Les Bulls se sont tués eux-mêmes : ni l’arbitrage, ni LeBron James ne sont la cause de la défaite

Le 12 mai 2015 à 17:45 par David Carroz

Après la défaite lors du Game 4 sur le buzzer beater de LeBron James, certains ont critiqué l’arbitrage, ayant oublié de donner une faute technique à David Blatt ou ayant rajouté du temps pour permettre aux Cavs de shooter tranquillement. Peu importe que ces décisions aient été justifiées ou non, elles ne sont pas la raison de la défaite des Bulls. Pas plus que l’instinct de killer de LBJ sur ce match. Non, les hommes de Windy City ont eux-même creusé leur tombe.

Se cacher derrière les erreurs d’arbitrage (qui selon la NBA se limitent en plus à une faute non sifflée de Noah sur LeBron James) ou le talent de l’adversaire, c’est un peu facile. Tom Thibodeau n’est d’ailleurs pas revenu sur ces faits de jeu et refuse d’évoquer un potentiel hold-up. Il le sait, ce sont les Bulls qui ont balancé ce match, et pas Cleveland qui a volé une victoire que les hommes de Blatt ont su prendre puisque Chicago n’en voulait pas.

Je ne pense pas qu’il y ait un vol où que ce soit. Je ne pense pas qu’on leur ait volé un match, je ne pense pas qu’il nous en aient volé un. Les matches sont très accrochés et vous devez gagner. – Tom Thibodeau.

Il aurait alors fallu faire passer le message à ses hommes, car les Bulls n’ont pas su remporter une rencontre qui était à leur portée. Après un tir du parking de Tony Snell, ils menaient 68-57 à 42 secondes de la fin du troisième quart-temps. Un avantage conséquent dans une confrontation aussi défensive. Tranquillement installés dans la peau de l’équipe qui dirige le match, ils leur suffisaient de gérer les 13 minutes qui les séparaient d’une victoire qui semblait leur tendre les bras, malgré un jeu offensif parfois digne des plus belles purges de l’an dernier. Le tout face à des Cavs toujours privés de Kevin Love et devant composer avec un Kyrie Irving diminué.

Surtout que rapidement dans le dernier acte, David Blatt laisse reposer LeBron James avant de lancer un dernier run. Pendant ce temps-là, Chicago n’avait qu’à ralentir le jeu, maintenir son avantage. Sauf que les joueurs de Chitown ont chié dans la colle. Non seulement ils n’ont pas été capable de scorer, mais ils ont faibli défensivement, permettant aux Cavs de revenir à égalité avant que LBJ ne retrouve le parquet.

Pourtant, les Bulls avaient déjà eu une piqûre de rappel durant le deuxième quart-temps. Alors qu’ils menaient de 8 points à ce moment du match, ils avaient mangé un sévère 16-0 avant de se remettre en ordre de marche. Mais la leçon n’a pas été retenue, comme à chaque fois cette saison. Une fois de plus, Rose & compagnie ont prouvé leur régularité à être inconstants. Passer un 23-12 dans une période et prendre un 25-16 la suivante, ce n’est pas digne d’une équipe ayant des ambitions.

Tout comme shooter à 35,9% sur les tirs non contestés (source NBA.com) ou 35% dans la peinture (source NBA.com). Merci Joakim Noah (4/12 et des saucisses monumentales à moins de 50 cm du panier), Mike Dunleavy (1/7), Taj Gibson (2/7) ou Nikola Mirotic (1/9). Pau Gasol a beau ne pas avoir brillé lors des Game 2 et 3, sa présence a manqué. Mais là encore, pas d’excuses, les Cavs ont eux aussi leur lot de pépins physiques. Dimanche, le “Big Three” de Cleveland était réduit à un “Big One”, et Chicago lui a servi le match sur un plateau. Il ne s’est pas fait prier pour le saisir, alors qu’il n’aurait jamais dû avoir l’occasion de prendre un shoot pour la gagne si le taf avait été fait avant côté Bulls. D’où des regrets, qui pourraient être bien plus grands dans quelques jours.

Nous avons été comme cela toute la saison. Nous ne sommes juste pas capables de sauter à la gorge des gens, peu importe la raison. Il y a juste trop de possessions offensives sans mouvement. C’est en quelque sorte notre talon d’Achille en attaque. Ce n’est pas une surprise. C’est décevant, mais c’est comme si rien ne devait être facile pour nous. Nous savons que cela va être un combat de chiens, et nous nous attendons à ce que cela se résume au dernier tir. – Mike Dunleavy.

Une sale habitude qui fait que malgré la déception de dimanche, ils n’ont pas paru abattus, tout comme ils n’avaient pas montré une euphorie démesurée après le buzzer beater de Derrick Rose au Game 3. Comme s’ils avaient assimilé que jusqu’au bout, le meilleur et le pire se succéderaient dans cette saison. Le groupe est résistant et assez solide mentalement pour se remettre de la déconvenue, ils l’ont déjà fait par le passé. Mais ils pourraient se passer des re-mobilisations répétées en faisant preuve de plus de constance. Attention à ne pas le regretter très vite, car il ne reste qu’un joker et Cleveland a retrouvé l’avantage du terrain.

Source image : www.chicagonow.com