Bilan 2015, version Suns : jeunesse, discorde et saison morose en Arizona

Le 15 avr. 2015 à 18:06 par Alexandre Martin

Décidément, les Suns n’arrivent pas à trouver le bon rythme et cela dure depuis la saison 2010/2011. Le départ d’Amar’e Stoudemire puis le déclin et le départ également de Steve Nash – pour sa maison de pré-retraite pourpre et or – ont eu raison de la splendeur de cette franchise qui a tant animé la ligue et donné de plaisir aux fans durant les années 2000 avec une équipe pratiquant un basket offensif pur et sans compromis. Aujourd’hui, c’est la soupe à la grimace du côté de Phoenix…

Ce que TrashTalk avait annoncé

En octobre dernier, quelques semaines avant le début de cet exercice 2014/2015, la preview de la saison des Suns envisageait une saison à 46 victoires pour 36 défaites soit un peu moins bien que la précédente et toujours aux portes des Playoffs. Le talent entrevu en 2013/2014 associé au quelques très bons renforts effectués pendant l’été – notamment l’arrivée d’Isaiah Thomas – laissaient même penser que Phoenix pouvait être un candidat au top 8 en cas d’accident de l’une des grosses écuries qui jalonnent l’Ouest de la Grande Ligue.

Ce qui s’est vraiment passé

Etant donné que les Suns ont misé gros sur Eric Bledose à l’inter-saison et avec la bénédiction de Jeff Hornacek, la place de titulaire à la mène a donc été occupée par “Mini-LeBron” pendant que Goran Dragic jouait les deuxièmes meneurs depuis le poste 2 et qu’Isaiah Thomas se voyait attribuer un gros paquet de minutes dans un rôle de sixième homme dynamiteur qui lui va à ravir. Markieff Morris et P.J. Tucker se sont vus confier les ailes de ces Cactus à l’ambition croissante alors que Miles Plumlee a démarré la saison titulaire avant de rapidement se faire pousser sur le banc puis vers la sortie par le sophomore Alex Len. On note aussi que Gerald Green n’a pas réellement confirmé son excellente saison 2013/2014 ni dans l’attitude, ni sur le parquet. Mais le vrai problème, cette saison en Arizona, c’est que la triplette Bledsoe-Dragic-Thomas n’a jamais vraiment trouvé son équilibre. Le jeu des Suns en a largement pâti même si, dans un premier temps, cela ne s’est pas trop ressenti dans les résultats de l’équipe. 12 victoires pour 8 défaites au bout de 20 matches et 28 victoires pour 20 défaites à la fin janvier. A ce moment-là, Phoenix est toujours bien accroché à la 8ème place profitant de la kyrielle de blessures venues affaiblir le Thunder et réussissant à tenir les Pelicans à distance. Mais c’est également à ce moment-là que tout va se gâter et l’avenir à court terme va sérieusement s’obscurcir pour les Cactus. Goran le “Dragon” a de plus en plus de mal à trouver sa place et à accepter son rôle par rapport à celui d’Eric Bledsoe tandis qu’Isaiah Thomas réclame allègrement plus de temps de jeu. L’ambiance dans le vestiaire des Suns va se dégrader à vitesse grand V. Dragic commence à se répandre dans les médias pour exprimer son mal-être, les défaites deviennent plus fréquentes et le Slovène – qui était en fin de contrat – est échangé au soir de la deadline. Il part à Miami contre une paire de boutons de manchettes que Pat Riley comptait jeter de toute façon. Dans le même temps, les dirigeants de Phoenix décident de se débarrasser également de Thomas – qui est apparemment difficile à gérer – ainsi que de Miles Plumlee et Tyler Ennis. Bref, en quelques heures, les Suns ont renouvelé presque la moitié de leur roster et ce ne sont pas les arrivées de Brandan Wright ou de Brandon Knight qui vont pouvoir changer le cours des choses. Car, à partir de là, plus rien ne va véritablement fonctionner. L’équipe n’y arrive plus offensivement, la confiance s’est envolée. S’en suivent : 10 victoires pour 16 défaites sur les mois de février et mars, un collier de matches perdus au mois d’avril pour cette équipe démotivée et ne croyant plus en son potentiel et Phoenix recule jusqu’en 10ème place de l’Ouest pour y finir la saison avec un bilan de 39-43.

L’image de la saison

Goran Dragic + Isaiah Thomas + Eric Bledsoe

Les sourires sont prometteurs mais ça c’était avant la saison… (Image : Media Day/nba.com)

On ne l’attendait pas, il a (un peu) cartonné : Alex Len

Le pivot ukrainien n’avait pas vraiment laissé un souvenir incroyable lors de sa saison de rookie et on ne comptait pas forcément beaucoup sur lui vu que Miles Plumlee avait semblé pouvoir apporter au poste 5. Pourtant, après avoir démarré la saison sur le banc, Len s’est retrouvé titulaire dès la mi-décembre. Il faut dire que Plumlee a vite montré ses limites sur demi-terrain et que Len en a profité pour faire découvrir ses aptitudes aux fans des Suns et à pas mal d’intérieur de la ligue. Il n’a que 21 ans et n’est certainement pas le pivot le plus athlétique de NBA mais il sait se servir de ses 2m15 au rebond ou au contre et il est tout à fait capable offensivement. Alex Len ne sera jamais un monstre des raquettes mais, s’il se maintient en bonne forme physique, il peut devenir un intérieur correct pour toute équipe NBA. Un intérieur qui peut envoyer régulièrement plus de 10 points et plus de 10 rebonds (14 fois cette saison alors que son temps de jeu moyen est de 22 minutes).

On l’attendait au taquet et il a (un peu) abusé : Goran Dragic

Vu qu’il sortait d’une saison splendide – sa meilleure en NBA – récompensée par le titre de MIP, Goran Dragic a très mal supporté le pont d’or fait à Bledsoe pendant l’été. Il a dû se sentir oublié par ses dirigeants (et par son coach) alors que lui aussi était dans sa dernière année de contrat. Cela s’est très nettement senti dans le jeu et les stats du Slovène. 16 points de moyenne par rapport à 20 la saison précédente et 4 passes décisives soit 2 de moins pour un temps de jeu ayant légèrement baissé (de 35 minutes à 33,5 minutes). Moins agressif, l’ami Goran n’a jamais donné l’impression de rentrer dans sa saison. Si on peut comprendre que le joueur n’ait pas apprécié les décisions de ses dirigeants et que cela l’ait un peu bloqué psychologiquement, on pouvait en revanche s’attendre à une bien meilleure saison de la part de Dragic étant donné qu’il va devoir négocier ce qui sera probablement son dernier gros contrat cet été.

La vidéo de la saison

Ce qui va bientôt se passer

Les Suns  n’ont plus qu’un choix au premier tour de la prochaine draft (certainement autour des places 12 à 14) puisqu’ils ont lâché le pick des Wolves à Boston et celui des Lakers à Philadelphie dans le cadre des trades de Brandan Wright et Brandon Knight. Mais Ryan McDonough et Jeff Hornacek ont un roster qui est déjà bien jeune et plutôt talentueux et vont bénéficier d’une grosse marge sous le salary cap (environ 28 millions) afin de tenter de faire venir quelques agents libres ou mettre des échanges sur pied. Gerald Green ne sera vraisemblablement pas conservé alors que les cas Knight et Wright seront certainement examinés de près. L’intérieur a un profil qui intéresse les Suns et devrait donc se voir proposer un contrat. La situation du meneur est moins évidente : il a quitté Milwaukee alors qu’il était en pleine bourre là-bas, il se retrouve à devoir jouer arrière aux côtés de Bledsoe. Voudra-t-il rester en prenant la Qualifying Offer ? Recevra-t-il des offres d’autres franchises ? Les Cactus ont-ils l’intention de s’aligner ? La première quinzaine de juillet promet d’être animée en Arizona ! Toujours est-il qu’aujourd’hui, l’avenir des Suns va s’architecturer autour de l’ossature suivante : Eric Bledsoe, les frères Morris, P.J. Tucker, Alex Len et d’un mélange jeunes/vétérans pour fournir le banc (T.J. Warren, Archie Goodwin). L’objectif est bien évidemment de retrouver les Playoffs avec cette base de joueurs agrémentée de quelques bons éléments comme un arrière de métier et des intérieurs athlétiques et mobiles (quand on vous dit que Brandan Wright a le profil…). On ne peut pas dire que cet exercice 2014/2015 représente une franche progression pour les Suns mais ils ont une base et un projet. Voyons désormais ce qui sera fait cet été…

Source image : Joe Camporeale-USA TODAY Sports


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