[Draft] Ben McLemore, RAYellement vôtre !

Le 27 juin 2013 à 10:46 par Ludo

Lorsqu’une tradition s’installe difficile d’en changer les coutumes. Lors de la Draft NBA, c’est la même chose. Sélectionner un intérieur en premier choix est semble-t-il une obligation. Et ce, même si le meilleur joueur est un arrière. Cette année, pour une draft réputée faible, un joueur semble sortir du long quant à l’impact qu’il pourrait avoir dans la grande ligue. Ce jeune homme, c’est Ben McLemore l’arrière de Kansas, comparé à Ray Allen et vu comme un All Start potentiel. Pourtant, c’est bel et bien un intérieur qui n’a pas joué depuis Février en raison d’une rupture des ligaments du genou qui devrait être sélectionné en 1ère postition. Mais que vaut réellement McLemore aux yeux des scouts ?

 Né le 11 Février 1993, Ben McLemore est un shooting guard puissant originaire de Saint-Louis dans le Missouri. Avec des mensurations parfaites d’1m96 et 86 kg pour son poste, cet arrière au jeu offensif très développé est souvent comparé au double champion NBA et meilleur tireur à 3 points de l’histoire : Ray Allen. Ni plus ni moins.

 Pourtant, tout ne prédestinait pas McLemore a avoir une côte aussi élevée.

SES DÉBUTS

 Il a commencé à jouer pour la Saint-Louis High School en AAU avec un certain Bradley Beal avant d’être transféré à la très célèbre Oak Hill Academy qui a notamment vu passer dans ses rangs des joueurs comme Carmelo Anthony, Brandon Jennings, Josh Smith ou Rajon Rondo. Il n’est pourtant classé que 39ème au classement des prospects de sa promotion.
Durant l’année, il se fait carrément virer de l’équipe pour violation des règles, obligeant l’école à le transférer à la Christian Life Center au Texas. Mais une fois sur le campus, voilà qu’il se fait arrêter pour ne pas s’être présenté à un procès pour lequel il était accusé de possession d’alcool alors qu’il était encore mineur.

 A cause de tous ces changements d’école, il est jugé inéligible pour sa première année de NCAA. Il n’est d’ailleurs autorisé à s’entrainer qu’à partir de Janvier. Pourtant, c’est un mal pour un bien puisque ça lui permet de travailler son physique, son tir et surtout d’assimiler les systèmes de jeu de Bill Self avec pour partenaires  des joueurs comme Thomas Robinson et Tyshawn Taylor.

SES QUALITÉS

 McLemore devient un joueur offensif redoutable et un excellent finisseur. En plus de pouvoir terminer ses pénétrations en finissant près du cercle grâce à une énorme explosivité, il possède une magnifique gestuelle lui permettant d’être très adroit aux tirs que ce soit à 2 ou 3 points.  Son très bon jeu de jambes lui procure un très bon équilibre  qui couplé à son physique amène le jeune joueur à se créer facilement un espace entre lui et son défenseur pour lui permettre de faire la différence.

 Offensivement, Ben McLemore n’est pas uniquement un scoreur. Il est aussi un très bon passeur pour son poste.

 Défensivement, là aussi il peut avoir un rôle à jouer.  Il a un excellent potentiel de ce côté du terrain grâce à la combinaison de son physique avec ses long bras, sa vitesse de pieds et sa capacité à couvrir du terrain très rapidement. Très à l’aise sur les écrans, il peut aussi tenir des arrières très athlétiques avec sa vitesse latérale. Bien qu’il lui reste encore beaucoup à apprendre dans ce secteur, et que c’est souvent le cas quand les jeunes joueurs n’ont pas trop de concurrence en équipe de jeune, il est incontestable qu’avec de telles qualités physiques il pourra devenir une force défensive majeure s’il en a la motivation.  Et pour cette dernière supposition, il n’y devrait pas y avoir de gros problème puisque McLemore est très souvent cité comme un joueur extrêmement facile à coacher.

 

SES DÉFAUTS

Bien que bon manieur de ballon,  là où l’arrière de Kansas a encore du mal, c’est à se créer des tirs faciles sur demi-terrain dans des situations de un contre un.  Surtout lorsqu’on l’oblige à dribbler ou a terminer sur sa main faible.  En dépit d’un premier pas exceptionnel, il n’est pas très à l’aise balle en main lorsqu’il lui faut changer de direction ou de vitesse ce qui l’empêche de pouvoir suffisamment finir près du cercle au lieu de tenter des flotteurs plus éloignés et dont le pourcentage de réussite est bien plus faible.

 Lors de ses pénétrations, il est encore trop friable au niveau du contact en l’air quand il attaque le cercle et ne provoque donc pas autant de faute qu’il le devrait. Ainsi, il ne se retrouve pas souvent sur la ligne des lancers francs.

 Offensivement, un de ses gros problèmes vient du fait que peu de ses points surviennent après une situation de 1 contre 1 ou un pick-and-roll. Or ces deux styles d’attaques sont les plus prônés en NBA.

 Défensivement il devra faire un gros travail pour savoir quand être agressif ou quand calmer le jeu pour éviter de se retrouver en foul trouble trop rapidement.

 Dorénavant, il lui fait éviter de devenir passif sur certaines de ses actions afin d’augmenter encore un peu plus son impact sur la rencontre.

 « Il est aussi doué que n’importe qui. Maintenant il ne sait pas comment se brancher sur le match en étant tout le temps agressif. Il est tellement altruiste. Il me rappelle beaucoup Brandon Rush sur ce point, et nous avions énormément insisté avec Brandon pour qu’il soit agressif. C’est à ce niveau que Ben va devoir être bon » s’est ainsi prononcé son coach de Kansas, Bill Self.

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UNE BONNE MENTALITÉ ET UNE BELLE SAISON

 Malgré ses erreurs de jeunesse, la mentalité de Mclemore semble peu à peu devenir irréprochable. En plus d’être un gros travailleur, il faut reconnaître qu’en dépit de tout son talent et la hype qui a pu l’accompagner toute cette saison, jamais il n’aura forcé son jeu pour attirer l’attention. Il a su rester lui même et à démontrer qu’il pouvait être un joueur très altruiste, ne refusant jamais une extra passe.
Cette année à Kansas, il a tourné à près de 16 points (49,5% à 2 points, 42% à 3 points et 87% aux LF), 5,2 rebonds, 2,0 passes, 1 interception, 0,7 contre et 2,1 balles perdues.

 Sur sa fin de saison, il a d’ailleurs était très très bon, tournant à plus de 20 points à 58% de réussite derrière l’arc sur ses 5 derniers matches.

Avec 3 matches à plus de 30 points dont une pointe à 36 unités contre West Virginia, McLemore a prouvé qu’il pouvait être un formidable scoreur. Bill Self a d’ailleurs dit de lui qu’il était le joueur le plus talentueux qu’il n’avait jamais coaché. Plutôt un beau compliment quand on sait que par exemple Deron Williams était sous ses ordres il y a quelques années.

QUEL AVENIR ET QUELLE POSITION DANS LA DRAFT ?

 La question maintenant, est de savoir si Ben McLemore a réellement le calibre pour devenir une super star comme Ray Allen, c’est à dire un joueur aux qualités diverses et régulièrement All Star ou s’il sera condamné dans un rôle de shooteur à 3 points et défenseur. Quand on sait que moins de 10% de ses actions sont des picks-and-rolls ou du 1 contre 1, la question est légitime. D’autant plus que pour le poste d’arrière, ce sont des qualités phares en NBA.  Néanmoins, son éthique de travail et surtout son gros potentiel devraient lui permettre de réaliser une belle carrière. Même si l’environnement dans lequel il évoluera prochainement jouera un grand rôle sur son futur.

 Concernant la draft, qui aura lieu demain il devrait logiquement être choisi en seconde position par le Orlando Magic. En effet, les Cavs ont déjà Dion Waiters au poste d’arrière et on les imagine mal choisir encore cette année un deuxième arrière et encore moins en premier choix de draft puisque ce n’est plus arrivé depuis David Thompson en 1975 par les Hawks d’Atlanta.

 D’autant plus que le Magic pourrait faire une très belle opération. En effet, avec la signature de Doc Rivers aux Clippers, il est très probable que Chris Paul reste au club.  Les dirigeants en profiteront donc pour transférer le meneur prometteur Eric Bledsoe pour éviter de le perdre sans aucune compensation l’été prochain. Désirant se renforcer sur le poste 2, la franchise de Los Angeles a Aaron Afflalo dans son viseur, qui n’est autre que l’arrière titulaire du….. Magic.

 Accepter un tel trade, cela permettrait à Orlando d’aligner dans son étape de reconstruction, une ligne arrière Bledsoe-McLemore qui serait sans aucun doute une des plus athlétique de toutes la ligue. Une situation parfaite pour le jeune joueur. Avec un gros temps de jeu et une équipe jeune, rien de mieux pour progresser au plus vite et avoir un impact très rapidement.

Dans tous les cas, il sera très certainement dans le top 5 de la draft.

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