars capables de shooter. Parfait pour le blessé Dunleavy bien entendu (41% l’an dernier derrière l’arc), mais très intéressant pour également pour Tony Snell et ses 37% du parking en 2015 et “McBuckets”, même si sa réussite pour sa première saison NBA fût bien loin de ses 45,8% depuis les résidences étudiantes du campus de Creighton. Surtout, cela peut et doit offrir plus de diversité offensive à des Bulls dont le mouvement et la circulation de balle en attaque n’ont pas été les points forts sous l’ère Thibodeau.

Si Doug McDermott peut avoir l’avantage sur Tony Snell de ce côté du parquet avec une plus grande panoplie pour scorer, le troisième année a par contre le dessus sur le sophomore lorsqu’il s’agit de défendre. C’est d’ailleurs pour le voir évoluer dans un rôle de 3 and D que l’ancien des Lobos avait été drafté. S’il a montré par moment qu’il pouvait aussi aller au cercle en plus d’envoyer du 3 points, c’est sur sa capacité à stopper l’adversaire qu’il est attendu, pour continuer dans la lignée des Luol Deng et Jimmy Butler. Sa présence dans un 5 aux côtés de ce dernier et d’un intérieur comme “Jooks” pourrait d’ailleurs permettre à McDermott de s’épanouir avec du soutien défensif, lui qui est petit pour s’occuper des 4 et lent pour lutter face aux ailiers. Les premières semaines sans Mike Dunleavy seront justement l’occasion de voir si Snell et McDermott peuvent avoir les épaules assez solides pour donner cette flexibilité aux Taureaux, qualité qui manquait par le passé dans l’Illinois. L’opportunité aussi de se passer d’une second unit drivée par un Kirk Hinrich dont les beaux jours appartiennent au passé ne gâcherait pas le tout. Avec Aaron Brooks, Tony Snell, Doug McDermott, Taj Gibson (ou Nikola Mirotic) et Joakim Noah, la banc mon aurait plus de gueule que quelques 5 majeurs de la Ligue.

Ces prochaines semaines, les deux joueurs peuvent s’offrir une publicité monstre afin de prouver à leur coach qu’ils peuvent avoir un rôle prépondérant à jouer aux Bulls. Cela serait une chance pour la franchise dont la fenêtre de tir pour un titre ne sera pas illimitée dans le temps avec un Gasol vieillissant, un Jooks usé ou encore un Derrick Rose à la santé fluctuante.

Dans un groupe qui a été reconduit, Tony Snell et Doug McDermott doivent franchir un palier pour s’affirmer comme des recrues à Chicago, celles qui feront basculer Windy City du statut d’outsider en début de saison à celui de favori quand avril arrivera. Sans cela, dur de voir Fred Hoiberg faire mieux que Tom Thibodeau (finaliste de Conférence en 2011) pour entamer son mandat.

Source image : bleacherreport.com et dawindycity.com