Basketball aux Jeux Olympiques – Barcelone 1992 : la Dream Team, une révolution mondiale

Le 16 mai 2024 à 11:55 par Nicolas Vrignaud

Dream Team 1992 Jeux Olympiques
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Après la désillusion aux Jeux Olympiques de Séoul en 1988, les États-Unis convoquent le Comité International Olympique en 1989 et obtiennent – via un vote – le droit d’engager des joueurs NBA pour disputer le tournoi de basket. En 1992, c’est tout simplement ce qui deviendra l’équipe la plus légendaire de tous les temps qui débarque à Barcelone, pour y dominer le tournoi… mais aussi pour révolutionner le monde. 

Serait-il possible aujourd’hui, en 2024, d’envisager des Jeux Olympiques aussi importants pour l’histoire du sport, et même du monde en général ? Absolument pas. C’est arrivé en 1992. À la racine de cette histoire, la volonté des États-Unis de retrouver leur trône après la défaite face à l’URSS à Séoul en 1988. L’équipe des USA est annoncée en 1991. Elle est composée des meilleurs joueurs de la NBA de l’époque, et menée par le phénomène planétaire nommé Michael Jordan. Au total, ce sont 12 joueurs qui vont inscrire leur nom dans la légende.

  • Christian Laettner (Duke)
  • David Robinson (Spurs)
  • Patrick Ewing (Knicks)
  • Larry Bird (Celtics)
  • Scottie Pippen (Bulls)
  • Michael Jordan (Bulls)
  • Clyde Drexler (Trail Blazers)
  • Karl Malone (Jazz)
  • John Stockton (Jazz)
  • Chris Mullin (Warriors)
  • Charles Barkley (Suns)
  • Magic Johnson (Lakers)

Un groupe qui va rouler sur la compétition et remporter l’or, avec un écart moyen de 44 points sur l’ensemble des matchs disputés. Annoncés partout comme une équipe d’extraterrestres après que des journalistes internationaux aient assisté aux matchs de qualification de Team USA à Portland, les membres du groupe de Chuck Daly sont les superstars des Jeux. Tout le monde ne s’intéresse qu’à eux. L’ensemble des autres disciplines passe au second plan, tant la hype est forte pour ces joueurs d’un niveau jamais vu en Europe et ailleurs dans le monde.

“C’était la première fois qu’un sport était vendu d’une façon culturelle. Nous vendions ‘l’Americana’ [Culture US, NDLR]. On l’a rattaché à ce joueur qu’était Michael Jordan, talentueux et beau. Son style, tout le monde voulait ça.” – Adam Silver

Au-delà du basketball, cette équipe est surtout la porte d’entrée royale de la culture américaine sur le vieux continent. Tout juste sorti de la Guerre Froide, les pays d’Europe sont encore tous très loin du mode de vie des États-Unis, rien qu’en terme de connaissance de ce qu’il se passe outre-Atlantique.

La quinzaine olympique de Barcelone est à ce titre une révolution totale : tout le monde, même les gens qui n’y pipaient pas grand chose à la balle orange, s’arrache les chaussures, les textiles liés à la Dream Team. On veut s’acheter un morceau de l’Amérique. Le phénomène est tel que l’organisation des Jeux de Barcelone doit adapter son programme de sécurité pour répondre à la liesse populaire dès que Team USA se déplace dans la cité catalane.

Les rues sont bondées dès que le bus de l’équipe passe, les joueurs ne peuvent que rarement profiter de leur temps libre en public, sous peine d’être assaillis par une foule en délire. L’hôtel de l’équipe est même protégé par la police, avec des snipers sur les toits des bâtiments voisins. Un dispositif complètement dingue, qui témoigne de l’engouement légendaire. Pour la première conférence de presse de l’équipe sur place, 1200 journalistes (!!!) de la planète entière sont présents.

Cette révolution d’image est aussi à la source d’une révolution sportive. Des milliers et des milliers de jeunes – comme de moins jeunes – deviennent immédiatement fans de basketball, et la balle orange inonde les pays du monde entier. La Dream Team a rendu le basketball vraiment mondial. Dans le sillage de cette épopée, de nombreux jeunes européens deviendront des stars NBA dans les décennies qui suivent. Pau Gasol, Tony Parker, Dirk Nowitzki, pour ne citer qu’eux. Un engrenage si vertueux qu’il mène jusqu’à aujourd’hui, et à Victor Wembanyama, qui ont repris le flambeau des émerveillés de la Dream Team !

source : Olympics