Le génie du jour : Jordan Haber, étudiant en droit et… inscrit à la Draft 2023

Le 22 juin 2023 à 09:47 par Antoine Demaegdt

Jordan Haber
Source image : Youtube

Il a 21 ans, habite à Boca Raton en Floride, et étudie le droit tout en n’ayant jamais joué de match officiel de basket. Mais pourtant, Jordan Haber s’est bien inscrit à… la Draft NBA. Qui peut donc bien être ce type qui sait à peine passer la balle entre ses jambes ? Focus sur l’une des histoires les plus dingues de cette Draft 2023 !

Tout partait d’un simple pari… Vous savez, le fameux “Bah t’as qu’à jouer en NBA… Jordan… HaHAAh“. Sauf que ce Jordan en question n’est pas le style de lascar à se défiler devant les défis qu’on lui lance. Le genre de type qui déteste qu’on lui dise qu’il est incapable, prêt à manger un yaourt à base de ketchup simplement pour prouver qu’il peut le faire. Vous voyez le genre de gars ? Alors quoi de plus convaincant que de s’inscrire à la Draft NBA… pour le fun ?

Mais alors comment on en arrive là ? Comment on passe de tiktokeur du dimanche à candidat de la Draft NBA ? Ce qu’il faut déjà savoir, c’est que Jordan Haber a terminé son cursus universitaire de droit. Il y a d’ailleurs fort à parier que ce défi provient d’un délire de juriste en pleine soirée d’intégration. Qui serait assez fou pour éplucher le CBA juste pour remporter un pari entre potes… hormis un apprenti juriste en quête de reconnaissance professionnelle ?

En juin dernier, Jordan Haber décompresse sur les plages floridiennes avant de passer le LSAT (Law School Admission Test), un examen bien balèze permettant d’évaluer les compétences des apprentis juristes. C’est là que l’idée commence à murir pour passer la seconde. En janvier dernier, après avoir fini son cursus universitaire un semestre plus tôt, Jordan peut enfin se lancer dans sa quête ultime de participer à la Draft NBA. Après les quelques centaines de pages de jargons juridiques, il tombe sur les conditions d’admission. Page 273, section 1, il énumère les critères :

  • ” Le joueur est ou sera âgé d’au moins 19 ans au cours de l’année civile de la Draft […]. “
  • ” Le joueur est diplômé d’un cursus de quatre ans d’un lycée ou d’une université aux Etats-Unis. “
  • ” Le joueur fréquente ou a fréquenté un établissement d’enseignement supérieur ou une université de quatre ans aux États-Unis. “

Il y a sûrement bien plus de magouilles que ces simples critères, mais Jordan Haber ne donne pas plus de contexte dans sa vidéo. À noter que ces conditions d’admission font partie de l’admissibilité automatique à la Draft NBA, mais qu’il reste tout de même possible de faire une demande spéciale appelé “Early Entry” lorsqu’on ne va pas au bout de son cursus universitaire par exemple, ce que la plupart des joueurs font.

C’est donc à ce moment précis que Jordan Haber, étant diplômé d’un cursus universitaire de droit, comprend qu’il peut totalement s’inscrire à la Draft NBA. Et cela même s’il rentre 1 tir sur 27 du parking. Le 9 avril, il s’attaque donc à la paperasse administrative en envoyant une lettre au conseil général de la NBA, une autre à Adam Silver, et un email à la Draft NBA. Il reçoit ses papiers d’inscriptions… 3 jours plus tard. Son plan se déroule comme sur des roulettes. Et le 26 avril, Jordan Haber apprend la grande nouvelle : il est inscrit à la Draft 2023 !

Pas mal pour un gars qui ferait un bon role player de D2. Un culot apparemment à la hauteur de son sarcasme lorsqu’on découvre son discours de motivation sur sa chaîne Youtube, avec quelques violons en arrière-plan :

” En grandissant à Wes Boca, le basket-ball était toute ma vie. […] Le basket est une famille pour moi. Chaque jour, en colonie de vacances, je m’éclipsais le soir et je passais d’innombrables heures seul à jouer au basket dans le gymnase de la colonie. “

Mais quel est le vrai message derrière tout ce cirque ? L’intéressé répond sincèrement au micro d’ABC :

” Je pense que lorsque j’entrerai dans le Barclay Center, je serai très ému par le chemin parcouru. C’est ce dont on rêve quand on est enfant, cette petite chance d’être sélectionné. Je veux montrer aux gens que l’on peut tout faire si l’on s’en donne les moyens. “

Au-delà du jeune arnaqueur prospect qu’il est, Jordan Harber est surtout un passionné de basket, fan du Miami Heat, qui mérite bien une photo avec Adam Silver après son accomplissement. De quoi mettre la puce à l’oreille des juristes responsables de la rédaction du CBA. Imaginez le nombre de gamins qui ont tenté de suivre ses pas. En tout cas, le dévouement mérite bien un petit contrat d’une journée histoire d’envoyer quelques briques en compagnie de Jimmy Butler. Allez Pat, fais pas ton radin ! T’as bien gardé Udonis pendant… Non, rien. 

Source texte : ABC, Jordan Haber