Les plus beaux playgrounds au monde ? FX Rougeot les a pris en photo : entretien TrashTalk !

Le 01 juil. 2014 à 17:30 par Bastien Fontanieu

On a tous déjà joué au moins une fois sur un playground. Ses couleurs, son odeur et sa position géographique laisse en nous un souvenir ineffaçable, comme un tatouage indélébile. Le genre de tattoos dont raffole FX Rougeot, créateur du site UnitedBallers.

A la base, la découverte s’était faite sans même rencontrer l’artiste. Probablement par curiosité, ou une de ces journées qui vous font taper un peu tout et n’importe quoi sur Google. Sur ce site au design si particulier -les continents étant modelés avec le cuir qu’on connait- y étaient alors disposés des photos de différents playgrounds, aux quatre coins du monde. Enfin, trois pour être précis. L’Amérique du Sud, celle du Nord, l’Europe et un peu d’Afrique. Un doux mélange qui laissait une ambiance et des images saisissantes, comme un hommage à ce qui nous rassemble tous ici : la balle orange. C’est donc quelques mois plus tard que notre chemin a croisé celui de FX, un passionné comme nous qui a bien voulu répondre à certaines de nos questions afin de mieux expliquer son projet.

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Salut FX ! C’est sympa de ta part de nous avoir contactés autour de ton projet et autorisés cette interview : tu peux te présenter rapidement aux TrashTalkers ?
– Je m’appelle FX Rougeot, j’ai 30 ans, et je suis originaire de Rouen. Je suis dans le milieu du journalisme depuis 2002, j’ai bossé à la Réunion, au Canada, au Luxembourg, et en France, bien sûr. Si on doit parler basket, je joue depuis que ma grande soeur Fabienne m’a mis un ballon dans les mains. Je devais avoir 9-10 ans je pense. La passion ne m’a plus quitté depuis.”

Qu’est ce qui a fait que tu t’es lancé dans une telle aventure : plutôt la passion pour la photo, le basket, ou un peu des deux ?
– J’ai eu un déclic tout simplement, début 2012. J’étais au volant, dans un rond-point, à Thonon (où je bossais), et tout m’est venu d’un coup : l’idée du site, le nom United Ballers, le logo, l’interface du site (la mappemonde en ballon de basket), le concept. Je pense qu’après des années à rencontrer des gens passionnants, jouer au basket sur les playgrounds du monde, réaliser des interviews, prendre des photos, voyager, le puzzle s’est formé. Et United Ballers est né. Ce site réunit toutes mes passions, en fait.”

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Y’a pas mal de monde qui t’a contacté autour de ton projet ? Pour le soutenir, le diffuser,… C’est un sacré boulot quand même !
– Le premier des soutiens vient logiquement de ma famille et de mes amis, parce qu’ils me poussent, m’accueillent chez eux, me remplissent d’ondes positives pour réaliser mon rêve. Et ils n’hésitent pas à me secouer s’ils estiment que j’ai besoin d’être secoué ! Je les remercie du fond du coeur, parce que sans eux, je n’aurais jamais pu réaliser tout ça. Je reçois également le soutien des basketteurs que je rencontre sur les playgrounds du monde entier, ainsi que de certains médias qui sont sensibles à ma démarche. Et puis récemment, United Ballers a franchi une étape supplémentaire, puisque mon projet a été soutenu à hauteur de 4000 euros par le biais d’une collecte réalisée sur le site de crowfunding Ulule. L’objectif de cette collecte était de financer cinq billets d’avions à destination de cinq grandes villes du monde, à savoir Hong Kong, Buenos Aires, Sidney, Yaoundé et Istanbul, afin que j’y réalise de nouveaux reportages. J’ai effectué le premier de ces cinq voyages il y a quinze jours, en Turquie. En une petite semaine, avec mon pote Harry, j’ai réussi à réaliser des reportages photo sur six playgrounds différents. J’ai la chance d’être très bien entouré, et tous ces soutiens donnent encore plus de sens et de vie à cette aventure.”

D’ailleurs concernant ces billets, on voit sur ton site que y’a pas mal de spots en Europe, en Afrique et en Amérique du Nord : tu n’as pas trop eu l’occasion d’aller en Asie ou en Amérique du Sud ? Tu aimerais ?
– Je suis allé il y a un mois au Japon, pour cinq jours, en mission express ! A Tokyo. C’était incroyable. Et totalement imprévu ! A 17h, un dimanche, un pote qui devait s’envoler de Roissy quatre heures plus tard me dit que le prix du billet d’avion a fortement baissé. A ce moment-là, j’étais juste venu le saluer dans Paris. Quatre heures plus tard, j’étais dans l’avion avec lui, direction le Japon ! Le fait de ne pas avoir de domicile m’offre cette liberté de mouvement. Là-bas, j’ai pu réaliser des reportages sur quatre playgrounds. Je me souviendrai toute ma vie de ce moment de plénitude où je me suis retrouvé sur le toit d’un building, à prendre en photo le Jordan Court de Mitake Park, avec la skyline de Tokyo en arrière-plan. Magique ! Je compte sortir tous ces reportages sur le site dans les semaines qui arrivent.”

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Justement, parmi tous les terrains que tu as visité, y en a-t-il un en particulier qui t’a vraiment marqué ? Que ce soit niveau design, histoire ou ambiance.
– C’est une question difficile, parce que forcément, tous les terrains ont leur particularité. Mes terrains de coeur sont à Rouen : à “Saint-Ex” et à Montigny, là où j’ai commencé à jouer. J’ai ressenti beaucoup d’émotion quand j’ai joué au Rwanda, dans le quartier de mon pote Roger, à Gikondo. Sans doute parce que c’était mon premier voyage sur le continent africain. Et puis le cadre était magnifique, avec Kigali et les collines en arrière-plan. Je pourrais en citer beaucoup d’autres, en fait, parce qu’ils sont quasiment tous liés à des rencontres fortes, ou à des voyages très intenses humainement. Si les terrains de Sao Vicente, au Cap-Vert, m’ont marqué, c’est sans doute aussi parce que je les ai découverts grâce à Natty, un ami que j’ai rencontré à Mindelo et qui est devenu comme mon frère. On marchait toute la journée dans la rue, de quartier en quartier, pour trouver des paniers de basket. C’était l’aventure, et on était comme des gosses quand on trouvait des mecs en train de jouer sur un terrain !”

Normal ! Allez on se mouille jusqu’au bout : je crois que tu as flashé une bonne dizaine de terrains en France, lequel est “immanquable” selon toi ?
– Encore, une fois, je vais répondre par rapport à un coup de coeur. J’ai vécu de belles choses personnellement à Lyon, et j’ai rencontré des super mecs sur le playground de Jean-Macé. J’y ai notamment réalisé pour United Ballers l’interview de Ludo, que j’ai rencontré sur ce terrain. C’est une des figures du basket street à Lyon, il a remporté beaucoup de concours de dunks. Ludo, il est monté sur ressorts ! Et puis il y a le playground de Stalingrad, à Paris : parce qu’il est vraiment atypique, sous la ligne de métro, et aussi parce que j’ai eu l’occasion d’y réaliser le portrait d’Antée, qui était vraiment un moment hors du temps pour moi. Récemment, je suis allé au Parc Montcalm, à Montpellier, ainsi que sur le playground de “S1S1F” (Saint-Symphorien), au pied de la cathédrale de Reims. J’avoue que j’ai trouvé les deux spots bien sympathiques. Merci à Syra et Kidd pour les découvertes ! Après… une parole m’avait marqué, dans le documentaire sur Sixto Rodriguez (“Sugar Man”). C’était dans la chanson “Cause” : “Cause the sweetest kiss I ever got is the one I’ve never tasted”. J’avais trouvé ça très poétique, et c’est peut-être cette idée de l’inconnu qui me pousse à vouloir découvrir de nouveaux playgrounds, qui sait ?”

Preach ! En tout cas, merci d’avoir souhaité partager ce superbe projet avec nous ! On peut te retrouver où et comment ? Y’a d’autres projets en vue ?
– Plein de projets en tête, certains dont j’ignore encore l’existence ! Pour me retrouver virtuellement, je suis pas mal actif, via des comptes United Ballers, sur Facebook et Instagram, ce qui me aussi permet de partager mes voyages en temps réel. Et je mets des photos “hors basket” de ces voyages sur mon compte perso Instagram. Sinon, rendez-vous sur un playground, quelque part sur le globe !

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Le basket est partout. Et vous, quel est le plus beau playground que vous avez foulé au moins une fois dans votre vie : celui en bas de chez vous, ou un particulier à des milliers de kilomètres ? Chacun son petit sanctuaire secret…

Merci à FX pour ses disponibilités, et ses belles photos. Un jour on aura un playground TrashTalk, c’est promis !

Source image : United Ballers.


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