[Draft] CJ McCollum : le nouveau Stephen Curry ?

Le 17 juin 2013 à 15:48 par Bastien Fontanieu

Dans une NBA largement dominée par les meneurs et les ailiers-shooteurs aux dimensions affolantes, chaque Draft apport son lot de jeunes pousses aux dents longues, capables de distribuer comme scorer, mener son équipe à la victoire comme défendre. Et dans ces quatre répertoires, CJ McCollum se pose en client sérieux : le meneur de Lehigh est tout simplement le meilleur scoreur de la Draft 2013.

Profil

> Âge : 21 ans. Un peu ‘vieux’ pour certains, assez expérimenté pour d’autres.

> Position : Meneur. Ce sera le vrai challenge de sa carrière.

> Université : Lehigh. En Pennsylvanie pour nos amis géographes.

> Taille : 191 centimètres. Suffisant pour un meneur, petit pour un arrière.

> Poids : 90 kilos. Parfait pour jouer au dur.

> Envergure : 199 centimètres. Bien pour jouer les lignes de passes.

> Statistiques 2013 : 23.9 points, 5.0 rebonds, 2.9 passes, 49.5% au tir dont 51.3% de loin, 1.4 interceptions et 2.7 balles perdues en 31 minutes de jeu.

Qualités principales

CJ McCollum, avant de commencer quelque description qu’il soit, c’est surtout un scoreur. Propriétaire d’un jeu offensif remarquable pour son âge, le garçon est capable de marquer de n’importe où sur le terrain : de sa gestuelle au tir en passant par sa lecture des pick and rolls et des désavantages défensifs de l’équipe en face, sa seule présence sur le parquet représente une menace pour ses adversaires. Il est non seulement capable de marquer dans un registre très ‘Millerien’ en catch-and-shoot derrière de multiples écrans, mais il peut également se créer son propre tir en isolation grâce à une technique affolante balle en main. Son envergure et son corps déjà bien développé lui permettent de finir parmi les arbres dans la raquette, et il a déjà ces deux ou trois petits mouvements de vétéran qui lui permettront d’aller chercher des lancer-francs quand sa gâchette ne répond pas un soir. Un profil très proche de Stephen Curry donc, même si la torche humaine de Golden State possède un tir nettement plus pur que celui du jeune McCollum.

Bien que nous verrons par la suite son problème de poste naturel, CJ devrait vraisemblablement finir meneur dans la grande Ligue. Et de ce fait, quelques qualités de meneur pur font déjà leur apparence. Il peut facilement reconnaitre les rotations défensives pour donner la balle à un intérieur avantagé, et sa lecture des pick and rolls est très avancée : tir à mi-distance derrière l’écran, attirer deux défenseurs pour créer l’extra-passe, trouver le tireur démarquer, le package est complet. Et dans une NBA très nettement orientée sur le PNR, McCollum devrait facilement trouver ses marques dans une franchise en besoin de punch offensif mais en contrôle, pas façon Eddie House.

Dans le registre des petits plus qui font la différence, CJMC ne rechigne pas à la tâche lorsqu’il s’agit de se frotter au rebond. Assez sous-estimé athlétiquement, le meneur lâche volontiers son joueur pour aller jouer des coudes sous les arceaux, et cela se ressent dans sa très bonne moyenne pour un joueur de ligne arrière. Cela lui permet également de lancer des attaques à la Jason Kidd, où son propre rebond enclenche un coast-to-coast dévastateur, une qualité de plus en plus rare de nos jours. Le Kidd des Nets hein, enfin en tant que joueur. Sa défense en un contre un n’est pas exécrable, mais comme souligné dans son profil son envergure et sa lecture de jeu lui permettent de se régaler au niveau des interceptions. Ses longs bras robustes créent près de 2 interceptions par rencontre, et ce sans forcément se jeter tel un pari comme Chris Paul le fait par exemple.

Enfin, en terme de caractère, le garçon est très solide. Certains voient son âge comme un inconvénient, d’autres comme un avantage sur ses autres compères. Il a l’expérience des grands matchs, une certaine loyauté envers une petite université de Pennsylvanie, et il aime prendre les gros tirs quand le match est à la portée de quiconque. Gros bosseur, il progresse chaque année et pourrait vite devenir la révélation de cette cuvée 2013. A moins que…

Défauts majeurs

Le premier sujet d’inquiétude avec McCollum, c’est son poste. En effet, si ses dimensions proposent le profil d’un meneur solide type Andre Miller, son identité rappelle plutôt celui d’un arrière-scoreur tel Monta Ellis. Il devra donc rapidement se faire au jeu instauré par les coachs NBA concernant les point-guards s’il veut devenir un joueur respecté et redouté, car le cas échéant il sera rapidement catalogué gâchette incontrôlable en sortie de banc. Stephen Curry a été le premier à réaliser la transition avec succès après un festival à Davidson, il faudra simplement que le garçon bosse et lise très souvent en plus de prier pour tomber dans une organisation solide qui lui donnera les ficelles du métier.

Son potentiel défensif est là grâce à son combo dimensions + envergure. Mais il reste beaucoup de chemin à parcourir : la NBA propose des meneurs de rêve presque chaque soir, et le jeune McCollum va vite le réaliser. Il sera rapidement mis sur le banc si son intensité défensive n’est pas aussi importante que son effort régulier en attaque. Une triste réalité qui bloque de nombreux arrières au jeu fabuleux, mais dont le sens du dévouement sous leurs arceaux laisse à désirer. Les premiers mois dans la grande Ligue devraient être une belle façon d’avoir un cours particulier chaque soir.

Gravement blessé au pied la saison passée, CJ pourrait effrayer quelques franchises qui souhaitent uniquement des joueurs au passé vierge en terme d’opérations. On a vu ce que certaines histoires pouvaient créer (Jarred Sullinger), mais on nous a souvent rabâché la même histoire et au final d’autres s’en sont sortit (DeJuan Blair).  C’est également la même question concernant son âge : la mode est au recrutement limite avant même la naissance, pourra-t-il séduire des franchises en manque de punch offensif et de jeunesse même s’il a déjà 21 ans ?

Conclusion

Encore une fois, chaque profil de la cuvée 2013 est réalisé à titre personnel. C’est donc avec beaucoup d’aplomb et d’assurance que j’affirme voir en McCollum l’un des trois meilleurs rookies de la prochaine Draft, que ce soit sur le court comme le long terme. Livré à la bataille avec Trey Burke pour le titre de meilleur PG de la Draft, le phénomène de Lehigh devrait rapidement apporter sa science offensive pour régaler les gens qui ne l’attendent pas forcément au tournant, et devenir rapidement un candidat sérieux au titre de Rookie de l’Année.